Son prénom à elle vient du ciel, lui a les pieds bien ancrés sur Terre.
Ils travaillent l'un à côté de l'autre pendant des années sans que leurs chemins se croisent et pourtant, tout les mène l'un à l'autre.
L'histoire est officiellement protégée p...
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Quand je suis entrée dans la salle des professeurs ce matin, j'ai eu la surprise d'y trouver tous mes collègues, absolument tous sans exception, même Max le jardinier. Ils avaient préparé un buffet de petit-déjeuner digne d'un hôtel avec des viennoiseries, des boissons chaudes et des jus de fruits tout juste pressés par Anton et son équipe. Mon estomac est noué depuis avant-hier mais j'ai fait l'effort de manger un donut pour leur faire plaisir. Profitant d'une dose de courage et qu'ils soient tous présents, je leur ai aussi expliqué pour ma rupture. Je ne voulais pas prendre le risque que quelqu'un me pose une question sur Freddie ou le mariage, je me serais effondrée.
– Ce type est un..., s'est emporté Yuri, stoppé net dans son élan par les gros yeux d'Anton. – Yuri a raison, une fille comme toi, on ne la laisse pas partir !
George a regardé Rosie droit dans les yeux pour qu'elle comprenne le sous-entendu. Gênée, elle a tellement pincé ses lèvres framboise qu'elles ont disparu.
– Je comprendrais si vous aviez besoin de quelques jours de repos supplémentaires... – Merci, Rosie, mais ça me fait du bien d'être ici. J'ai l'esprit occupé et j'ai envie de profiter de vous tous... – Si j'avais su l'autre soir..., s'est excusée Candice en me serrant contre elle. – C'était impossible à deviner, crois-moi.
Le reste de ma journée s'est passé tout en douceur, je ne sais pas s'ils se sont passés le mot mais tout le monde a parlé de tout et de rien avec moi, surtout pas de mon renvoi et de mon mariage annulé. Ils ont fait comme si de rien n'était et ça m'a fait un bien fou, ça m'a rappelé que le monde continue de tourner, même si le mien semble s'être mis sur pause. Anton m'a discrètement glissé qu'il m'autorisais à manger tous les desserts en trop après le déjeuner jusqu'à la fin de l'année, ce qui m'a énormément touchée quand on connaît le tempérament de mon cuisinier préféré, et George m'a fait rire, malgré lui, en tentant de remettre une porte qu'il a repeinte dans ses gonds. Quand il a vu que je me moquais de lui, il a pointé son index dans ma direction avec un petit sourire malicieux et nous avons finalement raccroché la porte tous les deux.
– Tu vois, cette porte semblait fichue mais avec les bons outils, elle est comme neuve. Tu trouveras aussi les bons outils qu'il te faut.
La métaphore n'était pas la plus pertinente mais l'idée était là, adorable et sincère, à l'image de George. Il a été surpris que je le prenne dans mes bras mais il s'est laissé faire et a même déposé un petit baiser sur ma tête. On a tous besoin de câlin, c'est gratuit, c'est prouvé scientifiquement que ça fait beaucoup de bien et je le confirme, ceux que j'ai reçu aujourd'hui valaient plus que n'importe quel pot de glace au chocolat. Candice m'interpelle alors que je passe devant le secrétariat, prête à rentrer chez mes parents. Elle est au téléphone et me fait signe d'attendre que sa communication soit terminée.
– Avec grand plaisir, Monsieur. Nous avons hâte d'accueillir Merlin dans notre établissement, n'hésitez pas à me rappeler si vous avec encore des questions avant la rentrée. Je vous en prie, au revoir. Merlin ! dit-elle une fois le téléphone raccroché. C'est hyper original comme prénom, regarde la bouille qu'il a !
Elle tourne vers moi la photo d'un beau petit garçon de six ans, tout blond, avec des grands yeux et des joues rebondies.
– Tu veux venir chez moi ce soir ? Il y a un traiteur libanais pas loin de mon appartement qui fait des petits plats à tomber et je suis abonnée à Netflix, OCS, Disney+ et encore je ne sais combien d'autres chaînes, on trouvera forcément un programme qui te plaira. – Plutôt demain ? Mon neveu a déjà prévu de faire la même chose sauf qu'on mangera grec. – C'est noté ! Je voulais aussi te dire que Justin, Will, Andrew et le capitaine sont venus ici hier pour plaider ta cause auprès de Rosie. Toute la caserne était prête à signer ma pétition, ils voulaient même en parler au commissariat, au médecin et aux éboueurs avec lesquels tu avais aussi fait une sortie scolaire.
Sans voix, je suis obligée de m'asseoir sur un coin de son bureau violet.
– L'idée venait d'eux, je n'ai rien demandé. J'ai trouvé ça adorable. Et... Justin m'a dit que Will s'en veut terriblement pour l'autre soir. Il aurait vraiment aimé pouvoir faire quelque chose pour toi..., reprend-elle en se mordant les lèvres.
Mon visage change de couleur. J'avais complètement oublié cet incident. Le pauvre Will a dû me prendre, au mieux et malgré les circonstances, pour une personne complètement dérangée. J'espère que je ne le reverrai pas de si tôt, le temps qu'il m'oublie et que j'ai moins honte, dans une petite dizaine d'années environ. Il vaut mieux changer de sujet pour m'éviter de trop y penser.
– Tu ne m'as pas raconté ta soirée avec Justin. Je me souviens qu'il était plutôt beau dans son t-shirt gris. – Tu ne l'as pas vu samedi soir avec une chemise, j'ai cru que j'allais en tomber à la renverse ! Mais tu es sûre que tu veux parler de ça... ?
Je m'assois un peu mieux et l'incite d'un regard à tout me dire.
– Il m'a appelée juste avant que je parte d'ici pour me proposer de boire un verre avec lui et Will. J'étais contente qu'il prenne les devants, j'ai de plus en plus l'impression qu'il se passe quelque chose entre nous. – C'est tout ce que je te souhaite.
Je suis sincère, j'ai besoin de savoir qu'il y a encore des jolies histoires d'amour autour de moi, comme des petites bouffées d'optimisme et de légèreté, même si la mienne a volé en éclats.
