Chapitre 37

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Ma tête se balance en avant, je lutte pour la redresser mais elle part sur le côté. Elle parait si lourde et j'ai du mal à contrôler ses mouvements. Une douleur se fait ressentir à mes poignets mais je ne peux pas bouger. Je reprends mes esprits en ayant l'impression d'avoir été droguée. Soudain, je me souviens. Vito. Ma gorge est sèche et ma trachée me brule quand j'essaie d'avaler ma salive. Une odeur d'essence s'élève à mes narines. J'entends des voix masculines.

- Chef, la demoiselle se réveille.

- Parfait, surveillez les alentours.

- Cam, je murmure.

- Ne t'inquiète pas ma jolie, lui et ton frère ne devraient pas tarder.

Sa voix est faible mais je reconnais son timbre très grave. Je reprends conscience malgré la sensation de poids dans la tête. Mes membres sont engourdis. Je suis assise sur une chaise dans une grande pièce : un salon de maison.

Les liens qui maintiennent mes mains dans le dos me scient la peau, d'autres sont reliés à mes pieds me plaquant contre le piétement et je ressens des fourmillements. Je passe mes yeux sur les alentours. La maison est récente, très joliment décorée.

- Tu sembles désorientée beauté, laisse-moi t'aider un peu. La cuisine devant toi a été restaurée, avec bon goût je le reconnais. Les petites fenêtres aux rideaux brodés ont été remplacés par ces grandes baies vitrées, ...

Je ne comprends pas son intérêt à me faire une description de l'environnement. Ma respiration est lente, ma vision toujours brouillée. Il s'éloigne de moi, disparait de mon champ dans une autre pièce et revient aussitôt avec un objet entre les mains. Il me présente le cadre.

- Cette photo trônait déjà dans le salon d'à côté à l'époque.

Tout est désordonné dans mes pensées. Mon estomac se tord à la vue de cette photo. Maman, Rafael et moi lors d'un barbecue dans le jardin. J'analyse de nouveau l'espace autour de moi. Même taille, même disposition de la pièce, même aspect des extérieurs. L'évidence me saute aux yeux, me provoquant un haut le cœur. Je suis de retour dans notre domicile d'enfance.

- Ça y est, tu sais où tu es ! crache Vito. Ils ont peut-être forcé la dose pour t'endormir, tu as été longue à la détente mais maintenant que tu es réveillée, nous n'avons plus qu'à attendre nos chers meilleurs amis pour le spectacle final.

Il tape dans ses mains en affichant un sourire ravi, ce qui me fait sursauter. Il parait aussi excité qu'un enfant dans un parc d'attractions. Cela me rend nerveuse.

- Qu'est- ce que vous voulez ?

- Une vengeance. Le père de Cameron a embarqué mon fils dans de sales affaires, ce qui a provoqué sa mort. Aujourd'hui n'est que le revers de la médaille. Je n'ai pas eu le temps de régler mes histoires avant que son père ne se fasse tuer, alors son fils paiera les conséquences.

Je pourrais être triste et compréhensif face à son histoire et la mort de son propre enfant. Mais ce n'est pas le cas. Cet homme inspire la cruauté, la noirceur.

- Vous avez fait tuer ma mère.

- Fâcheuse perte. Mais ne mélangeons pas tout, elle est victime des mauvais choix de ton frère.

- Vous êtes un monstre. Peu importe les raisons, vous faites régner le chaos autour de vous.

- Bienvenue dans la réalité de ce monde. Mais tu devrais t'estimer heureuse de ne pas avoir à subir tous les travers de cet univers plus longtemps. Tu vas cramer dans cette maison aujourd'hui pour conclure ce qui aurait dû se passer plus tôt.

Belleza ~ Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant