Chapitre 8

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Il était un peu plus de onze heures, le soleil caché derrière d'épais nuages gris, la température commençait à descendre au fil des jours. L'atmosphère était glaciale, un peu comme dans le bureau de Richard en ce moment. Alors qu'il savourait le coup de massue qu'il venait de porter à son ancienne amante, sans toutefois en mesurer les conséquences, les deux protagonistes à ses côtés étaient en état de choc.

Les yeux de Cynthia, qui se mirent à briller d'un coup, voulaient littéralement sortir de leurs orbites. Elle voulait pleurer, non pas à l'idée d'être revenue trop tard dans la vie de son homme,mais de colère. Elle ne s'attendait pas forcément à ce qu'il capitule au premier coup mais elle n'avait pas vu venir cette gifle non plus.
Lorsqu'ils étaient encore jeunes, dans leur pays natal, il n'avait pas été son premier choix, ni celui d'après mais dans sa misère et sa stupidité, elle lui avait accordé le mérite d'être persévérant et décidé à la faire sienne, ce qui avait fini par lui plaire.
Elle avait même cru l'aimer au point de le suivre dans ce qu'elle considérait comme un trou, mais son manque d'ambition à lui et le fait qu'elle ne savait se contenter d'un seul homme, avait fini par avoir raison du peu d'amour qu'elle pensait lui porter.

Mais aujourd'hui c'était un homme, un vrai comme elle les aimait et c'était surtout son ticket gagnant pour un avenir radieux. La partie n'allait pas être facile mais elle devait l'avoir, quitte à le blesser d'abord pour mieux le soigner après.
Elle écrasa vigoureusement la larme qui voulait s'évader de son œil et afficha un sourire.

— Je ne te crois pas, tu ne peux pas être marié et encore moins à cette « petite fille » allez, mademoiselle dites quelque chose, ordonna t-elle à Malaika.

Cette dernière toujours dans les bras de Richard, qui resserra son étreinte sur sa taille, sortie enfin de sa léthargie, elle voulut parler mais une autre pression se fit sur sa hanche au point de lui arracher une grimace de douleur.
Cette homme était vraiment un rustre de la pire catégorie. Elle ne lui trouvait plus rien de charmant.

—Je....

— Bon ça suffit, tu n'as aucun droit d'interroger ma femme, vous n'êtes pas de la même catégorie, dit-il en lâchant Malaika. Sort d'ici.

— Mesure bien les conséquences Richard car si tu ne reviens pas à de meilleurs sentiments, je dirai à tout le monde que Francia est le fruit d'un viol et que tu me l'as arraché. On verra bien comment ta fille te regardera après cela.

Elle prit délibérément le soin de formuler sa menace en français pour ne pas se faire comprendre de Malaïka et après un faux sourire, elle tourna les talons.

Richard souffla en se passant la main sur le visage. Il voulut se retourner pour présenter ses excuses à Malaika, elle s'était retrouvée malgré elle au milieu de ce spectacle et surtout prise dans un mensonge, mais cette dernière lui asséna une gifle qui lui fit tourner la tête. Faut croire qu'il l'avait mérité.

—Comment avez vous osé lui dire que nous étions mariés? Mais pour qui vous prenez vous à la fin ?

— Je suis désolé, c'est tout ce que j'ai trouvé sur le coup, répondit Richard peiné.

— Pas même fiancés mais mariés alors que quelques minutes plutôt vous me traitiez de menteuse.

— Je sais vous avez raison mais si je lui avais dit que vous étiez ma fiancée elle aurait pu me demander d'annuler mes fiançailles. Ne vous inquiétez pas je vous promets que je vais arranger cela.

Muléma mwamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant