Ils marchent à droite d'un canal rempli d'une eau verte, puante et opaque qui sépare les égouts en deux tout en évitant les flaques dans un silence pesant. Personne ne semble vouloir commencer une conversation. Un tel vide ne convient pas à Gathiel qui a besoin de bruits, de paroles. Après quelques secondes d'hésitation, il pose enfin sa question. Question qu'il ne se pose pas vraiment, il s'en fiche pas mal. Mais, il veut de la parlotte. Alors, il va l'extérioriser quand même en demandant aux reste du groupe — surtout à son chef — quelle est la destination, combien de temps durera la marche ou encore l'objectif de tout ça. Aucune réponse. Comme si personne ne l'avait entendue, alors que sa voix portante résonne contre les parois. C'est dommage, mais il comprend que forcer ne serait pas une bonne idée. Alors qu'il fait presque noir dans ces canaux circulaires, où les seuls bruits à des kilomètres à la ronde sont les résonnances des pas contre les pavés.
Après un minimum de six heures de marche, Baptiste ordonne l'arrêt. Une petite pause se doit d'être, car même si elle ne se plaint pas, la pauvre Mani peine à suivre la cadence.
Tous tombèrent contre les murs de pierres à l'origine douteuse. Grâce à Mani, une petite boule de feu jaillit en leur centre, les réchauffant assez pour que leurs grelottements s'arrêtent.Alors que tout le monde est couché, presque prêt à dormir, Gathiel est encore mal à l'aise à cause du silence. Léonie le voit bien. Il ne passe pas le pas. Alors, elle pose cette question, une question qui peut faire parler durant des heures. LA question étant autant le titre que le jeu lui-même. Gage ou question. Mais bien sûr que cette question est étrange, vu les circonstances.
— Quoi, tu veux jouer à ce jeu maintenant ?
— Oui, je n'ai pas sommeil. Alors ?
— Question, je n'ai aucune envie de bouger.
— Ok, alors, d'où tu viens ? Tu as esquivé la question depuis qu'on s'est rencontrés !
— C'est pour une bonne raison !
— Tu préfères le gage ?
— Pfff, entendue ! Je viens d'une île nuageuse appelée "Soraha", aussi connue comme "Le berceau de la vie".
— Tu vas vraiment pas en dire plus ?
— Dit... dis nous en plus, s'il... s'il te plaît.
Sous les yeux suppliants de Mani, il cède, et raconte tout ce qui lui revient en mémoire sur cette île.
— C'est le lieu de vie de Vivia, celle qui purifie les âmes avant de leur redonner une enveloppe corporelle. C'est une île nuageuse, elle est faite de plusieurs milliards de nuages, et flotte en continu sans jamais s'arrêter à travers l'espace. Les étrangers y sont interdits, il n'y a donc que des anges qui y vivent. Les maisons sont faites de nuages, et le palais de la reine est fait en morceaux de ciel. Il y a beaucoup de marchés sur l'allée principale, et aussi de l'animation à en revendre, mais ce que tout le monde préfère, c'est le temple Soleil, il est fabriqué à partir de rayons de celui-ci, et c'est grâce à ça qu'il y a de la lumière sur l'île. Dans ce temple, il y a beaucoup, beaucoup de miroirs, tous différents les uns des autres, et représentant un ange, peuple de ce royaume.
Les filles imaginent ce lieu paradisiaque, et espèrent un jour s'y rendre. Surtout, Mani, et en particulier apercevoir, ce temple du Soleil. Baptiste, comme tant d'autres, ne s'y est jamais rendu, mais ne souhaite pas le faire pour autant. Cependant, des informations, ça il a. Ceux d'un peuple ne transmettant aucune relation avec quiconque, qui sont coupés du monde extérieur. D'un ton assuré, il présenta :
— La précédente reine se nommait Druscillia. Celle qui est la Mort en ce moment. Et, dans ce royaume, on dit qu'on élit une reine et que ça ne peut n'être qu'une femme ange, celle qui est la plus sage, intelligente, empathique et forte.
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Gallia Étoilée
FantasyDans un monde asservi, les Étoilés, un groupe de cinq divinités, se lèvent pour défier ce règne oppressif sur Gallia. Sous la direction de Baptiste, leur chef, ils utilisent leurs pouvoirs exceptionnels pour combattre les forces de l'oppression. Le...