Chapitre 10 : Whisky Pur Feu

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La douleur ne partait pas, j'avais beau tenter de me calmer, de respirer, sa présence me déstabilisait. Assis en face de moi, il évitait mon regard et faisait tourner son verre dans sa main droite. Je ressentais trop de choses en même temps, je ne parvenais pas à faire le tri ni à apaiser la tension en moi. Mon âme hurlait en silence, l'objet de tous mes désirs, la seule personne que j'avais jamais autant aimé se trouvait près de moi mais un vide immense nous séparait.

- Comment vont Anne et Ominis ?

La question me sortit de mes réflexions et je me souvins du jeu de questions que je lui avais proposé.

- Ils vont biens, ils vont se marier au Printemps.

La surprise se lut sur son visage, il n'avait vraiment pas été dans les parages toutes ces années. Une partie de moi avait secrètement espéré qu'il gardait au moins un œil sur sa sœur jumelle. Son visage s'illumina et il croisa mon regard. Une véritable étincelle de bonheur s'y reflétait.

- Je suis content pour eux. Ominis est quelqu'un de bien, et Anne... Elle mérite d'avoir quelqu'un de bien dans sa vie.

Sa voix se brisa et il détourna à nouveau son regard de moi. C'était à mon tour de lui poser une question.

- J'ai suivi à peu près toutes les pistes que tu laissais derrière toi... Mais il y a une chose que je n'ai jamais compris. Qu'est ce que tu cherchais ?

Il fixa à nouveau la porte, le visage dur et bu son verre. Bien, encore une non réponse. Il me fallait des réponses, sois il buvait assez pour que ça lui délie la langue, sois je pourrais lui faire boire un peu de Veritaserum.... Non. Je refusais de m'en servir sur lui. Je préférais qu'il me parle sans y être forcé.

- Ça t'arrive souvent d'avoir ce genre de crise ? Me demanda-t-il.

- Oui et non. La plupart du temps je sais reconnaître les signes avant coureurs, les émotions fortes, l'anxiété... J'évite toutes ces choses pour ne pas avoir de crises. Je contrôle tout ce que je ressens. Mais parfois, comme ce soir...

- Me voir t'a... fait perdre le contrôle. Encore une chose que tu peux me reprocher. Je...

- Tais toi, lui ordonnai-je. Que tu sois là ou non je subis ces crises, seule. Mes émotions étaient déjà altérées aujourd'hui.

Je marquais un pause et lui posais la question qui me brûlait les lèvres :

- Est ce que tu comptes repartir à nouveau ?

Je ne pensais pas qu'il me répondrait, je pensais qu'il boirait à nouveau un verre. Mais à ma grande surprise, il fixa ses yeux ténébreux dans les miens :

- Non, je ne pense pas repartir pour le moment...

Son regard se perdit dans la contemplation de son verre puis s'attarda sur moi. Il semblait hésiter à me poser sa prochaine question.

- Plus tôt, quand je te suivais... J'ai vu Léandre Prewett te caresser la joue... Est ce que tu... vous...

Je n'arrivais pas à croire ce que je venais d'entendre. J'éclatais de rire sans pouvoir me contrôler, il était vraiment en train de me demander s'il y avait quelque chose entre cet abruti de Léandre et moi...

- Tu es sérieux Sebastian ? Tu es vraiment en train de me demander ça ?

Je n'arrivais pas à m'arrêter de rire, c'était plus fort que moi.

- Bois si tu ne veux pas répondre, répondit-il d'un ton acerbe.

- J'ai arrêté de compter le nombre de partenaire que j'ai eu...

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