Amnésie

7-Ève

L'enfer, du latin infernus, est, selon de nombreuses religions, un état de souffrance extrême du corps ou de l'esprit humain après sa séparation du corps.

Ainsi, sa connotation évolue au fil du temps, de la religion. Au Moyen Âge, il est le plus souvent représenté avec sept cercles truffés de démons qui correspondent aux péchés capitaux. La colère, l'envie, l'orgueil, la luxure, l'avarice, la gourmandise, la paresse. Jusqu'au 13e siècle, les représentations de l'enfer sont douces, mais au 14e siècle, elles deviennent plus sombres. On accorde ainsi plus de détails aux châtiments qui sont à l'image du crime commis.

Les informations pénètrent mon cerveau jusqu'à l'atrophie. Une fois ce stade arrivé, je décide de fermer mes cours.

À cet instant, mon portable devient mon meilleur allié pour me détendre. Je jette donc un œil aux dernières actualités, mon regard est tout de suite attiré par la notification qui s'affiche sur l'écran principal.

ThéoHard vous a envoyé un message

J'ouvre donc mon application de la messagerie. Mon doigt clique sur son prénom et un gif de chaton qui dit bonjour s'affiche.

Quel gamin ce mec ce n'est pas possible.

[Tu ne peux pas t'en empêcher]

[Je m'ennuie petite ballerine, ma sœur dort et j'attends ma mère qui a eu un rendez-vous de dernière minute donc, je me suis dit, pourquoi ne pas te faire chier.]

[Tu peux lire, moi, j'ai autre chose à faire que de discuter avec toi, bye.]

[Tu brises mon petit cœur Grey, j'ai bien peur de mourir maintenant.]

[Meurs lentement alors]

[Outch, adieu monde cruel...arg...arg... Je vois une lumière blanche]

Mes lèvres se lèvent et un son sort de ma gorge. Il a réussi à me faire rire alors qu'il m'horripile et m'énerve au plus au point. Je décide donc d'éteindre mon téléphone et de descendre voir mes frères, à l'heure qu'il est, ils doivent analyser un match de la NFL. Mais quand j'arrive dans le salon, il n'y a personne, l'endroit est vide.

Ma respiration devient compliquée, voire impossible. Je fais le tour de l'appartement, mais rien.

Je suis seule.

Alors que je tente d'appeler Alex, une sonnerie retentit au premier étage. L'idiot de service a encore oublié son téléphone. Je souffle et le numéro de Jérémy remplace celui de mon jumeau. Mais rien encore une fois, un silence de mort s'abat alors dans la pièce.

Je déteste rester seule, dans le noir, en proie à mes anciens démons. La dernière fois, je ne pouvais plus bouger, paralyser par la peur. Mes muscles ne voulaient plus coopérer et la douleur est devenue insupportable. Ma vision se trouble alors que je tente de garder les pieds sur terre, un flash me coupe la respiration.

Ne t'en fais pas mon oiseau, je ne vais pas te faire de mal, juste prendre ma récompense parce que je le mérite et que c'est ton devoir en tant que petite amie de m'aider à aller mieux sexuellement parlant.

Je retiens un vomissement. Se souvenir est effroyable, le premier d'une longue liste et une réalité flagrante apparaît dans mon esprit. On ne peut pas devenir amnésique volontairement, le passé nous rattrape plus vite qu'on ne le pense et on finit en proie face à la terreur.

Inspire, expire, il ne va rien t'arriver, tu es en sécurité.

Il n'est pas là pour me briser davantage. Il est à plusieurs miles de Boston sûrement à une soirée étudiante et toi, tu es ici, avec tes frères.