Chapitre 14

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— Tu vas mieux?

Après son malaise, Malaïka était sortie des toilettes à la recherche de Richard, qu'elle trouva en train de discuter avec Deux hommes dont Miles. Elle était tellement livide et ses yeux larmoyants, qu'il ne fallait pas grand-chose pour comprendre qu'elle n'allait pas bien.
Les deux hommes le remarquant aussi, conseillèrent à Richard de la ramener à la maison.
Il appela donc son chauffeur, lui demandant de les retrouver à la sortie.

Le trajet était silencieux, Richard lançait de temps en temps des œillades à Malaïka qui avait la tête sur la vitre et dont les pensées étaient très loins.
Elle pensait surtout à combien elle voulait dormir, oublier cette sensation de ballonnements et ces vertiges qui ne la quittaient pas depuis qu'elle était sortie des toilettes, elle pensa aussi à sa pauvre maman qui ne lui parlait plus et se demandait si elle aussi lui avait créé tous ces soucis de santé lorsqu'elle était enceinte.

Au loin dans ses interrogations, la question de Richard la fit sursauter et ce n'est que là qu'elle remarquait que la voiture s'était arrêtée devant son perron.
Elle détourna alors le visage de la fenêtre pour le regarder et passa machinalement ses paumes de main sur sa robe.

— Encore vaseuse mais après une bonne nuit  de sommeil je pense que ça ira nettement mieux.

—Tu penses que tu pourras être au débat télévisé demain vu ton état ?

—Je suis enceinte pas handicapé ni même atteinte d'un cancer en phase terminale.

Pourtant elle se sentait littéralement sur le point de rejoindre la fameuse faucheuse, pensa-t-elle.

—D'accord, murmura Richard.
Il ne voulait certainement pas la contrarier.
D'ailleurs en parlant de ta grossesse, quand a lieu ton prochain rendez-vous?

—Lundi matin.

—Je t'accompagnerai dans ce cas.

Après un merci à peine audible,ils restèrent là à se regarder dans un silence gênant.
Le lampadaire devant la maison de Malaïka ne couvrait qu'une partie de l'intérieur de la voiture mais dans cette pénombre où leurs yeux s'étaient cherchés, ils n'avaient pas eu grand mal à se trouver.
Richard n'avait pas eu l'occasion de lui dire à quelle point il l'a trouvait magnifique.
Plus il la regardait et moins il niait avoir une réelle attirance pour cette femme. Il la désirait, la voulait dans sa vie, du moins pour un bon moment mais il avait peur d'ouvrir cette boîte où était enfermé son cœur. Il avait peur de ce qu'il adviendrait de lui s'il osait faire à nouveau confiance à une femme.
Elle était belle et douce mais pouvait se montrer destructrice si elle le voulait car les personnes qu'on aimait finissaient toujours par nous détruire d'une manière ou d'une autre.

Malaïka quant à elle, ne savait pas trop ce qui la retenait. Ils s'étaient tout dit mais elle restait là à attendre. Peut-être attendait-elle qu'il la complimente enfin sur sa tenue, peut-être attendait-elle qu'il se montre encore audacieux par un baiser comme il l'avait été la veille. D'ailleurs pourquoi espérait-elle tellement qu'il lui vole à nouveau un baiser? Se demandait-elle. Elle savait qu'elle ne devait rien attendre de lui, il n'était que son mari sur les papiers et le père de son enfant, il n'était pas question d'amour entre eux.
Alors comme frappé par cette réalité qui lui fit tout de même un pincement au cœur,elle le salua et ouvrit la portière pour sortir.
La voiture resta jusqu'à ce qu'elle disparaisse derrière la porte.

— Vous l'aimez beaucoup monsieur.

— Et comment le sais-tu Franck? Demanda Richard adossé, le regard toujours sur la porte qui s'était fermée depuis un moment.

—Sûrement parce que vous l'avez épousé Monsieur et que depuis que je travaille pour vous, c'est la première fois que je vous vois perdre vos mots devant une femme.

Muléma mwamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant