LA NUIT OÙ LES ÉTOILES SONT MONTÉES DANS LE CIEL [terminée]

CHAPITRE VINGT-TROIS - anticiper l'après.

Septembre arriva, éloignant les chaudes journées de l'été.
Mr et Mrs Granger retournèrent vivre à Londres, proposant à Hermione de les accompagner, mais la jeune femme refusa.
Promettant néanmoins de venir les voir aussi souvent que possible.

Harry et Ron continuèrent leur formation, non sans arracher quelques frayeurs aux parents Weasley.
Ginny entra en tant que recrue dans un célèbre club de Quidditch.
Molly reprit une place active dans l'association qu'elle avait rejoint quelques mois auparavant, apportant tout le soutien qu'elle pouvait à ces familles endeuillées qui peinaient encore à s'en sortir, plus d'un an après la guerre.

Hermione trouva enfin la force de quitter le Terrier.

Encore et toujours soutenue par la présence indéfectible de Fred.

Ils trouvèrent le courage d'aller se balader dans les rues du Chemin de Traverse, pratiquement désertées à cette période de l'année, les enfants ayant repris le chemin de Poudlard quelques jours auparavant.
Ils déambulèrent, main dans la main, dans cette rue dévastée, qui reprenait vie jour après jour, marquant une longue pause devant la boutique que les jumeaux avaient ouverte, des années auparavant.
Fred fut saisi par l'émotion face à la montagne de fleurs qui avaient été déposées sur les marches de l'entrée. Une chandelle magique brillait continuellement, sans jamais s'éteindre. Quelques mots avaient été glissés dans les bouquets, apportant tout leur soutien au rouquin, priant que George ait enfin trouvé la paix. Les remerciant pour les actes de bravoure qu'ils avaient mené durant la guerre et saluant le sacrifice rendu.

Hermione savait combien c'était difficile pour lui de se trouver si près d'un endroit dans lequel il avait vécu de nombreux moments avec son jumeau.
Hermione savait combien c'était difficile pour lui de faire face à la concrétisation de ce rêve qu'ils avaient toujours eu tous les deux et dont, aujourd'hui, il ne restait que ces vestiges.
Contrairement à la plupart des boutiques ayant perdu leur propriétaire et qui avaient été rachetées, celle des jumeaux n'avait pas été mise sur le marché.
Pourquoi, Hermione ne le savait pas, mais elle se doutait que les frères Weasley avaient du faire en sorte que ce ne soit pas le cas.
A moins que, comme durant cette sombre période durant laquelle les lieux avaient été le refuge miraculeux de nombreux nés-moldus, les commençants avaient jugé qu'elle devait rester ce symbole de joie et de paix qu'elle avait toujours été.

Elle ne pouvait savoir.
Et peut-être même ne le sauraient-ils jamais.
Mais la vie avait parfois des façons surprenantes de rappeler qu'il restait encore un espoir.
Infime, certes.
Pourtant bien présent.

Comme en attestaient ces petits êtres qui s'épanouissaient pleinement en son sein.

Ils reprirent leur route, quelques minutes plus tard, accompagnés des regards de certains curieux qui les reconnaissaient, mais personne ne vint troubler leur moment.
Hermione, dont le ventre était caché sous une ample chemise pour ne pas attiser les commérages, en fut soulagée.
Elle n'aurait su faire face à cette marée humaine.

Etre ici était déjà une épreuve, alors devoir parler à des gens...

Face à la pancarte du Chaudron Baveur, ils décidèrent de rebrousser chemin, retrouvant avec plaisir le calme et la protection du Terrier.
Les lieux étaient désertés de ses occupants.

Hermione poussa un profond soupir de soulagement en se laissant tomber sur le canapé.
Fred s'installa à ses côtés et posa une main protectrice sur son ventre rebondi.

Depuis qu'ils avaient appris qu'ils allaient avoir des jumeaux, il lui semblait que son corps grossissait à vue d'œil, amusant les fils Weasley qui ne perdaient pas une occasion de la taquiner.
Si, au début, ils avaient eu du mal à se faire à cette grossesse inattendue, l'arrivée prochaine des jumeaux ou des jumelles avait été acceptée à forces de grands éclats de rire et de sourires, chacun s'émerveillant à l'idée de voir naître une nouvelle génération de petits Weasley.