Aya : Je peux dormir chez vous, ce soir ?
Le texto qui chamboule tous nos projets de soirée. Ben et moi devions entamer un travail de groupe en traduction ce vendredi soir de manière à ce que mon samedi soit libre pour mon deuxième rencard avec Tristan.
Ben : Bien sûr. Lou vit déjà chez nous. Une personne de plus ou de moins...
Je distingue sa réponse par-dessus son épaule et la tape en me défendant :
— Je ne vis pas chez vous !
Ben me jette un regard sceptique.
— Combien de nuits as-tu dormi ici ? Ça m'arrange, de toute façon ! Tu profites de ton mec et moi, je profite de mon meilleur ami. Tout le monde y gagne. D'ailleurs ! s'exclame-t-il en un hoquet de révélation. Pourquoi est-ce que tu ne viendrais pas habiter ici, pour de bon ? Comme ça, vos soucis financiers seraient réglés. Enfin, disons que tes parents n'auraient pas à payer un appartement où tu ne passes même pas un quart de ton temps.
Mes joues répliquent par leur rosissement timide.
— Ça fait quoi ? Deux, presque trois semaines que nous sortons ensemble.
— Et alors ? bougonne Ben. Trois semaines, c'est largement suffisant pour vous vous dévoriez la bouche toute la journée ! En quoi ça perturberait votre relation que tu vives ici ? En plus, si ça te gêne à ce point, nous avons une chambre d'ami. Tu pourrais l'utiliser jusqu'à ce que...avec Tristan, vous vous mettiez au flamenco.
Au flamenco ? Je hausse un sourcil, perplexe. Et je saisis son sous-entendu. C'est à l'instant où j'étouffe Ben avec son oreiller que Tristan décide d'entrer dans la chambre de son cousin sans toquer. Il me voit au-dessus du blond, appuyant l'arme du crime contre son visage, pendant qu'il se débat, et il ne réagit absolument pas. Sur un ton tout à fait indifférent, il s'enquiert :
— Je vais faire les courses au supermarché. Avez-vous des envies particulières ? De plats ou de...?
— Du chocolat praliné noisette !
Ben me renverse pour répondre à son cousin, je finis par terre, l'oreiller sur mes genoux.
— Non, du chocolat blanc... Oh, ou du chocolat blanc à la noix de coco !
— En bref, tu veux du chocolat, tranche Tristan. Et toi, Lou ?
— Des fraises, s'il te plaît.
— Des fraises enrobées de chocolat !
— Non, Ben, juste des fraises. Tu n'étais pas censé faire un régime ?
Le blond m'adresse un regard foudroyant. Quoi ? Qu'est-ce que j'ai dit ? C'est lui qui annonçait avant-hier débuter un régime pour perdre un peu de gras et « plaire à Sébastien ».
— Selon toi, je n'ai pas besoin d'un régime, marmonne-t-il.
— Je confirme ! Un régime serait tout bonnement inutile pour séduire Sébastien, puisqu'il est déjà fou amoureux de toi et que vous attendez un déluge pour vous déclarer vos sentiments.
Tristan s'apprête à prendre congé, fuyant notre conversation de meilleurs amis, mais la sonnerie de l'entrée retentit dans la maison. Ben bredouille quelque chose à propos d'Aya et nous fonçons au rez-de-chaussée, abandonnant le châtain, confus. En tirant le battant, nous découvrons une jeune femme au bord des larmes, et surtout au bord de la crise de nerf. Elle porte un sac à bout de bras et n'attend pas d'être invitée pour entrer, débutant automatiquement les cent pas dans le couloir.
— Ils veulent que je fasse le Ramadan, cette année ! Ils ont insisté pour que je reste à la maison, que je prie cinq fois par jour, que je passe du temps avec la famille. Je n'en peux plus ! Quand j'ai refusé, ils m'ont suivi jusqu'à mon logement. Vous vous rendez compte ? J'ai fait bouger mon père de son canapé !
![](https://img.wattpad.com/cover/336388912-288-k264740.jpg)
VOUS LISEZ
Sunshine Protector
RomansaLou Lagarde est un véritable rayon de soleil. Tous ses amis le pensent et ils l'adorent. Il aime les fraises plus que tout et se bat pour défendre la saveur menthe-chocolat. Etudiant en licence d'anglais, sa vie parait idéale. Mais, le sunshine cach...