« Un pas après l'autre.
Une étape à la fois.
Se lever, retrouver les autres, discuter un peu avec eux.Tu vois, George.
J'essaie.
Je fais des efforts.
Même si vivre sans toi est une épreuve de chaque instant, j'essaie. »
Les jours s'écoulèrent, puis les semaines. L'autonome reprit ses droits et les premières vagues de froid de l'hiver se déversèrent sur l'Angleterre. Peu à peu, la vie reprenait son cours. Les boutiques rouvraient, les familles venaient de nouveau prendre possession de leurs habitations, brusquement désertées durant la guerre, à cause de la peur, des traques. De la sentence d'être envoyés et tués à Azkaban pour une idéologie parfaitement ridicule.
Fred sortait lui aussi peu à peu de sa léthargie. Le changement se faisait un peu plus chaque jour. Un pas après l'autre. Une chose à la fois. Au plus grand bonheur de sa famille, qui n'avait jamais perdu espoir. Arthur et Molly, bien qu'accablés par le chagrin d'avoir perdu un fils, n'avaient pas douté un seul instant que leur garçon finirait par retrouver son éclat. Une lueur certes moins vive sans sa moitié, mais une lumière suffisamment étincelante pour lui redonner de la joie.
Du bonheur.
Et qui sait, un jour, de l'amour.Il ne craignait plus de discuter avec ses frères et sœur. Il lui arrivait parfois de déambuler dans le jardin, sous le coucher de soleil, et d'apprécier la quiétude qui l'entourait. Il redécouvrait peu à peu le sens de la joie, du bonheur. Du plaisir aussi, quand il songeait au rire qui lui avait échappé après une énième maladresse de Ron.
Il se réveillait d'un long cauchemar et il se rendait compte un peu plus chaque jour que, même sans George, il fallait continuer.
Pour honorer sa mémoire, son sacrifice.
Pour qu'il ne soit pas mort en vain.Le chemin était encore long, évidemment. Il y avait également de très nombreux bas.
Combien de matins s'était-il réveillé sans la moindre énergie ?
Combien de fois avait-il cru étouffer, seul dans sa chambre, hanté par le souvenir de son défunt jumeau ?
Les jours sans restaient présents.
Les jours sans s'amenuisaient, mais il ne pouvait y échapper.
La douleur était encore omniprésente.
Peut-être même ne le quitterait elle jamais.Et dans ces moments là, une seule chose l'aidait à ne pas sombrer.
Rien qu'une.
Une personne en réalité.
Une personne qu'il retrouvait chaque nuit, dans la pénombre du salon.
Une personne qui jouait un rôle indéniable dans sa reconstruction.
Une personne qui ne se rendait pas complètement compte du bien qu'elle prodiguait à son cœur et son âme meurtrie.
Personne ne le savait en réalité.
Pas même elle.Non, lui seul en avait conscience.
Il l'avait réalisé un soir, alors qu'il se tenait silencieusement assis auprès d'Hermione.
La jeune femme pleurait, la main crispée sur sa blessure.
Elle venait de lui raconter ce qu'il s'était passé cette fatidique journée.Pour la première fois depuis des mois, Fred avait senti la colère l'envahir.
Inonder son âme.
Et il n'avait pu penser qu'à une chose en écoutant le terrifiant récit d'Hermione : il aurait tué Lestrange de ses propres mains s'il l'avait pu.
Pour venger Hermione.
Pour faire payer la Mangemorte pour les souffrances qu'elle avait causées à la jeune femme.Plus le temps passait, plus Fred en était convaincu : Hermione ne méritait pas de subir un tel fardeau, d'avoir à porter le poids de son cauchemar sur les épaules.
Et il s'était promis une chose, ce soir-là, après l'avoir consolée du mieux qu'il put : un jour viendrait où le sourire reviendrait sur les lèvres d'Hermione Granger.Il ferait tout pour en tout cas.
Un soupir lui échappa.
Assis sur le rebord de la fenêtre de sa chambre, Fred observait le ciel anthracite, dans lequel des nuages bien plus sombres encore annonçaient une pluie imminente, parfait reflet de son âme et de son esprit en cet instant précis.
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LA NUIT OÙ LES ÉTOILES SONT MONTÉES DANS LE CIEL [terminée]
Fanfic[FREMIONE - terminée] « Moi sans toi... C'est un monde sans lumière. » Alors, c'est ça ? C'est tout ce qu'il reste, désormais ? C'est tout ce qu'il me reste ? Ton souvenir ? Le souvenir de ton souvenir ? Si c'est une blague, sache qu'elle est de m...