-Prologue : La naissance du monde-

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"Bigbang","Créateur","Père", "Inventeur" ou encore "Dieu". Combien de noms Lui-a-t-on donné au fil des millénaires ? Cet être inconnu, mystérieux et inexplicable. Soit vénéré, soit craint et même inexistant pour certains. Seul, dans un monde le reflétant. Un espace faisant tout ce qu'Il veut. Un espace Vide, infini, obscur. Où Il est difficile de savoir quand commence son corps par rapport au monde, et inversement. D'ailleurs, il peut être le monde lui-même. 

Nageant dans cette masse, un instinct criait en Lui. "Ce monde est trop Vide" "Il manque quelque chose". Alors, Il commença. Il créa une balle, ronde, coloré, poussiéreuse. Puis, une deuxième, une troisième... jusqu'à ne même plus pouvoir les compter. Ces balles sortaient tout simplement de ses mains. Comme un tour de magie un peu nul, mais qui fait quand même son petit effet. L'espace qui l'entoure est maintenant rempli de petites balles, rondes, ovales ou encore plates. Mais, ce n'est pas assez. "Plus, il en faut plus". Soufflant de colère, sa salive se transforme en billes de lumières. Il en souffla, en souffla, et en souffla, jusqu'à en recouvrir le Vide complet, l'illuminant de plusieurs teintes, allant du rouge aux violets, passant par des blancs et bleus.

"Ce n'est pas assez". Ce n'est jamais assez, et ça ne sera jamais le cas. Il le sait à présent. Mais, Il est trop paresseux pour continuer. Il va alors créer ses dernières pièces. D'une larme de fatigue tombée dans le Vide, s'extirpe trois êtres, trois femmes. On les appelle les couturières. Ces femmes, à l'allure imparfaite d'argile, sans noms, sans désir ou émotions, vont regarder avec loyauté leur Père. Chacune aura l'honneur de recevoir un cadeau de sa part. La première Telos, être de la fin, reçoit une mèche de ses cheveux. Pourtant, gigantesque, elle le prend en main, et le fait passer entre ses dents. De ce fait, du haut de son crâne poussa de longs cheveux noirs, de ses orbites sortit des globes oculaires aux iris rouges et ses bras furent recouverts d'une pâle couverture. Une fois complets, son dos se courbe et ses os craquent tandis que sa peau se plie, formant de petites rides. La deuxième, Vivia, être du début, reçoit un morceau de son œil, après l'avoir mâché, de courts cheveux rouges sortirent de sa boîte crânienne, ses yeux tout droit venue de ses entrailles n'ont pas d'iris, et sa peau brûle la rendant noire. Quand tout se stabilise, son corps se met à rapetisser, ses joues se gonflent, son ventre grossit et ses yeux s'arrondissent. Mais, c'est la troisième qui subira le plus. Cronna, l'être de l'entre deux. Quand elle avala cette goutte de sang venant de son Père, les billes de lumières vacillèrent, les balles de terre tremblaient et le monde toussa. Sa peau rocailleuse rosie, devenant lisse et crémeuse. Ses orbites s'installèrent, se colorant d'un blanc laiteux, ses cheveux lisses poussèrent rapidement de sa tête jusqu'aux chevilles. Tout ce qu'elle est ressemble à un flocon de neige, froid et fragile. Même si tant de différences les séparent, des similarités les unis sous le nom des couturières, le fait qu'elles tissent les fils de la vie, et que leur iris coloré ne peuvent rien discerner à part le noir complet de leurs abysses intérieur. 

Une mission leur a été donnée, comme un instinct qui les imprégnait. Telos devait donner un achèvement, Vivia devait créer un début, et Cronna, quant à elle, devait inventer l'entre deux. Les siècles s'écoulent, tout avait un départ, un entre et un aboutissement. Mais, Le Père en voulait toujours plus. Il donne à chacune d'entre elles un présent. Un cadeau, ressemblant plus à une expérience qu'à autre chose. Ce qu'il voulait, c'était créer la vraie "Vie", des êtres dotés de cœur, de logique, de sens et d'émotions complexes. Des êtres plus comme lui, moins comme elles. C'est là qu'il inventa l'utérus et le concept de croissance. Il en implanta un dans chacune d'elles, puis leur transperça le ventre de son ongle afin d'y ajouter son essence de vie.

Une demie année spatiale plus tard, trois embryons, mais un seul enfant. Telos, dégoûtée de l'être qui grandissait en elle, lui a tout simplement donné une fin. Vivia fera une fausse couche, perdant son bébé et la rendant fragile. Et, Cronna accoucha suite à des complications. Presque le portrait craché de sa mère, avec les yeux marron de son père. Pour consoler Vivia, Il lui accordera un autre cadeau. Une tisseuse à fil rendant sa mission plus facile. Pour punir Telos, il l'enferme dans un royaume encore sans nom, qui deviendra celui des morts plus tard. Oubliée, Cronna tombe de colère. L'entre deux, sa fille, la mère de sa fille, mérite aussi de l'attention. Mais, elle ne pouvait rien faire. 

