- Chapitre 4 : Le collier de Lune -

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La belle femme lumineuse s'empresse de courir dans leur direction. Presque essoufflée, elle arrache Mani des bras de Gathiel, pour regarder la blessure de sa jeune fille avec tristesse, puis place sa paume au-dessus. Une lumière éblouissante enveloppe la blessée. Mais, elle ne guérit pas.

 — Mani a été blessée avec une lame dorée.

Lui répond Gathiel qui n'a visiblement pas peur d'elle. À cette nouvelle, l'air déjà froid se refroidit encore, à même devenir glacial. La mère regarde avec attention la blessure de sa fille, puis son visage déjà pâle devient maladif. Elle tire sur la fine chaîne du collier que porte sa fille, jusqu'à voir un médaillon. Un croissant de lune, blanc et scintillant. Et craquelé à certains endroits. À sa vue, quelques larmes tombent au sol, faisant fleurir de belles jonquilles.

— Une lame dorée ? Une Oria ? Manîrios.

— Manîrios ? Se questionne Gathiel, intrigué. 

— La Lune. La deuxième mère de Mani. Ma femme.

— Nous devons vite soigner Mani.

La déesse essuie ses larmes, puis demande à ce qu'on lui amène l'arme, en totalité. Seul Baptiste peut lui apporter les parties liquides sans autres mélanges.
Cela prît une minute à peine, mais cela dérangeait Gathiel qu'on ne se dépêche pas plus. Quand elle récupéra le tout, elle l'engloba dans une soie dorée qui s'envola dans le ciel. Puis, tout en portant sa fille dans ses bras, se mit à léviter dans les airs.

— Hâtez-vous, apprentis dieux.

Éclatant de rire, Léonie se fait léviter pour atteindre la même hauteur qu'elle. Gathiel soupire, puis détache une sangle dans son dos. En quelques secondes, deux immenses ailes blanches sortent de sous son long manteau noir qu'il avait récupéré quand Soly lui avait rendu. Quant à Baptiste, il les regarde avec colère, pendant qu'ils l'attendent. Impatiente, Soly part avec sa fille dans les bras, recouverte d'une couverture transparente et dorée. Les deux autres lui montrent le chemin. Le chef, ne sachant pas voler, décida de continuer sa route direction la sombre forêt, mais même pas arrivé à l'intérieur, son corps monta vite dans le ciel en direction de Léonie.

— Je suis désolée Baptiste ! Je ne t'avais pas oubliée, promis ! Mais je pensais que tu allais me demander mon aide pour une fois.

Furieux, il l'ignore. Se déplaçant au-dessus de la forêt qu'ils auraient parcourue à pied pour ne pas se faire repérer, ce moyen de transport va beaucoup plus vite, en faisant en une nuit un trajet qui aurait duré une semaine. À l'aurore, une cabane en bois est posée au milieu d'une clairière remplie de fleurs de toutes les couleurs. Une libellule bleue sortie de la forêt se pose de fleurs en fleurs, jusqu'à arriver sur la main de Mani, inconsciente. Soly, le remarquant, la chasse d'un revers de main. Comme à son habitude, Léonie cueille un bouquet de Tabac ailé. Baptiste est posé avec douceur sur le sol, et marche tout droit vers la porte d'entrée pour l'ouvrir.
Léonie le suit avec énergie, Gathiel et Soly avec calme. Celui-ci n'avait pas arrêté de regarder Mani durant le voyage, il avait même essayé deux fois de lui tenir la main malgré que la mère l'évitait. Une fois entrés, ils découvrent une petite cuisine, avec un petit lit deux places et une petite table. Un couple les salue. Ils leur sourient, à tous les cinq, de façon exagérée et un peu paniquée.

Baptiste, ennuyé, soupire avant de se rapprocher d'eux. Tout en commençant à leur parler, il cherche un truc dans sa poche. Apeuré, l'un des hommes lui saute dessus, un couteau à la main.

— Qui êtes-vous ? Cette cabane est une propriété privée ! Et est, enfin normalement, impossible à trouver pour des voyageurs !

— Luce. C'est moi.

Gallia ÉtoiléeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant