Chapitre 9

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Dans un plateau recouvert d'un beau napperon blanc, Léa Prescott avait disposé une théière, une tasse, du sucre, quelques biscuits et un verre de jus frais qu'elle apporta fièrement dans le salon.
Elle déposa doucement le plateau sur la table basse face au couple et proposa à Richard de lui remplir sa tasse, ce qu'il accepta poliment.

— Par ce temps maussade et vu que vous vous êtes mouillé, il n'y a rien de tel qu'une bonne infusion Monsieur Bell.Du sucre?

— Oui deux s'il vous plaît .

Elle s'affairait avec une maladresse que Malaika ne lui connaissait pas, Léa n'était pas timide ni du genre à se laisser impressionner  mais là ses mains tremblaient, ça se voyait qu'elle était nerveuse de se retrouver si près du chef d'entreprise.  Cette situation alla jusqu'à décrocher un sourire discret à Malaika.
Lorsque Léa eut servi leur invité, elle offrit à Malaika le verre contenant un liquide rouge.

— C'est de la groseille, le marchand de fruits m'a dit que c'était excellent pour les femmes enceintes. Goûte je suis sûre que ça te plaira.

Malaika ne sût où se placer à cet instant là, tellement elle était gênée, elle trouvait que Léa n'avait pas à évoquer ce fait d'autant plus que quelques heures auparavant, l'auteur de la grossesse l'avait nié.
Toutefois elle remercia son amie par politesse de prendre autant soin d'elle.

Léa s'excusa et alla se cacher dans la cuisine pour être sûre de ne rien rater de la conversation.

— Alors que me vaut cette visite?

Malaika ne souhaitait pas tourner autour du pot, elle ne souhaitait pas non plus être tendre avec lui, considérant qu'il lui avait suffisamment manqué de respect pour la journée. D'ailleurs ce n'était que par insistance de son amie qu'elle avait accepté de l'écouter. Pour elle, Richard Bell était une page qu'elle souhaitait fermer définitivement même si cela voulait dire décevoir sa mère.

— Ça fait combien de semaines que vous êtes enceinte?

— Cinq semaines d'après le test mais j'irai à l'hôpital demain pour une prise de sang.

Ils restèrent tous deux silencieux un long moment, chacun ne sachant pas par où commencer, puis Richard se racla la gorge avant de poursuivre d'une voix douce.

— Je vous présente mes excuses les plus sincères. D'abord d'avoir refusé mes responsabilités, je vous ai même traité de menteuse pour mieux me disculper et ensuite pour ce spectacle lamentable auquel vous avez dû assister.

Ils étaient assis sur le canapé jaune moutarde de Malaika, à une distance raisonnable l'un de l'autre, Richard était légèrement incliné vers Malaika, qui elle regardait en direction de l'écran devant elle.
Elle n'osait ni pivoter dans son sens ni même le regarder mais à la voix posée qu'il avait elle trouvait que le discours sonnait vrai.
Il n'avait rien du prédateur qu'elle avait rencontré le premier jour, ni du malpoli à qui elle avait fait face en journée. Alors naturellement elle accepta ses excuses mais elle ne savait pas si elle devait lui souligner qu'elle comptait élever seule son bébé.

— Maintenant que nous sommes repartis sur de nouvelles bases j'aimerais vous demander officiellement de m'épouser vu que nous allons avoir un enfant.

Elle osa enfin se retourner face à lui, surprise par cette demande et plongea ses iris marron dans les siens. Ses yeux étaient dépourvus de toute forme de malice et ce contact visuel lui provoqua une sensation chaude dans le bas de son ventre, mais elle se raidit pour ne pas se laisser aller et lui dire exactement ce qu'elle voulait lui dire.

— Je ne suis pas dupe Richard, vous êtes venu me convaincre d'accepter cette supercherie dont a parlé votre ami Miles n'est ce pas? Tout comme lui, vous pensez que le mariage est une histoire de contrat et d'intérêt?

Muléma mwamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant