49.

266 28 5
                                    

Allongés dans ce lit où l'odeur de l'alpha est dominante sur toutes les autres, les trois amants partagent de longs baisers, lents, humides et langoureux. Le peu de lumière émise par une petite veilleuse dans un coin de la pièce apporte une ambiance soporifique à leur étreinte, n'arrangeant en rien l'état de l'oméga qui pourrait bel et bien tomber de fatigue sous peu, s'il ne mourrait pas d'envie de passer plus de temps avec eux, même si ce ne sont que quelques maigres petites minutes. Lorsque ses lèvres ne sont pas happées par celles de Jaemin, ce sont celles de Jeno qui se mouvent contre les siennes, bien plus demandeuses et vives que ne le sont celles de l'alpha qui ne cesse dorénavant pas d'embrasser son cou et le haut de son torse auquel le col de son t-shirt trop grand lui laisse avoir accès. C'est vraiment agréable pour les deux dominants de pouvoir avoir leur noiraud tout mou entre eux, bougeant mollement mais participant autant qu'eux à leurs échanges nombreux et toujours aussi transpirants d'amour. Et si Jaemin et Jeno n'avaient pas à ce point étudié tout ce qui concerne les omégas, ils ne comprendraient sûrement pas ce qui arrive en ce moment même à leur petit amour qui fatigue de plus en plus, se laissant de plus en plus fondre tout contre eux, les yeux fermés et la respiration profondément lente. Leur oméga se retrouve actuellement à basculer entre l'état de conscience et d'inconscience typique des omégas, un état dans lequel ils sont vulnérables et fragiles à tout de façon plus forte encore qu'en temps normal. L'ozone n'a été expliqué que par très peu de médecins, et les deux jeunes hommes ont dû plus d'une fois demander de l'aide à leur mère pour comprendre parfaitement de quoi il s'agissait. Jaemin remonte lentement jusqu'à l'oreille du noiraud, traçant un chemin de baisers humides et chauds tout le long de son cou et de sa nuque, se posant juste derrière l'oreille rougie du plus vieux qui frisonne brusquement, la voix basse et grave de son alpha résonnant si proche de lui.

-Tu peux basculer, on est là.

Un léger couinement lui répond, Jeno consentant à lâcher les douces lèvres maintenant luisantes, rougies et gonflées de l'oméga qui papillonne durant de longues secondes des paupières, ces dernières se faisant de plus en plus lourdes, jusqu'à se fermer pour de bon. Renjun s'abandonne complètement à ses cadets, épuisé et se sentant pour la première fois profondément protégé, devenant une véritable poupée de chiffon incapable de faire un quelconque mouvement tant son corps est lourd et que son esprit est loin de là, enfermé dans du coton et plongé dans un brouillard opaque. Cet état n'est atteint que par les omégas qui se sentent en sécurité, une sécurité profonde même, ainsi que suffisamment en confiance avec l'autre pour accepter d'être vulnérable et incapable de maîtriser quoi que ce soit. Car entre de mauvaises mains, un oméga en pleine ozone pourrait être abusé sans même en avoir connaissance. Et ce sont seulement la mémoire du corps et de l'inconscience qui lui feront comprendre qu'il y a eu un problème. Jeno et Jaemin ont conscience que leur aîné n'est sans doute jamais tombé en ozone, même avec Donghyuck et Minhyung. Et pour eux, c'est un véritable honneur d'avoir la responsabilité de veiller sur lui durant un tel moment de vulnérabilité absolue. Ils viennent de passer quatre longues heures avec la famille du bleuté, et il est à peine dix-huit heures passées. Ils ont beaucoup parlé avec les grands-parents de Jaemin, pour apprendre un peu et faire connaissance, mais de manière quelque peu inexpliquée, Renjun a commencé à se sentir un peu fatigué, ressentant le besoin de se blottir entre ses amants, de se sentir aimé et protégé. C'est sûrement le contre-coup de tout ça, et d'avoir revu un alpha qui lui a fait beaucoup de mal, même sans avoir posé un seul doigt sur lui.

-Tu comptes faire quoi ?
-Je sais pas. Taesung mérite vraiment mon poing dans la gueule, mais Renjun passe avant tout.
-Tu veux qu'on parte ?
-Pas forcément, ça se passe plutôt bien. À moins que t'en aies envie ?
-Pas forcément non plus.. tes grands-parents sont sympas, et ta tante aussi. Son compagnon a l'air de l'être aussi, mais il semble surtout mal-à-l'aise.
-Il l'est. Ils sont gentils tous les deux, juste très maladroits et sans aucun contrôle sur leur stupide fils. Mais toi, tu veux faire quoi ?
-Lui briser les os. Déjà que faire ça à un oméga pourrait me rendre violent, mais alors que cet oméga soit le nôtre en particulier, ça me rend presque fou.

тнє α в σ ℓιвяαяуOù les histoires vivent. Découvrez maintenant