« Le temps passe.
Mais la douleur ne s'efface pas.
Elle semble même s'amplifier, jour après jour.
Pourquoi ? »Les premières chutes de neige plongèrent la maison dans une atmosphère aussi triste que les jours qui suivirent la disparition de George. Il fallut longtemps à Hermione pour s'en rendre compte et d'en connaître la raison.
Pour comprendre pourquoi le chagrin régnait de nouveau en maître dans chacune des pièces de la bicoque mais également sur le visage fatigué de Molly.Harry et Ron étaient revenus de leur voyage. Après leur dernière altercation, le Survivant n'avait plus remis le sujet sur le tapis et Hermione en avait été soulagée. Certes, elle comprenait ce qui le poussait à agir de la sorte, à se montrer si véhément face à son manque d'initiatives, mais c'était trop tôt, beaucoup trop tôt...
Elle n'était pas prête.
Pas prête à quitter le cocon protecteur du Terrier.
Pas prête à affronter le monde extérieur.
La souffrance, la peine.
La mort.
De voir les dégâts causés par les Mangemorts, irrémédiables pour la plupart.
Elle ne voulait pas voir les plaies qui avaient encore besoin de temps pour cicatriser.Non, c'était au-dessus de ses forces.
C'était lâche.
C'était indigne du courage des Gryffondor.
C'était la preuve ultime qu'elle ne pouvait plus se battre.
C'était le signe qu'elle n'avait plus la force de se battre.Car la mort, elle l'avait vue à de trop nombreuses reprises.
Plus que de raison.
Elle l'avait vue, l'avait sentie aussi.
Elle l'avait vue prendre des personnes innocentes.
Elle l'avait vue prendre des êtres nobles et d'un courage sans faille.
Elle l'avait vue détruire des familles, des âmes.
Faire des orphelins.
Faire des veufs, des veuves.
Elle l'avait vue prendre des hommes, des femmes, des enfants.
Des sorciers de tout âge, sans la moindre distinction.Hermione s'était battue toute sa vie.
Pour les autres.
Pour elle.
Pour l'avenir.
Pour l'espoir.Mais aujourd'hui, elle ne le pouvait plus.
Elle s'efforçait de s'accrocher, de remonter la pente.
D'aller de l'avant, de faire un pas après l'autre.
Comme Fred.
Elle essayait de suivre son mouvement, s'inspirant de sa détermination.
Ce n'était pas facile tous les jours.
Car son cauchemar la hantait jour et nuit.
Elle survivait au temps qui s'écoulait inexorablement.Et elle tentait, tant bien que mal, de garder la tête haute pour ne pas s'écrouler définitivement.
Car elle était certaine que le jour où cela se produirait, alors, elle n'aurait plus la force nécessaire pour se relever.Les nuits étaient devenues sa plus grande hantise.
Dormir était une épreuve.
Les cernes sous ses yeux devinrent plus marquées après cette nuit-là.
La peur de revivre sa torture lui faisait peur, terriblement peur.
Chaque soir, elle redoutait le moment de se retrouver seule dans le noir, à attendre avec inquiétude ce qui devait être un repos salvateur, mais qui s'avérait être une source de terreur et d'angoisse.Et chaque fois, elle se réveillait en hurlant, le cœur battant la chamade.
La poitrine comprimée.
Les membres tremblants.
Le goût amer du sang dans la bouche.
La brûlure des doloris courant encore dans ses veines.Fred était là à chaque fois.
Sa voix, douce et chaude, rompait systématiquement le silence qui l'oppressait.
Ses mains ne la lâchaient plus.
Et Hermione parvenait à se rendormir dans ses bras, pour quelques heures.C'est à partir de ce moment qu'elle comprit que quelque chose avait changé.
Leur relation ne fut plus la même à partir de cette nuit-là.Au début, elle eut bien du mal à en prendre conscience.
Seule la présence apaisante du garçon avait de l'importance.
Dans ses bras, elle parvenait à oublier.
Elle parvenait à penser à autre chose.
A entrevoir un chemin plus lumineux.
A voir la lueur au bout du sentier.
A avoir de l'espoir à nouveau.
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LA NUIT OÙ LES ÉTOILES SONT MONTÉES DANS LE CIEL [terminée]
Fanfiction[FREMIONE - terminée] « Moi sans toi... C'est un monde sans lumière. » Alors, c'est ça ? C'est tout ce qu'il reste, désormais ? C'est tout ce qu'il me reste ? Ton souvenir ? Le souvenir de ton souvenir ? Si c'est une blague, sache qu'elle est de m...