Chapitre 14 : Endoloris

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Je rejoignis Léandre au Chaudron Baveur, toujours suivie. Il nous commanda deux bièraubeurres et on s'installa dans un coin à l'abri des regards indiscrets.

- Écoute, l'histoire du témoin tient pas la route. Il sort de nulle part, mais il a été interrogé avec du Veritaserum et il a dit exactement la même chose. Tu sais ce que ça implique. On va continuer l'enquête mais si jamais... Je n'hésiterai pas Lux. Maintenant on va retourner voir Mr Sayre, son fils aîné est peut-être rentré de son voyage.

En arrivant devant la maison de Mr Sayre, je remarquai un détail qui m'avait échappé la première fois. Un serpent était sculpté sur la porte d'entrée, le même que celui représentant la maison Serpentard. Je gardais ce détail en tête, sûre qu'il serait important pour la suite.

- Mon maître n'est pas là jeunes Aurors, mais je suis à votre disposition pour répondre à toutes vos questions.

Crouik, l'elfe de maison venait de nous ouvrir la porte.

- Nous aimerions savoir si le fils aîné de ton maître est rentré, intervint Léandre.

- Oui, il est actuellement en réunion mais je suis sûr qu'il pourra vous rencontrer un peu plus tard dans la journée.

- Bien, nous repasserons en fin de journée dans ce cas, bonne journée Crouik, lui dis-je.

Une sensation de malaise m'avait envahi en approchant de la maison. Je n'avais qu'une envie, m'en éloigner le plus possible. Léandre nota mon trouble, et une fois éloignés me demanda :

- ça va ? T'es devenue livide d'un coup.

- Oui ça va aller, juste une sensation étrange. On se retrouve ici plus tard ?

Sans attendre de réponse, je transplanais jusque chez moi. Cette sensation de malaise ne se dissipa pas pour autant. J'avais senti quelque chose d'extrêmement puissant à l'intérieur de la maison et j'avais senti la magie en moi réagir. Il y avait quelque chose de vraiment louche dans cette affaire, plus le temps passait et plus je le sentais au fond de moi. J'allais m'allonger quand un hibou se posa près de la fenêtre. Je ne l'avais jamais vu. Je lui pris le mot qui m'était adressé et fut prise d'un vertige en lisant les quelques mots griffonnés à la va-vite : « J'ai découvert quelque chose. Je ne peux pas le mettre par écrit, trop dangereux, ne fais confiance à personne. » Sebastian. Aucun doute là dessus. Je détruisis la lettre au cas quelqu'un la lirait et passais l'après midi à tenter de dissiper ce mal-être qui ne faisait qu'augmenter.

J'arrivais devant la maison de Mr Sayre quand un homme très élégant m'aborda :

- Miss Tenebris je présume ? Je suis le fils aîné de Mr Sayre, William. Je vous attendais justement. Votre collègue est déjà là.

Son visage me parut familier, j'avais l'impression de l'avoir déjà vu quelque part mais impossible de m'en souvenir. La sensation de malaise ne m'avait pas quitté de toute la journée et elle s'intensifia encore.

- Vous étiez à Poudlard en même temps que moi ? Demandai-je, tentant de savoir si c'était pour ça qu'il me paraissait si familier.

- Non, c'était mon jeune frère mais on se ressemble assez. Avez-vous des pistes concernant le vol qui a eu lieu ? J'ai cru comprendre que vous aviez un suspect...

- Je ne peux rien vous dévoiler malheureusement. L'enquête suit son cours, c'est d'ailleurs pour cette raison que nous voulions vous voir.

Nous avions discuté en marchant vers la maison et mon malaise ne faisait qu'augmenter. Je n'avais vraiment pas envie d'entrer dans cet endroit mais je n'avais pas le choix. William ouvrit la porte et s'effaça pour me laisser entrer. La gravure du serpent, elle devait forcément être importante. Je n'arrivais pas à réfléchir, mes pensées s'entremêlaient et cette sensation de malaise était à présent omniprésente. Lorsque mon pied passa l'entrée, je suffoquais, incapable de respirer. William m'allongea sur un sofa et fit apporter un breuvage pour m'aider. Léandre n'était pas là, c'était étrange. La gravure... Le pendentif... Instinctivement je su qu'il ne fallait pas que je boive ce que Crouik m'apportait. J'étais tombée dans un piège et je n'étais pas en état de me défendre. Je perdais conscience lentement, sentant mes muscles perdre de leur force à chacune de mes respirations. Il me regardait avec un sourire sinistre, si seulement je savais pourquoi il m'était si familier... L'elfe de maison parlait d'une voix très basse, je n'arrivais pas à comprendre ce qu'il disait mais un nom résonna à mes oreilles : Gaunt. Je compris alors pourquoi il m'était si familier, il ressemblait tellement à Ominis et je n'avais pas réussi à faire le lien. C'était son frère. La gravure de Serpentard... J'aurais du le comprendre...

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