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Donghyuck regarde l'horloge avec un regard angoissé, prenant une grande inspiration avant de la relâcher lentement, avalant difficilement sa salive. Ça fait maintenant sept heures que Renjun est endormi, et il ne s'est pas réveillé une seule fois durant ces sept heures de sommeil. Ce n'est pas la première fois qu'il s'endort comme ça et ne se réveille pas, mais ça n'a jamais duré plus de cinq heures à chaque fois. Combien de temps va-t-il encore dormir ? Est-ce que c'est grave ? Le pauvre bêta n'y connait pas grand chose sur ce sujet. Tout ce qu'il sait, c'est qu'un oméga peut se plonger volontairement dans un sommeil d'aplomb de plusieurs heures sans se réveiller une seule fois. Mais il ne connait ni les causes, ni la durée que ça peut prendre, ni les biens faits que ça peut avoir sur l'oméga qui se plonge dans un tel sommeil. Et quand Minhyung rentre du travail, lui posant silencieusement la question, il ne peut que secouer négativement la tête. Son amant pousse un soupir et vient s'asseoir à ses côtés autour de la table, lui embrassant la tempe.

-On verra d'ici demain.
-Et s'il se réveille pas ? C'est la première fois qu'il dort autant.
-Ce ne sont que deux heures de plus que d'habitude. Peut-être que cette fois, il avait vraiment besoin de dormir plus longtemps ? Attendons de voir jusqu'à demain, et si on voit qu'il ne s'est pas réveillé depuis, on appellera un médecin ou les urgences. D'accord ?
-Mh... j'aime pas le voir comme ça.
-Moi non plus, mais sa situation est vraiment pas évidente pour lui. Il va s'en sortir, je suis sûr.

Le plus jeune hoche doucement la tête et relève cette dernière pour poser ses lèvres sur celles de son amant, l'embrassant lentement et calmement durant de longues secondes. Minhyung y répond dans la seconde, caressant doucement la taille de son amant, la respiration lourde. Qu'est-ce qu'ils aiment ces moments où ils ne sont qu'eux, amoureux, amants, et désireux de montrer à l'autre à quel point ils s'aiment. Ils aiment beaucoup avoir Renjun avec eux, c'est un véritable plaisir chaque jour, même quand ce n'est pas tout beau tout rose. Mais ils doivent avouer que se retrouver en tant qu'amants, c'est terriblement bon, à chaque fois qu'ils en ont l'occasion en dehors de leur chambre. Pièce dans laquelle ils se rendent quelques heures plus tard, bien décidés à dormir, mais inquiets de n'avoir toujours aucun signe d'éveil de la part de leur troisième colocataire. Ça fait maintenant dix heures que Renjun est endormi, et ils se demandent bien comment eux vont faire pour dormir avec toute la dose d'angoisse qui coule dans leurs veines et toutes les questions qui ne cessent de fuser dans leurs pensées. Leurs corps sont pourtant épuisés, mais leurs pensées, elles, ne semblent pas fatiguées le moins du monde. Il leur faut plus d'une heure pour enfin tomber petit à petit dans le sommeil, Minhyung blottit entre les bras de Donghyuck, la tête dans le cou de ce dernier.

Le silence déjà maître dans la maison dure ainsi durant encore de longues heures, seulement perturbé par des respirations lentes et profondes des trois habitants endormis profondément. Les trois heures du matin passent, et le seul habitant de l'étage ouvre difficilement les yeux, regardant la pièce très faiblement éclairée qui l'entoure. Renjun reconnaît sa chambre, mais son esprit encore trop loin de la réalité l'empêche de penser correctement, et d'avoir des pensées cohérentes. Il ne sait plus ce qu'il s'est passé, pourquoi il est dans son lit, ni pourquoi il se sent autant fatigué et faible. Il ne sait comment, il trouve la force de s'asseoir, puis de se lever, tenant avec difficulté sur ses jambes tremblantes et fragiles, avançant jusqu'à la porte de sa chambre qu'il ouvre après maintes tentatives, s'avançant dans le couloir vide et silencieux, où seuls ses bruits de pas se font entendre. Le noiraud arrive aux escaliers, et un soupir franchit ses lèvres. Il a bien trop soif pour rebrousser chemin, mais les quinze marches qui lui font face l'intimident. Alors avec toutes ses dernières forces, il s'assoit et descend chaque marche sur les fesses, se relevant bien difficilement en arrivant à l'avant dernière. Il jette un coup d'œil à l'horloge accrochée au mur et manque de s'étouffer en voyant qu'il est actuellement trois heures trente du matin passées. S'il se souvient bien, la dernière fois qu'il a vu l'heure, il n'était même pas treize heures. Il ne se souvient même pas avoir eu des moments de conscience depuis d'ailleurs.

тнє α в σ ℓιвяαяуOù les histoires vivent. Découvrez maintenant