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6.

Quand la fin des cours sonne enfin, Jaemin prend la direction de chez lui avec une certaine détermination. C'est aujourd'hui qu'il doit en parler à ses parents. Sinon, il risque de faire une connerie. Et pas que avec Jeno ou Renjun, mais bien avec son avenir. YangYang lui a lancé ses plus sincères encouragements, et il doit avouer que ça l'a touché. C'est la première fois qu'il se livre à quelqu'un sur ce qu'il ressent et sur ce qu'il pense, et ça c'est fait si naturellement qu'il ne s'est jamais senti en insécurité avec YangYang. Ce dernier est comme lui, et tous deux, au delà d'être amis, éprouvent un profond respect pour l'autre. Ça ne fait qu'un peu plus de deux semaines, mais Jaemin sait que c'est vrai. Et ça, ça ne lui était jamais arrivé. Sa détermination baisse alors qu'il arrive devant chez lui, remarquant une voiture qui n'appartient à aucun de ses parents, fronçant les sourcils tout en s'avançant jusqu'à la porte d'entrée. C'était vraiment pas le bon soir pour avoir des invités.

-Jaemin c'est toi ?
-C'est moi oui.
-Ah ! Super, viens mon cœur.

L'alpha soupire très faiblement et enlève ses chaussures, les odeurs de son oncle et de sa tante lui venant jusqu'aux sinus. Pas qu'il ne les aime pas, mais juste qu'il aurait aimé ne pas les voir ce soir. Y'a six autres soirs dans une semaine, et ils se sont décidés à venir ce soir-là, le jour où il se décide à parler sérieusement à ses parents parce qu'il se sent à bout d'il ne sait même pas quoi. La vie lui en veut, il ne voit pas d'autres explications à ce coup de trafalgar. Il arrive dans le salon, et sourit légèrement, saluant son oncle et sa tante qui se lèvent tous deux, bien décidés à lui faire la bise. Oh ce qu'il voudrait tant y échapper, à chaque fois. Mais là, il ne peut rien y faire et serre la main de son oncle avant d'embrasser sa tante, lançant un regard à sa mère qui lui sourit, compréhensive. Elle non plus n'avait pas prévu d'avoir sa belle-sœur et son mari ce soir.

-C'est que t'as encore changé non ?
-J'ai un peu grandi je crois.
-Oh oui, en trois mois, les jeunes changent bien rapidement. Tu t'installes avec nous ?
-J'ai un peu de devoirs pour demain, mais dès que j'ai fini je viens vous rejoindre.
-D'accord, je viens te voir dans une petite heure ?
-Pas de soucis maman. Et Yumin ?
-Elle dort dans notre chambre.
-D'acc, à toute.

L'oméga lui sourit doucement et le laisse partir, sa tante et son oncle se rasseyant. Son père devrait arriver dans moins d'une heure, alors sa mère viendra sûrement le voir à ce moment-là, pour ne pas laisser les invités seuls. Il passe voir sa petite sœur, sentant tout le poids pesant sur son cœur s'alléger un peu, caressant doucement la joue de ce petit être qui ne bouge même pas d'un iota, dormant toujours aussi profondément. Il monte ensuite dans sa chambre et se met directement au travail, voulant en finir le plus vite possible. Il bâcle même un peu ses devoirs de maths, ayant franchement la flemme de s'y pencher plus que ça alors qu'il a encore le week-end pour y réfléchir, et finit son dernier exercice au moment même où la porte de sa chambre s'ouvre sur sa mère. Il pivote avec sa chaise roulante et regarde sa mère hausser un sourcil, refermant la porte derrière elle.

-Tu ne finiras pas la semaine, j'ai raison ?
-Hein ?
-Une mère sent ce genre de chose Jaemin. T'es à bout, ça se voit et se ressent. Je ne sais pas ce qui occupe à ce point tes pensées, mais je te promets qu'une fois qu'ils seront partis, ton père et moi serons à ton écoute.
-Je suis désolé.
-Pour quoi mon chéri ?
-Que ça se ressente autant.
-C'est normal ça. Personne ne peut cacher bien longtemps les effets d'un chaos intérieur.
-Rassure-moi, t'as pas fait du profilage sur moi hein ?
-Pas du tout voyons, une mère sent.
-Mouais.
-Ne doute pas de moi toi, et viens dire bonjour à ton père, il est pas du tout ravi d'être en vie actuellement.

Jaemin laisse un rire nerveux lui échapper alors que sa mère lui fait un clin d'œil, sortant ensuite de sa chambre. Le bleuté suit rapidement, refermant la porte de sa chambre derrière lui avant de descendre les marches, rejoignant la cuisine où son père l'accueille avec un verre d'eau, une expression neutre au visage, mais Jaemin sait reconnaître quand son père n'aime pas une situation, comme c'est le cas actuellement. Il s'appuie donc sur le plan de travail à côté de lui et attend patiemment que son père ai envie de parler, ou seulement de l'accompagner jusqu'au salon.