Alors, elle enferme sa fille aux yeux bruns dans son royaume à elle. Là, où personne ne l'a verra jamais. Le royaume de l'Oublie, du Temps, du Présent, du Passé ou encore du Futur. C'est là-bas que la petite Cronnie, alors âgée de quelques siècles, créera les insectes, les animaux, les fleurs, les arbres... et les humains, par rapport à sa propre apparence. C'est elle qui créera la Terre et le système solaire. Les constellations, la gravité, ou encore le sucre, les bonbons, le chocolat et sans doute le caramel. Alors qu'elle n'était qu'une petite fille, jouant dans son monde, pensant juste s'amuser seule. 

Jaloux de colère, le Créateur, ayant oublié d'être le Père, détruit les créations de sa fille jusqu'aux derniers morceaux. Amenant les premiers êtres dans le royaume de Telos, qui reçoit en compensation de son travail supplémentaire une canne en forme de ciseaux, lui permettant de tout simplement couper la vie, et même la mort. 

Il créa Edenside, une planète ressemblant à tout point avec la Terre. Avec le premier ou la première mortelle/le créé par le Créateur, Eva. Ses cheveux se changeaient en fonction de ses émotions, que son créateur avait eu tant de mal à mettre en place. Sa peau changeait en fonction de ce qu'elle mangeait, nourriture inventée en premier lieu par sa fille, tout comme le principe de manger pour rester en vie. Ses yeux reflétaient ses pensées, fenêtres de son âme et de sa mortalité. 

Mais, quand Cronnie apprit ce plagiat des mots de sa mère, recroquevillée sur elle-même dans son palais, un sentiment étrange la parcourt tout entière. Une colère si intense que ses os d'argile en tremblaient. Elle sortit de son monde et l'observa. Ce monde ressemblant au sien, mais en moins parfait. En moins beau. En moins vivant. Elle savait que ce monde-là avait une seule et unique règle : les mortels n'ont pas le droit de chanter. Loi imposée par le Créateur depuis leurs naissances. Le chant est un loisir réservé aux immortels, aux divinités. Sa vengeance est donc toute trouvée.

Déguisée en serpent, animal de sa propre création, elle se faufila jusqu'à Eva. Assis/e contre un pommier, celle-ci/celui-ci mangeait une des pommes. Le serpent s'avança et se mit à chanter. Abasourdi par la beauté de la mélodie, là, le mortel rangea sa peur et l'écouta. Après quelques minutes, la bête l'invita à le rejoindre, car chanter procure une infinité de frissons. "Non, et non. C'est interdit". "Mais, je ne suis pas un dieu, et je chante pourtant. Je ne suis qu'un animal. Et, rien ne m'arrive". Ce qu'il dit lui semble vrai, alors, elle ou il se mit à fredonner l'air. Satisfaite, elle s'en alla. Eva continua, seul(e), jusqu'à même trouver des paroles à la mélodie. Empty n'en croyait pas ses oreilles, son mortel / sa mortelle l'avait désobéi(e). Furieux, il prend Eva dans la paume de sa main avant de l'écraser, son chant s'arrête aussitôt, rendant le silence environnant plus que lourd. Il donna Edenside à Vivia, qui le baptisera "Soraha". Cronnie, sous la direction de son Père, créa à nouveau la Voie lactée, à deux, ils inventèrent de nombreux animaux, de plantes, de météo, et même des divinités pour gérer tout ça. 

Mais, un jour où sa colère fut telle que la Terre reçut un astéroïde qui façonna la Lune, le Père décida de la punir. Lui retirant tout ce qui faisait d'elle une créatrice, ses émotions.

Près d'une seconde après sa mort, Eva est sortie du royaume de Telos. Devenu immortel, iel siégera sur la constellation Libellule, comme étant l'être le plus sage tout univers confondu. Le monde lui donna un présent, félicitant sa renaissance. Une table, aussi grande que la constellation. La déesse de la Destinée lui donna un livre, aussi rouge que le sang du Créateur, il renferme toutes les prophéties du monde, les bonnes comme les mauvaises. 

À la première page de celui-ci, l'histoire du prince destructeur, dominant le monde tout entier. Et, des soldats guidés par les étoiles afin de l'en empêcher. Ce sont d'ailleurs leurs luttes que vous lirez, dans ce livre tiré de leurs légendes. 

---|Petit mot de l'auteur|---

Merci d'avoir lu ce prologue !

Si vous pouviez être un dieu, quel pouvoir auriez-vous ?

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L'image du chapitre est une idée que j'ai eu en lisant l'histoire "L'amour ou quelque chose comme ça" de Madking_
Je vous conseille de lire leurs histoires !

Gallia ÉtoiléeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant