Chapitre 2

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Malaïka Carter

Cela faisait trente deux minutes exactement que Malaïka était assise sur la terrasse du Ghost Alley Espresso en train d'attendre son  rendez-vous de l'après-midi .
Les gens la traversaient ça et là à toute vitesse, certains réajustant leurs manteaux pour se protéger de ce froid d'octobre et d'autres se hâtant juste pour rattraper le bus afin de regagner leurs domiciles après une journée rude.

Malaïka porta son gobelet de cappuccino à ses lèvres pour se délecter du contenu tout en réajustant une de ses boucles qui s'était libérée de son chignon avant de reporter son attention sur la chemise rose contenant sa présentation.

—A voir l'heure j'ai bien peur que ce ne soit finalement qu'un canular comme je le pensais depuis le début mais non, il a fallu que je me laisse convaincre par Léa que ce rendez-vous était la chance de ma vie. Maugréât t-elle.
Laquelle? Pensa t-elle avec un rire jaune.

—Moi Malaïka Olivia Carter, décrocher un contrat de travail avec Francia Bell, l'une des plus grandes héritières de Seattle, c'était vraiment absurde, je n'ai aucune référence solide et je n'ai jamais organisé quelque chose de plus grand qu'une bar mitzvah.
Là il est seize heures trente deux, non trente quatre maintenant et toujours rien pourtant j'ai ouï dire que les riches étaient ponctuels.

« Le temps c'est de l'argent » voici qui était leur slogan.

Quelques minutes plus tard, Malaïka leva les yeux en direction d'une Mercedes benz maybach Bordeaux qui ronflait devant elle. Un jeune à la peau pâle , pas très grand de taille avec un costume sous lequel se trouvait une chemise blanche et une cravate noire en sorti. Il traversa la voiture afin d'ouvrir la portière arrière à une magnifique jeune femme.

Elle ne pût s'empêcher de regarder discrètement la couverture du magazine sous sa présentation pour être sûre et c'était effectivement elle: Francia Bell.

La photo où elle se trouvait avec son père ne lui faisait clairement  pas honneur,elle était encore plus belle en vrai. Se dit-elle.

Malaïka la dévisagea et apprécia son blue jeans pattes d'éléphant avec une paire d'escarpins blancs et  au dessus un col roulé de la même couleur que les chaussures et un petit manteau en fourrure châtain.

—Très simple je trouve mais classe.

Lorsque Francia quant à elle posa son regard sur Malaika, elle ne put s'empêcher de sourire, elle la trouvait très mignonne et fut en confiance face à ce petit bout de femme en combinaison verte et petites bottes rouges.

— Je vous demande pardon pour le retard. Vraiment pardon. Malaika c'est ça ?

Sa voix était pleine d'assurance mais douce à la fois, elle avait un petit accent que Malaïka n'arrivait pas à décrire avec exactitude et ça lui donnait encore plus de charme.

— C'est moi qui étais en avance, ne vous excusez pas. Oui je suis....

Ses mots furent interrompus par un câlin tout à fait inattendu alors qu'elle s'apprêtait à lui tendre une main ferme en signe de salutation et de professionnalisme. Une fois dans les bras de Francia, le parfum ainsi que la douceur de la fourrure de cette dernière ramenèrent Malaïka dans son enfance lorsque sa mère lui faisait un câlin après un bobo.
Son parfum mangue avait le don d'apaiser même les crises les plus fortes et là Francia Bell avait cette même odeur de mangue.
« Il faut que j'appelle maman à mon retour, elle me manque » pensa t-elle.

Muléma mwamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant