- Ce soir, certains d'entre vous seront initiés à notre maison. Pour les habitués, vous pouvez, d'ores et déjà, vous dirigez vers vos salles habituelles.
Le gérant s'exprime avec beaucoup d'enthousiasme et de bienveillance. Cet homme a l'air très gentil. Du coin de l'œil, je vois plusieurs personnes se lever et s'éclipser de la pièce, passant par un autre rideau, au fond de la salle. J'ai les mains moites. L'endroit m'est totalement inconnu, autant l'agencement que l'organisation. Je suis assez stressé.
En regardant autour de moi, je remarque qu'il n'y a pas beaucoup de personnes. Il doit y avoir quatre hommes et une femme. D'ailleurs, certains sont aussi nerveux que moi, visiblement. Ils ne semblent pas à l'aise et je le comprends. Il doit y avoir une certaine envie de discrétion lorsque l'on va dans cet endroit. J'avoue que je ne serais clairement pas à mon aise s'il y avait un de mes collègues, ici, en même temps que moi. Encore pire si c'est mon patron.
Cette pensée me fait rire. Quelle idée ! Jamais de la vie M. Kang Dae-Ho fréquenterait ce genre de boîte. Il est bien trop guindé et blindé pour ça.
- Bien, Messieurs, Dames. Je vais vous expliquer le règlement de la maison. La première et la plus importante : toutes les personnes que vous voyaient ici resteront anonymes. En sortant d'ici, vous ne devrez jamais divulguer l'identité des gens que vous croiserez ici. Ensuite, vous ne connaitrez jamais les noms des employés, ni verrez leur visage entier. Ils vous donneront uniquement un pseudonyme...
Le patron nous explique quelques banalités. Il insiste particulièrement sur le secret de cette boîte. Nous n'avons pas le droit de donner l'adresse, l'identité des membres et celle des employés. Je trouve ça plutôt bien. Toutefois, je ne peux m'empêcher de me dire qu'il y a une possibilité pour que des personnes importantes viennent ici, voire travaillent ici.
Quelques instants plus tard, une autre femme entre dans la pièce avec une feuille où j'aperçois des numéros reliés à des noms. Elle le donne à l'homme sur la scène qui la remercie.
- Sur cette feuille se trouve le numéro de la pièce qui vous sera attribuée. L'employé que vous trouverez à l'intérieur a été choisi pour répondre à vos demandes et vos attentes. Bien entendu, si cela se passe mal, vous pouvez faire une demande de changement. Je vais donc vous annoncer vos salles et vous pourrez y aller et découvrir qui vous y attend.
L'excitation monte en moi. Mon cœur bat la chamade et mon ventre se contracte. Je n'ai sûrement pas vu tous les employés, mais ceux que j'ai déjà croisés sont particulièrement beaux. Je suppose que c'est l'un des atouts de cette boîte : avoir les employés les plus séduisants. C'est certainement la raison pour laquelle les membres sont sélectionnés et limités.
- Monsieur Hwan, vous pouvez vous diriger vers la salle 5.
Je hoche la tête. Je me redresse et avance vers le couloir au fond de la pièce. La dame de l'accueil me fait un grand sourire et me fait signe d'avancer. Mon cœur bat de plus en plus vite et mon stress monte au plus je parcours le long couloir. Les portes comportent des numéros et sont particulièrement espacées. Peut-être pour l'intimité ou simplement une question de superficie. Les pièces sont certainement immenses et comportent beaucoup d'accessoires à la pratique. Enfin, c'est ce que j'imagine.
Je tourne dans un autre couloir. La porte en face de moi comporte le numéro 5. C'est celle qui m'a été attribuée. Je suis stressé. Je me demande qui va être dans cette salle, avec moi et m'aider à explorer l'univers du BDSM. Je n'y connais pas grand-chose, à par les bases. L'employé qui me sera attribué devra être parfaitement au point sur les méthodes pour me les enseigner, autant en tant que dominant, que dominé.
Je me tiens devant la porte, une boule dans ma gorge. J'inspire un grand coup et tente de me détendre. Vas-y, Seo-Jun, tu attends ça depuis longtemps. Je lève le poing et frappe doucement contre le bois. Je tourne la poignée et entre timidement.
- Excusez-moi...
Ma bouche s'ouvre en grand, tout comme mes yeux. Cette pièce est immense. Elle doit faire près de quarante mètres carré. Des meubles sont à chaque coin, tout comme un lit King-size, un canapé, un bureau. On se croirait dans une chambre d'hôtel basique, à peu de choses près. Les seuls détails qui différencient cet pièce sont les objets accrochés un peu partout. Un pant du mur est rempli de cravaches, fouets, plugs, sangles... J'ai l'impression d'être au paradis.
- Bonjour, M. Seo-Jun...
Un sursaut me prend lorsqu'une voix suave survient soudainement. Je me tourne et croise l'une des visions les plus belles qui m'ait été donnée de voir.
Le jeune homme qui était près de moi tout à l'heure se tient là, assis sur un fauteuil, les jambes croisées et son regard braqué sur moi. Un frisson d'excitation me parcourt l'échine. Il tient dans sa main une longue plume foncée qu'il passe sous son menton et dans son cou.
- Verrouille la porte, s'il te plaît...
Je hoche la tête comme un crétin et fais ce qu'il me demande. Je fais un pas dans sa direction et m'arrête face à lui. Ses yeux balayent mon corps et un sourire en coin se forme sur son visage. J'aimerais tellement voir à quoi il ressemble sans son masque. Ses lèvres sont pulpeuses et ses yeux charmeurs. Sa mâchoire est parfaitement définie, tout comme les muscles de son buste. C'est exactement le type d'hommes que j'aime.
Ne sachant pas vraiment quoi faire, je me contente d'admirer l'homme en face de moi. Je remarque une petite tâche de naissance sur le côté de son visage, juste à côté de son oreille. C'est un détail parmi les autres, certes, mais c'est mignon. Elle est à peine visible à vrai dire. Il faut bien l'observer pour l'apercevoir.
D'ailleurs, je ne connais pas du tout son nom, enfin son pseudo. Alors que j'ouvre la bouche pour lui demander, il me devance et annonce :
- Tu peux m'appeler Kai. Ce soir, nous allons d'abord beaucoup discuter. J'ai besoin de savoir ce que tu veux et ce que tu ne veux pas...
L'homme se lève avant la fin de sa phrase. Il est plus grand que moi et bien plus musclé. Ses épaules sont très larges. Je me vois déjà m'accrocher à lui, suppliant d'arrêter la torture. La douceur de la plume me fait revenir sur terre et mettre de côté les scénarios que j'imagine. Kai pouffe de rire. Il me sourit et me demande en se dirigeant vers le mur aux objets :
- Dis-moi, Seo-Jun. Que souhaites-tu que je t'apprenne ?

VOUS LISEZ
UNDER THE RED LIGHT
Fiksyen UmumSérieux, charismatique, influent, beau, sexy... Tous ces adjectifs décrivent l'allure de mon patron. Tout le monde dans la boîte le respecte et l'adule. Moi y compris. Sa beauté et son regard franc font palpiter mon cœur, et pas que. Je n'aurais ja...