Cinéma Norman

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Il faisait nuit noire.

La chambre plongée dans une quasi pénombre, laissait pénétrer par sa grande fenêtre, quelques rayons de lune.

Le calme environnant fut néanmoins perturbés de temps à autre par d'innombrables coups secs martelés à la porte, ainsi que des profusions de voix qui s'y mêlaient.

Imperturbable face à ce tumulte, Riele, resta prostrée sur le lit à baldaquin.

Encore ébranlée par la scène dans le jardin, ses joues brunes gardaient encore les traces des larmes versées.

Après une heure voir deux de tapage incessant, les coups à la porte et les voix devinrent moins célères puis cessèrent.

La jeune femme était sur le point de s'endormir lorsque un petit bruit sec se fit entendre.

Riele rouvrit légèrement les yeux, puis croyant avoir rêver, les referma aussitôt.

L'instant d'après, le même bruit sec fit écho de nouveau.
Riele rouvrit franchement les yeux et inspecta la pièce.

Son regard se posa longuement sur la porte, mais le bruit ne pouvait pas y provenir car trop aiguë.

Intriguée, elle tendit l'oreille, mais la chambre demeura silencieuse pendant de longues minutes.

L'afro-canadienne, blasée, se recoucha en marmonnant quelques jurons.

Soudain, un gros coup franc résonna dans la pièce.

Le cœur battant, la jeune femme noire se leva du lit à la vitesse de l' éclair.

Doucement, elle s'approcha de la fenêtre fermée et sans l'ouvrir, jeta un coup d'œil à l'extérieur.
Son regard se posa sur la piscine éclairée en contrebas, puis sur la broussaille brumeuse aux alentours.
Ne constatant rien d'anormal, elle se ravisa lorsque une ombre surgit en face d'elle.

Riele lâcha un hoquet de surprise, la main le cœur. Puis lorsqu'elle distingua le visage familier de Jace Norman, son cœur en proie à une embardée folle, reprit un rythme presque normal.

Jace la mine souriante, se tenait à l'extérieur de la fenêtre, son buste penché sur le rebord.

Riele se précipita aussitôt pour lui ouvrir.

« Jace mais tu es fou ! Tu aurais pu tomber et te blesser gravement ! le sermonna-t-elle.

-T'inquiète, je pourrais y monter les yeux fermés. Allez, viens. l'invita-t-il avec un large sourire.

-Pour aller où ? » lui demanda-t-elle perplexe.

Il garda le silence et lui indiqua de son index, le toit de la maison.

Peu encline, Riele recula de quelques pas, secouant sa tête de gauche à droite.
Il était hors de question qu'elle le suive sur le haut du toit.

Le jeune homme ne se découragea pas et reprit son escale.

Riele, inquiète, se précipita à la fenêtre et le regarda grimper en s'aidant de la gouttière.

Une fois arrivé en haut, le jeune homme se pencha vers elle et lui proposa sa main.

Riele hésita un instant, pesant le pour et le contre, mais lorsqu'elle croisa son regard encourageant, elle saisit sa main du bout des doigts.

Jace la hissa jusqu'à lui sans trop d'effort.

Les pieds nus sur le plat, Riele tomba maladroitement dans ses bras et leva les yeux vers lui. Son regard sur elle fut si intense qu'elle en oublia de respirer.

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