Chapitre 4

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Les rues étaient plus calmes qu'il y a quelques heures,abritées par quelques individus. Certains sortants du boulot avec une seule hâte, rejoindre leurs lits douillets et commencer le week-end, d'autres commençants plutôt leurs journées ou alors se rendant à une soirée et quelques aventureux sortaient de lieux de fêtes tout en exprimant leur joie.
Une voiture de sport passa à toute vitesse, venant perturber cet équilibre et faisant enrager au passage ceux qui étaient encore dans les rues de Seattle.

Richard ne cessait d'appuyer sur l'accélérateur, il avait les yeux rougis, les narines frémissantes et ses mains moites seraient violemment le volant.
Lorsqu'il gara brutalement devant la porte d'entrée il se rua au premier où était sa chambre. Les tiroirs ne cessaient de voler en éclat, avec eux les documents qu'ils contenaient, il saccageait tout jusqu'à tomber sur une photographie défraîchie qu'il avait conservé tout ce temps.
Figée sur cette carte elle regardait droit devant elle avec un grand sourire et c'était ces mêmes yeux qu'il avait vu à la soirée.
Tout d'un coup il fut projeté vingt ans en arrière, plus précisément ce fameux soir où il l'avait trouvé la fois de trop avec un cousin à lui.

*******

Il venait de rentrer de la ville où il était allé faire quelques courses de subsistances. Arrivé devant sa cabane il ne trouva rien d'autre qu'une porte close et se décida à aller chez son frère à quelques mètres plus loin.

— Bonsoir frérot.

— Bonsoir Richard, tu es rentré bien tard, problème de voiture ?

— Oui en quelque sorte, nous sommes tombés en panne.

Il s'assit près de son frère qu'il avait trouvé en train de dîner et ce dernier l'invita à le rejoindre.

Ils se mirent à manger une sauce faite de pâte d'arachide dans laquelle baignaient des bouts de poisson fumé et des tubercules de manioc comme accompagnement. Ils étaient assis l'un face à l'autre , les assiettes sur un petit tabouret, près du feu qui crépitait tout en parlant de banalités, la ville était devenue encore plus chère, les informations du journal de vingt heures et d'autres sujets encore.

— Grand frère, je suis rentré et je n'ai pas trouvé Cynthia, l'as-tu vu?

Le frère de Richard secoua énergiquement la tête, avant de répondre par la négative.

— Je viens de rentrer du champs et je ne suis même pas passé par chez toi. Sûrement elle est chez une de ses copines avec le bébé.

Richard ne s'inquiétait pas plus que ça et fini son repas avant de demander à partir.
Accompagné de son grand frère, ils marchaient dans cette nuit particulièrement sombre où l'on entendait les chants des grillons et des libellules mais pas que, des cris ou alors de forts gémissements gâchaient ce chant mélodieux.

Se regardant, Richard et son grand frère se mirent à courir afin de connaître l'origine de ces cris devant sa porte et le spectacle le laissa pantois, manquant même de lui causer une attaque.
Cynthia, sa concubine et mère de leur fille à peine âgée de six mois était devant la porte, les mains solidement agrippées à un poteau et se faisant brutalement chevaucher par un des cousins de Richard.

******

Le souvenir de cette horrible nuit, lui provoqua une colère encore plus farouche. Il revoyait Cynthia rire de manière cynique lorsque leurs regards s'étaient croisés, elle avait même osé lui dire d'attendre qu'elle finisse et là elle pourra lui ouvrir la porte tandis que leur fille pleurait à l'intérieur.

Muléma mwamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant