On mange pizza et il était temps pour moi d'aller au travail. Je me prépare, enfile mes baskets, ma veste. Charles était sur son téléphone, j'arrive près de lui, lui faire un bisou dans le creux de sa joue avant de partir. Quand j'arrive à l'hôtel, je prends mon café et je reçois une nouvelle notification, message de Pierre.
Alors comme ça, Charles et toi ça devient sérieux..
Non, on en a discuté tous les deux.
Il t'aime bien tu sais.
Je sais. Et toi ? Tu devrais lui parler un peu..
Il me cache des trucs, je vois pas pourquoi je lui dirais toute ma vie.
T'es le seul qu'on a appelé.
Mais tout le monde est déjà au courant, ça en parle sur le groupe WhatsApp.
Carrément, super.. je comprends mieux.
Il m'appelle directement en visio. Je décroche avant de laisser le téléphone sur le côté et commence à travailler pour éviter de perdre trop de temps.
- Oh t'es au travail, j'avais oublié.
- C'est pas grave, je peux parler comme ça quand même.
- Pourquoi tu dis ça ?
- Max m'a envoyé un message pour me féliciter.
- C'était sur qu'il y en a bien qu'il le ferait..
- On est pas ensemble.
- Je sais, tout le monde chambre un peu Charles sur le groupe, avec Lando c'est les deux célibataires, autant Lando passe de fille en fille mais depuis Charlotte, Charles est resté sage, si je peux dire ça comme ça.
- Il m'en a parlé.
- La vraie version ou la version Instagram ?
- La vraie.
- Donc il est vraiment sérieux avec toi.
- On peut parler d'autre chose ? T'es pas censé être chez tes beaux parents ?
- Je suis dehors, et ça me permet de faire un break de la soirée, j'en peux plus.
- Vous en avez parlé ?
- Dans la voiture sur la route, et évidemment ça lui a pas vraiment plu. J'ai toujours le droit au même discours, qu'on se voit déjà pas souvent, et que là si on profite pas blablabla. Et j'avoue que là, j'y suis allé un peu fort dans ce que j'ai répondu.
- Tu lui as dis quoi ?
- Que si je voulais on pouvait se voir encore moins.
J'avais vraiment envie de rire, mais le pauvre était vraiment sérieux.
- Et ça me gave, parce-que je l'aime de tout mon cœur, mais j'ai déjà la pression des courses, et quand je suis chez moi j'aime bien être chill, sauf que là c'est pas du tout ça, c'est que de la tension et j'aime pas ça, et avec la fatigue je deviens con.
- Essaie de lui parler sans t'énerver, et sans répondre n'importe quoi, surtout pour lui dire des trucs que tu penses pas.
Il finit par raccrocher quelques minutes plus tard, et je me dépêche parce-que je suis pas d'avance. Je finis par répondre à Max avant de reprendre mon service. Il est enfin l'heure de rentrer. Quand je rentre à l'appartement, Charles dort sur le canapé, son téléphone dans les mains, et le teint rougit. Il a probablement pleuré. Je vais dans la salle de bain me laver, il a l'air de bien dormir, je vais dans mon lit m'installer, je branche mon téléphone et me cale pour dormir. La porte de la chambre s'ouvre, se referme et il se glisse sous la couette, venant se coller à moi, et me serrer assez fort.
- J'ai besoin de respirer un peu Charles.
Il enlève ses bras de ma taille, je me tourne face à lui, je glisse une de mes jambes entre les siennes. Ma main gauche sous mon oreiller, la droite sur le visage de Charles. Sa barbe pique un peu, je caresse doucement sa peau, de ses cheveux, le contour légèrement gonflé de ses yeux, son menton. Je finis par me blottir contre lui, et je m'endors comme ça.
dim 6.08.23
Notre dernier dîner à deux, je n'ai pas vraiment faim, et visiblement Charles non plus. Il a presque 6 heures de route pour rentrer à Monaco. Ses affaires sont dans la voiture, les deux moteurs sont en marche : l'heure des aurevoirs à sonner. Il me sert fort dans ses bras, mes bras autour de son cou n'ont pas envie de lâcher prise et pourtant il le faudra bien.
- J'aimerai vraiment que tu vienne à Milan. Tout le monde serait content de te revoir.
Il m'embrasse le front avant de monter en premier dans sa voiture : j'ai vraiment aucune envie d'aller au travail. Je regarde la Ferrari s'en aller et jusqu'à ce que je n'entende plus le moteur, je finis par monter dans la mienne et prendre le chemin de l'hôtel.
ven 1.09.23
Il est midi, je n'ai dormi que trois heures. C'est peu. Mon sac est dans la voiture, et le moteur en marche : direction Milan. J'ai finalement cédé, mais c'est une surprise, seul Pierre sait que je viens. Il m'a expliqué où me garer, par où passer. Les essais libres commencent à 14 heures, donc je devrais arrivée à ce moment là, je me gare sur le parking réservé aux pilotes et leurs familles et je rentre par un portillon non loin des paddocks. Ils sont toujours disposés dans le même ordre, les essais terminent dans dix minutes. J'évite de bouger pour éviter d'être là où je ne devrais pas, et les monoplaces arrivent les unes après les autres. Je décide finalement de passer par derrière, là où l'on trouve tous les camions. Je vois certains pilotes qui montent dans les camions aménagés. Je me balade un peu, en vrai : je suis épuisée. Je finis par faire demi-tour, avec les journalistes et toutes les équipes, il y a quand même du monde. Et Pierre m'avait conseillé de faire comme ci je venais ici à chaque Grand Prix, facile mais quand on y connait rien, c'est pas gagné. Je reçois un appel vocal : Pierre.
- Toujours tout droit.
Je le vois au loin me faire signe de la main. Je raccroche, je trottine pour ne pas dire que je cours et le sert fort dans mes bras.
- Je suis contente de te revoir.
- Moi aussi cousine. Et y en a un qui s'attend pas du tout à te voir.
- Ah bon ?
- On a mangé ensemble ce midi et je cite " toute façon j'y crois pas trop mais bon "
Je lâche Pierre avec un large sourire. On marche tous les deux en discutant un peu, quand je le vois au loin, sortir du camion Ferrari. Je ne réfléchis pas trop, et coupe court à la conversation de Pierre pour courir dans la direction de Charles avant de lui sauter dans les bras, mes jambes autour de sa taille, mes bras autour de son cou, les siens autour de ma taille, me serrant à son tour, sa respiration dans le creux de mon épaule.
- Tu m'as manqué. chuchote-t-il à mon oreille
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LE CHOIX
RomanceAprès une enfance à élever ses frères et sœurs, Constance pensait que la vie d'adulte serait synonyme de liberté. Après plusieurs épreuves surmontées non sans difficulté, elle décide de prendre un nouveau départ. Un nouveau chapitre de sa vie qui s'...