Chapitre 25 : Particules

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Léandre fixait toujours les flammes, le regard vide de toute émotion. Anne parlait à voix basse avec Ominis, l'air inquiet.

- Je viens avec toi, lança mon ami après avoir embrassé ma sœur sur le front.

- C'est hors de question, répliquai-je. Anne et Abby ont besoin de toi, Léandre donne moi l'adresse et j'irai. Seul. S'il a réussi à maîtriser Lux seul, il doit être extrêmement puissant. Je ne risquerai pas ta vie Ominis.

- C'est moi qui irai avec toi, trancha Léandre en détachant son regard du feu crépitant. Lotharius est impitoyable, implacable... Il est sur la liste des mages surveillés par le Ministère et ce n'est pas pour rien. S'il peut vraiment utiliser la magie ancienne, je me dois de l'arrêter. Anne, Ominis, peu importe ce qui va arriver, ne quittez pas cet endroit avant d'avoir de nos nouvelles. Ici vous êtes en sécurité et personne ne sait que vous êtes là. Sebastian, on part dans cinq minutes.

J'approchais de ma sœur, Abby m'observait de ses yeux si semblables aux miens. L'intensité de son regard me surprit, elle semblait vouloir me transmettre un message.

- Je ferai tout pour la ramener, lui dis-je tout en lui caressant la tête.

Anne m'enlaça avec tendresse. Je savais que notre relation ne serait plus jamais comme avant, mais j'étais reconnaissant de pouvoir faire parti de sa vie malgré tout. Ominis m'attendait près de la porte, le visage tordu par l'inquiétude.

- Ramène la saine et sauve et fais attention à toi.
Il me prit à son tour dans ses bras et une vague de nostalgie m'envahit. Je me revis faisant mon entrée à Poudlard, lui parlant pour la première fois. Tout était si simple à l'époque, nous étions encore si innocents. Avec Anne, nous formions un trio incroyable jusqu'au jour où elle avait été maudite. C'était précisément ce jour là où ma vie avait éclaté en morceaux, où j'avais perdu pieds avec la réalité et où je m'étais laissé attirer par les ténèbres. Avec son arrivée, Lux avait rassemblé les morceaux, mais j'étais trop aveuglé par la haine, la soif de vengeance pour m'apercevoir de tout le bien qu'elle pouvait m'apporter. Maintenant que je pouvais la perdre pour de bon, je me rendais compte à quel point elle comptait pour moi. Je n'imaginais pas continuer à vivre sans elle, plus rien n'était pareil sans elle. Bien décidé à la sauver, je rejoignis Léandre qui m'attendait dans le jardin. Son visage était fermé, son regard évitant.

- Avant qu'on parte. Ce soir je viens en aide à une amie, je laisse l'Auror au placard. Peu importe ce qu'il faudra faire, tu peux compter sur moi.

Il posa sa main sur mon épaule et je sentis la sensation familière du transplanage. L'instant d'après nous étions devant une grande maison aux volets blancs.

Il faisait encore nuit, la lune était cachée par les nuages. Plusieurs sorciers montaient la garde devant les entrées et sorties de la maison, ça n'allait pas être facile d'entrer sans se faire remarquer. Je fis signe à Léandre de m'attendre et, enveloppé du sort de dissimulation, je m'approchais d'un garde seul. Je n'étais pas là pour faire dans la dentelle, je le tuais sans éprouver le moindre remord et cachait son corps. Il gardait une porte dissimulée derrière un rideau de lierre. Léandre me rejoignit et passa devant moi à l'intérieur. Il faisait sombre, personne ne semblait se trouver à l'intérieur. Une autre porte se trouvait devant nous, sous laquelle de la lumière filtrait.

- Dans ta vision, tu as vu quelque chose nous permettant d'identifier la pièce dans laquelle elle se trouve ? Me demanda mon acolyte.
- Il y avait un lit et ce n'était pas très grand. C'est tout ce dont je me souviens.
- La chambre de son frère. Il est mort enfant, c'était la chambre la plus petite. Elle est à l'étage, suis moi.
Il déverrouilla la porte et après s'être assuré que la voie était libre, il m'intima de le suivre. Nous étions dans le hall d'entrée qui était entièrement vide. Un escalier dérobé se trouvait au fond à droite. Je le suivais doucement, les sens en alerte mais je n'entendais aucun bruit. L'escalier grinça mais n'alerta personne. C'était normal dans une vieille maison comme celle-ci que le bois travaille et face du bruit après tout. Arrivés en haut des marches, Léandre me montra la porte à notre droite. Sur la pointe des pieds, toujours en alerte, je lui emboîtais le pas. Il ouvrit prudemment la porte et je m'engouffrais derrière lui dans la petite pièce qu'Abby m'avait montré. Lux était là, enchaînée au mur, les mains emprisonnées dans la boîte. Son visage était couvert de sang, ses vêtements étaient en lambeaux, elle était encore plus pâle que quelques heures auparavant. Elle était inconsciente, la tête tombant en avant.

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