c h a p i t r e 4

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Je m'éloigne un peu en gardant de vue le paddock, j'y regarde tous les recoins de loin. Tout le monde travaille à son poste, tout est réglé au millimètre. Je ne vais pas les déranger tout de suite. Certains journalistes font des va et vient dans les paddock. En regardant mon téléphone, il est 14 heures, la course est dans une heure mais étrangement ici, le temps passe beaucoup plus vite. Je m'assois par terre près d'un muret où je ne pense gêner personne. Il y a énormément de monde, et de là où je suis je peux voir la plateforme au dessus des paddocks, c'est immense. En baissant la tête de nouveau le regard vers le paddock Ferrari, je vois un jeune garçon qui s'avance vers moi, je me relève aussitôt. Décidemment, je ne suis vraiment pas à ma place. 

- Désolé, je ne pensais pas déranger ici.

- Constance c'est ça ?

- Euh oui, comment vous savez mon prénom ?

- Arthur, je suis le petit frère de Charles. Il vient de me demander d'aller vous chercher.

- On peut se tutoyer ?

- Avec plaisir, tu viens ?

- Oui.

Je prends mon sac et suit le frère de Charles jusqu'au paddock. Celui ci est assit plus loin avec deux autres personnes, et me sourit simplement. Je suis Arthur comme un petit chien mais je ne connais rien, ni personne ici. 

- C'est ta première fois ?

- C'est ça. Je trouve ça intéressant et surtout impressionnant. 

Et le mot est faible quand on passe non loin des monoplaces, c'est plus qu'impressionnant : on en reste bouche bée. C'est bien autre chose que de voir ça sur la télé j'imagine.  Et je me demande ce que je peux bien faire ici, ce n'est vraiment pas mon truc. Arthur me fait visiter tel un parfait guide même si je ne comprends pas un quart de tout ce qu'il me raconte.

- Et si tu as besoin de quoi que ce soit, n'hésite pas à demander.

- D'accord

Il s'éloigne de moi pour aller dans les arrières du paddock, je me retrouve seule ici en plein milieu comme une idiote. Un monsieur de l'écurie vient me demander de trouver une place et ne pas rester en plan ici. Je ressors vite du paddock et trouve enfin ces escaliers qui mènent à la plateforme. Une centaine de personnes s'y trouve, mais je remarque vite que c'est un carré VIP. Un buffet, du champagne, un bar, des fauteuils très confortable.. 

- Je peux faire quelque chose pour vous ? s'approche une serveuse

- Non merci.

Je respire un bon coup avant d'aller me positionner à l'autre bout de la plateforme, seule dans un coin, au calme et tranquille. Je remarque les différentes tenues des personnes ici présentes, toutes habillées en fonction des écuries qu'ils supportent j'imagine. Je me retrouve avec le drapeau normand, un polo Mc Laren dans mon sac et la casquette Ferrari qui pend à côté de celui ci. Je prend un fauteuil que je déplace tant bien que mal vu le poids que ça pèse pour être au plus proche de la baie vitrée, je me cache le nez dans mon t-shirt pour respirer un bon coup et arrêter de stresser. Je prends une deuxième grande inspiration, et l'odeur qui émane du t-shirt me fait rappeler que ce n'est pas le mien et que ça serait mal poli de repartir sans le lui rendre. Après coup, en respirant celui ci une troisième fois, je ne peux me dire que cette odeur est rassurante, masculine, et oui, merde, il sent extrêmement bon. 

On peut entendre les moteurs des monoplaces en dessous de nous, les vibrations que cela provoquent, c'est intense comme sensation. Il est bientôt l'heure de la course, les pilotes sont en place pour le tour de chauffe. Je remarque que tout le monde est accroché à la baie vitrée, à scruter les moindres faits et gestes de l'étage du dessous, mais tout le monde connait absolument tous les noms des pilotes, les écuries, les couleurs et moi ? Je suis la fausse cousine de Pierre Gasly, invitée par Charles Leclerc et mes connaissances s'arrêtent là. Alors que les premiers reviennent se placer sur la ligne de départ, suivi par les autres, j'essaie tant bien que mal de reconnaître les voitures. Les rouges sont Ferrari ça je le sais, mais aucune idée dans laquelle des deux se trouve Charles, pareil pour Mc Laren. Un écran dans la salle, nous indique le classement de course, et la grille de départ. Mais je ne vais pas pouvoir retenir tous les numéros des pilotes en quelques secondes. 

Je n'ai pas eu le temps de dire ou faire quoi que ce soit que le départ est lancé, les monoplaces partent toutes à une vitesse folle, et je me rend compte à quel point c'est un sport très dangereux, et je crois qu'on ne s'en rend pas compte avant d'avoir vu une course au moins une fois dans sa vie. Quelques secondes plus tard, plus aucune voiture à l'horizon, et tout le monde regarde l'écran pour suivre la course, et les pilotes. C'est impressionnant ! La vitesse, le danger, la beauté des voitures. La course se poursuit, et j'essaie tant bien que mal de comprendre certains commentaires fait dans la pièce pour essayer de comprendre un peu mieux le déroulement des choses mais ma nationalité me perdra à l'internationale. Après une heure et demi d'attente, la course est terminée. Max Verstappen est deuxième, Lewis Hamilton troisième et Charles se retrouve premier. J'esquisse un large sourire, je suis contente et fière pour lui. 

Certains sortent de la plateforme pour descendre aux paddocks, et certains restent à trinquer au bar. Je décide de sortir prendre l'air, il fait chaud. Je décide de remettre la casquette sur ma tête pour éviter l'insolation, et quand bien même je suis invitée par le gagnant du jour, donc je peux me le permettre. Il y a beaucoup de gens, et c'est un peu la cohue ici. Je peux apercevoir ce qui ressemble au podium de loin, et les trois monoplaces juste en dessous. Je me retrouve au paddock Alpine, devant un Pierre épuisé, et en sueur.

- Alors cette première course ? 

- C'est très impressionnant je dois dire. 

Pierre a fini 6 ème sur le classement, ce qui n'est pas trop mal à ce que j'ai pu comprendre. Tout le monde s'affaire d'un côté comme de l'autre, et Pierre ayant des obligations, je me retrouve vite seule. J'essaie de retrouver la porte pour sortir et rentrer chez moi, maintenant que j'ai vu la course. C'est un peu trop d'émotion pour moi je dois l'avouer, et être seule ici ne me rassure pas du tout.

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