Chapitre 13 : Coïncidence

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J'étais sur cette affaire depuis plusieurs semaines et je n'avais toujours aucune piste sérieuse. J'avais beau chercher des traces de magie ancienne, je faisais chou blanc à chaque fois. Ominis n'avait rien dit à Anne de la présence de son frère. Ils devaient se marier à la fin du mois et je m'en voulais de lui cacher la vérité. Mais je respectais le choix d'Ominis. Nous n'avions pas reparlé de Sebastian, mais je savais qu'il voyait d'un mauvais œil notre relation. Il ne le disait pas ouvertement mais je connaissais assez mon ami pour savoir ce qu'il pensait quand il me dévisageait. J'avais plusieurs fois voulu lui parler, mais il m'avait arrêté à chaque fois. La grossesse d'Anne était compliquée, elle la fatiguait beaucoup et elle devait rester au repos le plus possible. Depuis que je l'avais guérie, elle avait gardé une physionomie frêle et une santé assez fragile. Chaque fois que je lui rendais visite je m'en voulais de ne pas lui dire pour Sebastian... Mais Ominis avait été clair sur ce point et je ne comptais pas aller à l'encontre de sa décision. Je voyais bien que Sebastian se sentait mal également mais il espérait que son ami change d'avis. Il craignait également la réaction de sa sœur. Elle ne me parlait pas souvent de lui, sachant que ça me faisait autant de mal qu'à elle, moins maintenant qu'il était là, mais elle gardait une très grande rancœur envers lui. Au fond de moi, je savais qu'elle ne pourrait jamais lui pardonner ses actes. Quand bien même il avait agi pour elle, pour la sauver, il avait été trop loin et leur relation en était à jamais entachée.

Sebastian m'aidait dans mon enquête, se rendant dans des endroits où, selon lui, il n'était pas bon de voir une Auror. De son côté, Léandre avait également tenu sa langue et était même moins rentre dedans avec moi. C'était un bon Auror malgré sa personnalité exaspérante. Nous étions sur une nouvelle piste, un homme avait tenté de vendre une boîte renfermant un puissant objet sur le marché noir. Nous avions un témoin à interroger, il avait apparemment vu le visage de notre voleur.

- Il était jeune, début de la vingtaine. Des cheveux châtains, des yeux sombres. Un visage d'ange avec des tâches de rousseur, mais alors son regard était froid, calculateur, manipulateur. J'ai croisé son regard M'dame, et je vous jure qu'il aurait pu me tuer sur place sans sourciller.

Je m'éloignais du témoin, abasourdie par sa description. Ce n'était pas possible. Ça ne pouvait pas être lui... La description ressemblait à Sebastian mais je n'arrivais pas à y croire...

- Lux ? Je vais devoir mettre le ministère au courant de la description physique fournie par le témoin et ça ressemble énormément à Sebastian... Je ne veux rien savoir de ce que tu vas faire mais tu as une heure avant que je n'aille voir nos supérieurs.

Je le regardais dans les yeux, il avait changé ces derniers mois mais jamais je n'aurais pensé qu'il m'aiderait dans une situation comme celle ci. Le seul problème était que j'ignorais où se trouvait Sebastian. Il suivait une piste au sein d'un réseau clandestin du marché noir. Je devais lui envoyer un message. Un hibou serait trop long. Je lui envoyais alors un Patronus corporel et je fus surprise de voir qu'il avait changé d'apparence. Ce n'était plus le renard qui était apparu dans le bureau du professeur Sharp mais un serpent semblable à celui de mon pendentif. Instinctivement, je portais la main au bijou et soupirais. Je ne croyais pas un seul instant qu'il puisse être le voleur. Ce n'était tout bonnement pas possible. Mais le ministère ne chercherait pas à comprendre. Il fallait que j'agisse le plus rapidement possible. Mon Patronus s'envola et je rentrais chez moi, dans l'espoir qu'il puisse y être le plus vite possible.

Passant la porte, je fus soulagée de le voir au milieu de la pièce.

- J'ai reçu ton message, qu'est ce qu'il se passe ?

- Un témoin a fourni une description du voleur et c'est toi. Enfin la description. Il t'a décrit comme si c'était vraiment toi qu'il avait vu.

- Tu me crois responsable du vol ? Me demanda-t-il, piqué au vif.

Magie AncienneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant