Je m'extirpe de la voiture et me dirige vers la portière de mon boss. Ses joues sont moins rouges et il est presque en train de s'endormir. Je le détache et saisis son bras pour l'aider à sortir du véhicule. Non sans mal, je parviens à le mettre sur ses deux pieds et le conduis jusqu'à la porte de chez lui.
Il est vraiment lourd. On ne dirait pas comme ça, mais il semble peser son poids quand même. Je suppose que c'est à cause du fait qu'il est somnolent et à moitié saoul. Devant la porte, je remarque une borne à empreinte digitale. Je ne sais même pas quel doigt il a enregistré. Je lève la tête vers lui et lui demande, parlant assez fort :
- Monsieur, vous devez ouvrir la porte !
- Arrête avec tes « Monsieur »...
Sa voix est grave et autoritaire. Un frisson me parcourt. Lorsque mes yeux plongent dans les siens, il me fixe avec une certaine sévérité. Fronçant les sourcils, l'homme finit par lever la main et déverrouille sa porte d'entrée. Le loquet se défait et j'entre en trainant mon patron.
L'intérieur est absolument incroyable. C'est immense. Un salon s'étend sur au moins 50 mètres carrés. Une baie vitrée fait tout le tour du rez-de-chaussée. Cette pièce doit être extrêmement lumineuse en pleine journée. J'arrête ma contemplation et conduis mon boss sur son canapé. Je ne dépose avec attention, ne le lâchant pas comme une brute.
Je me redresse en étirant mon dos. Heureusement qu'il n'habite pas comme moi dans un immeuble. J'aurais été dans de beaux draps. Rien que les quelques mètres que j'ai parcouru avec lui sur mon dos m'ont tué. Après m'être assuré qu'il ne tomberait pas du canapé, je me dirige vers ce qui me semble être la cuisine pour lui chercher une bouteille d'eau.
Une fois l'objet en main, je retourne auprès de lui. Il s'est mis à moitié sur le dos. Les boutons de sa chemise sont en train de luter pour la garder fermée. Il doit avoir une musculature incroyable. Je secoue ma tête et arrête de l'admirer. Je pose la main sur son épaule et le secoue légèrement avant de lui dire :
- Tenez, buvez un peu d'eau.
Kang Dae-Ho ouvre un œil et me regarde. Il se redresse sur le canapé et prend la bouteille. Il l'ouvre en une seconde et avale une gorgée. Je suppose que je peux le laisser seul, maintenant. Il est chez lui, en sécurité.
J'enfonce mes mains dans ma veste et l'informe :
- Je vais vous laisser ! N'oubliez pas de boire de l'eau pour décuver. Bonne soirée !
Je fais demi-tour et m'apprête à me diriger vers la porte d'entrée pour retourner à ma voiture. Seulement, une poigne saisit mon manteau et me tire soudainement vers l'arrière. Des bras forts encerclent ma taille tandis que je me retrouve assis sur les genoux de mon patron. Surpris, j'ouvre grand les yeux et coupe ma respiration.
- Qui a dit que tu pouvais repartir ?
Mon patron parle d'une voix grave, presque caverneuse. Le fait qu'il soit à moitié dans les vapes rend son ton très profond. Je frissonne et tourne la tête pour le regarder. Ses yeux sont noirs et me fixe avec un sentiment que je ne saurais pas d'écrire. J'avale difficilement ma salive et lui réponds, décontenancé :
- Pardon mais... Pourquoi devrais-je rester, Monsieur ?
L'homme derrière moi émet un bruit et me renverse sur le canapé. Son corps me surplombe et ses mains bloquent mes bras. Je le regarde, très surpris. Qu'est-ce qu'il lui prend ? Mon cœur cogne fortement et mes joues sont brûlantes. Je remarque que son regard me toise avec irritation.
- Déjà, arrête avec tes Monsieur de merde, tu me gonfles... Et, je croyais que tu voulais passer le plus de temps possible avec moi...
Je fronce les sourcils. De quoi parle-t-il ? Je n'ai jamais dit ça et surtout pas à mon patron. Je ne sais même pas quoi lui répondre. J'ouvre et ferme la bouche, cherchant une explication qui ne vient pas.
L'homme au-dessus de moi relâche l'une de mes mains pour placer la sienne sur ma joue. Son pouce glisse sur ma lèvre inférieure tandis qu'il la fixe, les yeux brûlants. J'avale difficilement ma salive et prends une inspiration. Kang Dae-Ho se penche lentement, ne quittant pas ma bouche des yeux. Avant qu'il ne m'embrasse, je pose ma main entre nous et bégaye :
- Vous.. Vous ne devriez pas... Allez vous reposer. Vous n'êtes pas dans votre état !
Ses sourcils se froncent un instant avant qu'un air moqueur ne prenne place sur son visage. Il retire ma main rapidement et plaque ses lèvres contre les miennes. Mon souffle se coupe et mon cœur fait un bond dans la poitrine.
Son baiser est agressif et brûlant. Ma tête tourne rapidement. Je ne peux, néanmoins, m'empêcher de penser à quel point il embrasse bien. La sensation de sa bouche sur la mienne est agréable. Mon esprit ne peux se retenir de penser à Kai. Mon ventre se contracte de la même façon qu'avec lui. Est-ce parce que mon patron fait preuve de force sur moi ? Peut-être. Le fait que cet homme soit également mon type doit jouer dans mes ressenti.
Dae-Ho s'écarte enfin et me laisse respirer. Je l'aperçois se redresser et enlever son manteau rapidement. Il s'apprête à m'embarquer dans un nouveau baiser. Seulement je le retiens en posant ma main sur son torse. Je respire fortement, reprenant mon souffle comme je le peux. Je lui dis, pantelant :
- Arrêtez vous avant que nous ne fassions quelque chose que nous regretterons...
- Cela fait un moment que je désire t'avoir, Seo-Jun... Si tu ne le veux pas, je ne te forcerai pas...
L'homme semble s'être soudainement calmé. Sa prise est moins forte sur mon poignet Il s'assoit de sorte que je puisse m'extirper de sous lui. Je me redresse et fixe mon patron qui reste silencieux. La pression dans mon pantalon me fait comprendre que mon corps veut de lui. Néanmoins, je ne me vois pas coucher avec mon boss qui est encore à moitié bourré.
Voyant que je ne réponds pas, Dae-Ho soupire et passe sa main dans ses cheveux en tournant la tête. Mon cœur fait un bond, à nouveau. Malgré le peu de lumière, mon œil est attiré par une petite marque près de son oreille. Kai aussi en a une. Quelle coïncidence.
J'oublie ce détail et réponds finalement à mon patron :
- Je... S'il devait se passer quelque chose entre nous...
La curiosité de l'homme est piquée au vif. Il tourne vivement son regard vers moi et attend que je poursuive. J'inspire un grand coup et ajoute, rougissant légèrement :
- Je préfèrerais que vous soyez dans votre état normal...
Le jeune PDG semble surpris l'espace d'un instant mais finit par me sourire. Il s'affale à nouveau dans le canapé, à l'opposée de moi. Oui, mon patron m'attire. Seulement, je ne veux pas coucher avec un homme qui n'est pas totalement maître de ses actes.
Pour le moment, la soirée se terminera ainsi. Sans regret.
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UNDER THE RED LIGHT
Ficțiune generalăSérieux, charismatique, influent, beau, sexy... Tous ces adjectifs décrivent l'allure de mon patron. Tout le monde dans la boîte le respecte et l'adule. Moi y compris. Sa beauté et son regard franc font palpiter mon cœur, et pas que. Je n'aurais ja...