Allongés dans le lit, la main de Kai caresse doucement mon dos. Je suis sur lui, la tête contre son torse. Nous avons passé un bon moment. Je suis épuisé. Nous n'avons pas ouvert la bouche depuis quelques minutes, profitant l'un de l'autre. J'ai presque l'impression d'être avec mon petit-ami.
Je relève les yeux un instant vers le garçon. Il a les paupières fermées derrière son masque. Durant quelques secondes, j'aimerais le lui enlever pour regarder son visage. Je sais que je n'ai pas le droit, mais je souhaiterais connaître son identité, sa vraie identité. Comment s'appelle-t-il réellement ? Que fait-il dans la vie ? J'aimerais passer du temps avec lui à l'extérieur du club. Une fois encore, le règlement stipule que je ne peux pas espérer connaître toutes ces infos sur les employés.
Tandis que je me pose à nouveau contre lui, quelqu'un frappe à la porte. Kai relève immédiatement la tête, fronçant les sourcils. Une voix l'interpelle de l'autre côté :
- Kai, il y a un souci... Ton téléphone ne fait que sonner dans la loge...
- Putain... râle-t-il.
Je m'écarte de lui, le laissant s'extirper du lit. Il enfile rapidement ses vêtements et se dirige vers la porte. Il l'ouvre et discute avec la personne devant lui. Je n'entends pas ce qu'ils disent mais je suppose qu'il va devoir partir. Je me redresse à mon tour et commence à remettre mes habits, tranquillement.
Quelques minutes de conversations plus tard, Kai revient vers moi et me dit, d'une voix grave :
- Je suis navré, Seo-Jun. Je dois partir, j'ai un problème avec mon père...
- Ne te justifie pas. Je comprends.
- Je t'envoie un message demain, d'accord ?
Je hoche la tête et lui souris. L'homme saisit mon visage et m'embrasse. Je lui rends son baiser en tenant sa nuque. Très vite, Kai tente d'approfondir l'étreinte en glissant sa langue entre mes lèvres. Je l'écarte à contre cœur et pouffe de rire. J'ajoute :
- Pas que j'aimerais poursuivre mais tu dois y aller...
- A très vite, Seo-Jun !
Il me donne un nouveau baiser rapide et sort de la pièce. Je secoue la tête, amusé. Kai est vraiment très investi. Ça me plaît. Ce garçon me plaît.
Je quitte le club en saluant le vigile. Ce dernier referme la porte derrière moi. J'inspire un grand coup, appréciant la fraîcheur de la soirée. Il est près de 1H00 du matin. Il n'y a personne dans la rue. Ce n'est pas étonnant d'ailleurs.
Je prends le chemin vers ma voiture. J'enfonce mes mains dans mes poches et m'attends à sentir mes clés. Toutefois, mes doigts ne rencontrent pas le métal. Je fronce les sourcils et fouille dans toutes mes poches, autant dans mon pantalon que dans ma veste. Je ne les retrouve pas.
- Merde ! pesté-je.
Je fais demi-tour et presse le pas vers le club. J'ai certainement dû les laisser dans la chambre, elles ont dû tomber de mes fringues. Je m'avance vers la ruelle menant à la porte. Je tourne mais me bute contre quelqu'un. Un bras me saisit fermement, me gardant debout tandis qu'un objet s'écrase au sol.
Je lève les yeux, m'apprêtant à m'excuser. Lorsque je vois qui se tient devant moi, mon cœur fait un bond dans ma poitrine et mon visage s'empourpre. Mes lèvres s'exclament :
- M. Kang...
L'homme en face de moi a les yeux écarquillés. Il me lâche et s'écarte d'un pas. Il récupère son téléphone duquel une voix grave semble crier. Que fait mon patron par ici ? Il sort de la ruelle menant au club. Est-ce que lui aussi est un membre ? Je ne serais pas étonné. C'est un endroit où des hommes assez fortunés vont. La plupart des membres sont des PDG et autres personnes de hauts rangs. Il n'y a que quelques places pour les ordinaires, comme moi.
Sans dire un mot, M. Kang s'éloigne, me lançant un dernier regard. Je reste sur place, complètement choqué. Je ne savais pas qu'il était adepte de ce genre de concept. Décidément, on dirait que le destin veut nous rapprocher. Il me drague presque ouvertement au travail et maintenant, j'apprends qu'il a le même hobby que moi. Soit c'est un coup de chance, soit une malédiction. Nous allons encore avoir du mal à se faire face demain au boulot, enfin, surtout pour moi.
J'essaie de laisser de côté ce qu'il vient de se passer et vais récupérer mes clés. Heureusement, un employé du club les avait confiées au vigil. Il me les rend et me souhaite une bonne soirée.
Sur le chemin de la maison, je ne peux m'empêcher de ressasser la présence de mon patron dans cette ruelle. Il n'y a rien à part le club. Il vient donc forcément de là. J'ignore pourquoi, il y a quelque chose d'étrange. J'ai un pressentiment mais je n'arrive pas à déduire ce qu'il essaie de me dire. Je suppose que je tiens à respecter la vie privée de mon patron et donc, l'éthique veut que je ne creuse pas plus sur ce que je viens de voir.
Je ne devrais pas me torturer les méninges pour ça. Mon boss fait ce qu'il veut de sa vie. Je ne le jugerai pas puisque je fais la même chose que lui.
Le lendemain matin, je me réveille avec difficulté. J'ai très mal dormi. Je ne sais pas pourquoi, mon cerveau n'a pas voulu se calmer. Mon esprit n'a fait que tourner en boucle ma rencontre avec mon patron. Je n'ai presque pas fermé l'œil de la nuit.
J'ai essayé de prendre une douche fraîche, dans l'espoir de me réveiller un peu avant d'aller au travail, en vain. Dans la voiture, je pique un peu du nez et ce n'est vraiment pas bon. J'ai des choses à faire au bureau et je sens que dans mon état, cela va être compliqué d'être concentré. Je vois aussi Yoon ce soir. Ca ne va pas le faire.
Je prends l'ascenseur menant aux bureaux, un thermos de café dans la main. Je bois une gorgée et soupire. La journée va être longue. Je marche lentement jusqu'à la salle de pause. Mes collègues sont en train de discuter. Je les salue rapidement et m'affale dans le canapé. Je ferme les yeux, la tête en arrière.
- Tout va bien, Seo-Jun ?
J'ouvre un œil et croise le regard de Yuna. Je soupire et lui réponds, à moitié endormi :
- Je n'ai pas très bien dormi cette nuit.
- Mince. Quelque chose te tracasse ?
- En quelque sorte...
Je reste vague dans mes réponses. En même temps, je ne me vois pas lui dire que je n'arrête pas de penser que j'ai croisé le patron en sortant d'un club spécialisé en BDSM. La jeune femme hoche la tête, comprenant que je ne dirai rien de plus.
Je me relève et m'apprête à aller derrière mon bureau commencer ma journée de travail. Au moment où j'allais m'asseoir, une voix grave s'exclame dans la pièce :
- Hwan Seo-Jun, dans mon bureau.
Merde. La confrontation a lieu plus tôt que prévue. M. Kang n'a pas l'air d'être de bonne humeur. Ca promet...
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UNDER THE RED LIGHT
General FictionSérieux, charismatique, influent, beau, sexy... Tous ces adjectifs décrivent l'allure de mon patron. Tout le monde dans la boîte le respecte et l'adule. Moi y compris. Sa beauté et son regard franc font palpiter mon cœur, et pas que. Je n'aurais ja...