|Chapitre 20 : Cage Lunatique|

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Cronna, mère de Cronnie. Être du milieu, du temps qui passe. Fille du créateur et membre des Couturières.

C'est elle, par pure envie de gloire, qui a créé l'illusion du temps. N'étant pas assez glorifié par les terriens, contrairement à ses sœurs, Vivia, l'être du début, et Telos, celui de la fin. Temples, hôtels, sacrifices, dons... Elle n'en recevait pas.

Les Terriens, ne voyant pas le temps passé, ne savaient même pas qu'il y avait un entre deux, une vie, entre la naissance et la mort.

C'est alors, par pure jalousie, qu'elle chamboula la vie de tous, en créant la journée. Une journée, n'est ni belle ni laide. Là où les nuages pleuraient, la pluie, la neige et la grêle. Où le vent soufflait de toute son âme, et Animīs, reine des mortels, élève ses enfants de tout son amour. Elle créa le Jour, être sans enveloppe corporelle, aimant se transformer en tournesol, ce fut même l'origine de son surnom : "Ossol".

Ossol prit une étoile avant de souffler dessus de toutes ses forces, le rendant aussi grosse qu'une de ses pétales, et la plaça proche de la Terre, qui auparavant était plongée dans le noir. Il appela son étoile "Soly", autrement nommée "Soleil" par les mortels.

Après avoir capturé un louveteau provenant d'une meute divine créée par Animīs, Ossol le plongea dans la lumière du Soleil au point de le brûler totalement.

Animīs était furieuse contre Ossol, car ce louveteau était l'un des enfants du chef de la meute divine, meute ayant normalement la protection de la déesse Animīs en échange de leurs sagesses et de leurs bravoures.

Alors qu'on le pensait mort, le louveteau sortit de la lumière comme de rien, enfin, il avait le pelage presque aussi brillant que le soleil lui-même. Content de sa fausse erreur, Ossol attacha la bête inoffensive à des cordes afin de contrôler ses mouvements, et plaça Soly sur lui afin qu'elle le monte. Même bébé, ce monstre est bien plus grand qu'un loup ordinaire.

C'est comme cela que le Soleil parcourt le ciel, dans une course effrénée, faisant sans cesse le même chemin.

— Et la Lune ?

— Ah oui, la Lune.

Des siècles plus tard, Cronnie, la fille du créateur et de Cronna, est en colère contre son père. Prise de rage après une énième dispute entre les deux, Cronnie percuta la Terre, enfin, Gallia, ce qui, après quelques fissures, décolla un morceau de la planète.

Elle sera punie sévèrement en lui volant ses émotions, ce qui lui permettait d'être une créatrice de génie. Cronna s'en fichait pas mal, car, Soly et Ossol étaient toujours là, et remplissaient toujours leurs rôles. Mais, une idée lui vint, il fallait aussi donner un nom à l'obscurité avant et après la lumière du jour. Elle créa alors la nuit, qui dirigera les étoiles autres que Soly, et, de Manîrios, la Lune. Manîrios a été créé de ce petit bout de Terre propulsé dans l'espace par Cronnie.

Pour que la Lune suive le Soleil, Ossol captura à nouveau un louveteau de la même meute, sans qu'on puisse le reconnaître cette fois. Il donna ce loup à la nuit, qui, comme le jour, n'avait pas de forme corporelle, mais, une image qu'elle aimait bien emprunter, celle des renards. Ce qui lui donna le surnom de Nottara.

Nottara prit exemple sur son frère, et plongea son louveteau dans l'obscurité de la nuit. Il en est ressorti aussi noir qu'une nuit sans Lune. Comme Soly, Manîrios devait monter la bête, et poursuivre le jour pendant qu'on la poursuivait.

Les deux loups transportèrent alors les deux astres autour de la Terre. Cela créa les phases de la Lune, la Lune bleue et la Lune rouge, aux dépens des rayons qu'elle reçoit du soleil.

— Gamine... Je n'ai rien compris.
— Je vous l'ai dit que la création de la Lune et du Soleil était complexe !
— Ouais, mais je n'imaginais pas à ce point !

Ils sont une dizaine, assis près d'une cheminée, dans un chalet de bois. Mani boit une gorgée de son chocolat chaud avant de répondre une nouvelle fois à l'un de ses sauveurs.

— Bon, en gros, c'est grâce à Cronna que la Lune et le Soleil existent, et ce sont des êtres courants autour de la Ter..Gallia indéfiniment.

— Ok ok ! On doit aller travailler maintenant, petiote.
Annonce un homme recouvert de crasse de la tête aux pieds.

— D'accord ! Je vous attends ici. À tout à l'heure !

Ils me font signe de la main avant de partir dans ce froid glacial. Ce froid qui m'avait emprisonné durant une semaine entière.

Quand je suis arrivée ici, j'étais frigorifiée. Je me suis réveillée trempée, dans la neige et attachée par une chaîne en fer. Cette chaîne, se collant à ma cheville au point d'y faire s'arracher ma peau.
Cette chaîne, reliée à un pique en fer. Ce pique était si profondément implanté dans la terre que je ne pouvais le déterrer.
Et, pour me couvrir, une petite cabane en bois à trois côtés. J'étais déjà heureuse qu'il ait un toit.
Mais, en me rapprochant, j'ai compris que c'était une niche de chien. J'y suis quand même rentrée. Honteuse d'en être arrivée là.
Je ne sais pas quand ça a mal tourné. En fait, sans doute quand le Repaire s'est fait démolir.

Donc. Je suis restée dans ce froid sept jours. Un froid me paralysant. Un froid gerçant mes lèvres. Un froid faisant rougir mes joues. Un froid me convainquant que j'avais perdu mes doigts. Un vrai cauchemar, où je ne pouvais pas m'endormir sans craindre de ne plus me réveiller.

Mais, un jour, l'un des mineurs me trouva. J'étais à moitié morte. Après avoir cassé ma chaîne de sa pioche, il me ramena au chaud, dans leurs maisons. Moi, une étrangère. J'aurais pu être n'importe qui, n'importe quoi. Mais, ils m'ont quand même laissée dormir ici. Ils m'ont donné de quoi me réchauffer, de quoi manger... J'en suis si reconnaissante.

Mais, une chose turlupine ma pensée. Pourquoi suis-je ici ? Si je me souviens bien, on s'est tous évanouis après la mort de Cronnie. Ib aurait pu nous tuer tellement facilement. Il aurait pu nous battre, sans même qu'on s'en rende compte. Alors, pourquoi sommes-nous encore vivants ? Enfin, j'espère que je ne suis pas la seule survivante. Si Ib n'a laissé que moi en vie, ça signifierait qu'il ne me prend pas comme une menace. Mais s'il n'a tué personne, ça signifie qu'il ne prend aucun Étoilé comme une menace. Comme si on n'était personne.

J'ai vécu l'enfer, mais je compte bien reprendre des forces et trouver ce qui est arrivé aux autres. J'espère du fond du cœur qu'ils vont bien.

---|Petit mot de l'auteur|---

Merci d'avoir lu le chapitre 20 ! Il était court, mais je pense qu'il a fait chauffer vos cerveaux !

Mani à vécu un enfer, comme tous. Pour vous, qui a souffert le plus ? Et le moins ?

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L'image du chapitre est une idée que j'ai eu en lisant l'histoire "L'amour ou quelque chose comme ça" de Madking_
C'est leurs idées d'images de chapitres. Je vous conseille de lire leurs histoires !

Gallia ÉtoiléeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant