Il était là, assit sur mon lit. Sans bouger, et ça devient presque flippant.
- Charles ?
Il ne dit rien, s'allonge en posant sa tête sur mon ventre. Aucune idée de ce qu'il peut bien avoir dans sa tête. Je laisse mon téléphone sur le côté, la veille de mon téléphone s'éteint et on se retrouve dans le noir. Il ne bouge pas. Je glisse ma main droite dans ses doux cheveux, et je l'entends qu'il renifle, est ce qu'il pleure ? J'essaie de tirer ses épaules de sorte à ce qu'il se relève, mais dans le noir, c'est pas facile.
- Charles, dis moi quelque chose tu me fais peur là.
Il se tourne, s'allonge sur moi, glissant sa tête dans mon cou et passant ses bras autour de ma taille. Je pouvais sentir ses joues humides sur ma peau. J'entoure ses épaules de mes bras, et caresse de nouveau ses cheveux jusqu'à ce que je sente qu'il se détend. Je comprends qu'il ne me dira rien : mais pourquoi il vient me voir pour pleurer dans mes bras ? Il finit par se décaler, conscient qu'il commence à se faire sentir un peu lourd.
- Désolé. chuchote-t-il en essayant de se détacher
Je resserre un peu plus mes bras en accrochant ses cheveux au passage. On finit par s'endormir comme ça, dans les bras de l'un et l'autre. Quand je me réveille quelques heures plus tard, il est toujours là, il est pas parti courir. Je passe doucement ma main dans ses cheveux, et attrape mon téléphone dans l'autre main. Il n'est que huit heures, et tout le monde dort encore probablement, je joue à des jeux sur mon téléphone puis je commence à entendre du bruit dans le couloir.
- Charles ? disais-je en lui caressant les joues Faut se lever..
Monsieur Leclerc n'a pas vraiment envie de se lever, j'essaie de me sortir du lit, mais il a assez de force dans les bras pour m'en empêcher.
- Aller Charles.
- Tu sais pas le nombre de filles qui rêverait d'être à ta place.
La gifle est partie toute seule. De quel droit il se permet de me dire ça ? Il se lève aussitôt, le réveil est un peu brutal je dois l'avouer. Une larme coule sur ma joue.
- Je voulais pas dire ça dans ce sens là.
- Sors de ma chambre.
Il sort, sans rien dire. Quelques larmes coulent, je décide d'aller prendre directement ma douche pour éviter de pleurer d'avantage. Je laisse l'eau bien chaude couler sur ma peau à presque me brûler mais ça me fait du bien. Je reste un moment comme ça avant de sortir rejoindre les autres après mettre habillée. Pierre me tend une tasse de café, et je m'installe sur un transat dehors, toute seule. J'avais pu remarqué que Charles n'était pas avec les autres.
- Il s'est passé quelque chose ? arrive Arthur
- J'ai pas envie d'en parler.
Il s'en va aussitôt, j'ai besoin d'être seule. Je retourne dans ma chambre, m'allonge sur mon lit et fait défiler mes réseaux sociaux. Pierre m'envoie un message.
Si tu as besoin de parler, je suis là.
En ouvrant le message, je tombe également sur la photo qu'il m'avait envoyé la veille au matin. C'est vrai que ça pourrait être mignon, si c'était pas lui, ni moi. Je décide de préparer ma valise et d'aller déjà la mettre dans ma voiture.
- Tu t'en vas déjà ? me demande Max
- Non mais je ne serais pas tard aujourd'hui.
- Un peu comme tout le monde je pense.
Tout le monde décide de partir après le déjeuner de ce midi. C'est Heidi et Kelly qui le prépare alors que Max met la table. Lando joue à la console avec Arthur et Daniel. Carla est dans la salle de bain, et Charles dans sa chambre. Moi j'attends dans le canapé que le temps passe, et j'ai vraiment hâte de rentrer chez moi.
C'est enfin l'heure du départ ! La villa est propre, et vide. Les voitures sont démarrées, et toutes les affaires dedans. Tout le monde se salue, certains se disent à jeudi. Je finis par monter dans ma voiture sans avoir prit la peine de dire au revoir à Charles. Pourquoi ? Vu ce qu'il m'a dit, et il a bien raison, je suis juste comme les autres, et il peut avoir toutes celles qu'il veut. Je pars la première, vivement de rentrer.
Pendant ce temps, dans la Ferrari de Charles
- Tu vas le regretter.
- Occupe toi de ton cul.
- Tu sais que j'ai raison.
- Et tu sais pas ce qu'il s'est passé. Est ce que je m'occupe de ton couple ? Non, alors laisse moi tranquille ou tu rentre à pied.
Retour à l'hôtel Donatello
Ma première nuit après deux semaines de vacances et un week-end intense émotionnellement. Tout le monde est gentil à prendre des nouvelles par message, et je discute toujours un peu plus avec Pierre. C'est le Grand Prix du Canada ce week-end et Pierre me dit toujours plus ou moins ce qu'il se passe dans les paddocks, même si là je sais qu'il ne me dit pas tout. Je suis le Grand Prix sur ma télé, Charles est nerveux, et surtout très tendu. Ca se ressent dans sa conduite, et il s'est qualifié en troisième position pour la course, alors qu'il aurait très bien pu être à la place de Max en première. Je me surprends à regarder les photos du week-end tous ensemble, j'ai fais un dossier sur mon téléphone, et ça me fait toujours quelques choses de revoir la photo que Pierre a prise ce matin là, nous découvrant tous les deux endormis dans les bras l'un de l'autre sur le canapé. Mais il m'avait blessé avec ses mots, bien qu'il n'est pas tort, je lui pardonnerai pas comme ça.
Avec le décalage horaire, je ne pourrais pas voir la course en entier ce dimanche. Et pour une fois je décide de ne pas la regarder du tout. Après tout, ils ne m'en voudront pas, ils ne sont pas là pour le voir. Quand j'arrive à la réception, après être passé au vestiaire, mon collègue me regarde bizarrement. Et tourne l'écran de l'ordinateur vers moi.
Je suis vide, d'un seul coup je ne suis plus là. Mon collègue l'a bien comprit, je lui ai raconté mes vacances, en partie mais bon, en prenant mon café dans une tasse Ferrari, y a de quoi se poser des questions.
- Il est toujours pas sorti de la voiture.
Vous savez quand vous pensez que rien ne peut être pire que ce que vous avez déjà devant vos yeux ? Et que l'on vous achève d'un dernier coup de couteau. Je tombe, à genoux, en larmes sur le sol de la réception, impuissante.
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LE CHOIX
RomanceAprès une enfance à élever ses frères et sœurs, Constance pensait que la vie d'adulte serait synonyme de liberté. Après plusieurs épreuves surmontées non sans difficulté, elle décide de prendre un nouveau départ. Un nouveau chapitre de sa vie qui s'...