ch25 hell sweet hell

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J'étais assis à une table. Devant moi se trouvait un gâteau éclairé de huit bougie. A ma gauche se trouvait Bianca qui souriait en chantant. A ma droite se trouvait la femme au visage flouté que j'identifiai comme ma mère. Il faisait chaud. Il faisait doux. J'aurais facilement pu rester dans ce fragment de souvenir pour toujours si quelqu'un ne m'eus pas secoué comme un figuier et crié dans mes oreilles.

-Mon prince, réveillez vous ! Allez ! Je n'ai pas beaucoup de temps.

C'était Minos.

Pour toute réponse à ses cris je roula sur le côté et vomit de la bile noire en grande quantité.

Le fantôme me regarda d'un air dégoûté en n'esquissant pas un seul geste pour m'aider.

-Bien bien, reprenez vos esprits rapidement. Je vous félicite d'être arrivé à atteindre les Enfers. Je suis là pour vous prévenir que tant que vous y serez, je devrais vous fausser compagnie. Je n'ai pas envie que Hadès sache que je suis ici et je vous saurait gré de ne rien lui dire si vous le voyez un jour...

Je repris mon souffle, la gorge me brûlant.

-Mais, les dieux sont omniscient non ?

Il regarda autour de lui comme si ma remarque avait augmenté son inquiétude.

-Disons que j'ai quelques... privilèges dû à ma condition qui me permettent de me cacher d'eux. Mais ici, le pouvoir du roi des enfers est trop fort, je ne peux rester. Bonne chance.

Et il disparu en me laissant seul.

Je regardai autour de moi encore un peu étourdi par les événements. Devant moi coulait le Styx que je savais, grâce à mythomagic, infranchissable sans la barque de Charon.

Ce mythique fleuve était couché dans un lit de sable noir. Tout était sombre, logique, il n'y avait pas de soleil et on pouvait deviner à travers le brouillard que au dessus de l'immense grotte devait se trouver un plafond de pierre. L'endroit n'était pas très accueillant, je pouvais entendre d'ici des cris de damné. Si je plissais les yeux je pouvais voir sur l'autre rive des ombres, des âmes, en file indienne. Ils devaient sans doutes attendre de comparaître devant les juges. Bianca a dû aussi passer par là. Vertueuse comme elle était elle a dû être envoyée à l'Elysée. Ça ne va pas être une mince affaire de l'en sortir.

Mon regard pris du temps à se détacher du paysage. Plus je le regardais plus enflait dans ma poitrine un étrange sentiment que j'identifiai comme de la fierté. Mon père est le souverain de ce monde où nous finirons tous et où tous ont finit. C'est plutôt stylé.

De mon côté de la rive, le terrain se faisait accidenté pour devenir au loin des montagnes noires. Cela devait être la partie non domestiquée de l'Erèbe. Aucunes chances que j'y mette un pied, ça doit grouiller de monstres.

Je finis tout de même par me secouer et m'arracher à la contemplation du spectacle pour trouver Charon et traverser l'impétueux Styx.  Malgré mon humeur téméraire, y aller à la nage n'était pas une option.

Je me mis donc à longer la route pour le trouver en maudissant le sable qui rentrait déjà dans mes chaussures quand, soudain, une voix m'arrêta.

-Attend.

Je sursauta et dégaina mon épée en me retournant.

C'était Macaria toujours habillée de la même façon, tout en noir avec de longs drap qui flottaient à chacun de ses mouvement. Mais elle semblait différente. Plus puissante, plus divine. C'était peut-être lié au fait que nous étions aux Enfers.

-Inutile d'aller essayer de traverser le Styx. Hadès a ordonner d'interdire quiconque de te laisser atteindre son palais.

Pourquoi rien ne pouvait être simple ?

L'ombre d'un espoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant