CHAPITRE 60 : Will {nouvelle version}

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     J'ajuste ma montre à mon poignet pour la dixième fois en vingt secondes

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J'ajuste ma montre à mon poignet pour la dixième fois en vingt secondes. Je suis venu plus tôt, je craignais d'être en retard, mais me voilà tellement en avance que je dois nerveusement attendre qu'elle arrive. Mes mains dans mes poches ne doivent tromper personne, ça doit se voir à des kilomètres que je suis tendu. Pourtant je n'ai aucune raison de l'être, ce n'est pas comme si c'était la première fois qu'on se voyait ou qu'on passait du temps tous les deux. Enfin si, c'est la première fois que nous sommes seuls et sur la même longueur d'onde concernant notre relation. Enfin, je crois... De plus en plus impatient, je recommence à faire les cents pas devant le restaurant.

–    Coucou !

    J'adore sa nouvelle coupe et que dire de cette robe marron, resserrée à la taille, mettant toutes ses courbes en valeur ? Je me contente de la regarder en souriant bêtement jusqu'à ce qu'elle pose une main sur mon torse pour se grandir et m'embrasser délicatement. Elle s'éloigne mais je n'en ai pas envie, ce n'est pas assez, j'attrape son visage et l'embrasse à mon tour. Je n'arrive plus à m'arrêter, c'est plus fort que moi.

–    Moi aussi je suis contente de te voir.

    Je lui rends son sourire sans la quitter des yeux encore quelques secondes, tout près de son visage, comme pour nous garder dans une petite bulle avant de lui ouvrir la porte du restaurant. Justin avait raison, c'est simple mais élégant, et nous acceptons avec plaisir de manger sur la terrasse à l'extérieur. Les soirées s'allongent et deviennent plus douces grâce au printemps, c'est agréable d'être dehors. À la lueur de la petite bougie posée sur la table entre nous, ses yeux brillent et m'hypnotisent, même quand ils sont baissés sur la carte. Elle est vraiment très belle et elle ne s'en rend pas compte, c'est ce qui fait une bonne partie de son charme. Ça et sa façon absolument adorable de secouer sa bouche de gauche à droite quand elle réfléchit. Elle referme la carte et pose son menton sur ses deux mains jointes avec un petit sourire que je commence à connaître.

–    Tu es très beau avec ce t-shirt noir.
–    Ne te moque pas de moi, je sais que j'aurais au moins dû mettre une chemise...
–    Je ne me moque pas de toi, j'aime vraiment ce t-shirt. Comment s'est terminée ta garde ? C'était un plus calme ?
–    On a eu un peu de répit entre minuit et quatre heures du matin, autrement ça n'a pas arrêté, ce qui a fait plaisir au capitaine, c'est comme s'il était content de nous voir épuisés !

    J'en plaisante mais elle devine que mes paroles ont un fond de vérité connaissant Rick. Il m'a tout le temps eu à l'œil, sûrement à cause de ce que lui ont dit Fiona et Andrew, et j'espère que ça ne va pas durer, je n'ai pas besoin qu'il me surveille, j'ai toujours bien fait mon travail et ça va continuer.

–    Tu es allée voir Papiou aujourd'hui ?
–    Oui, avec Diane. Elle est arrivée hier matin par surprise.
–    Tu aurais dû me le dire ! Tu avais sûrement envie d'être avec elle depuis le temps que vous ne vous êtes pas vues !
–    Elle reste toute la semaine et j'avais encore plus envie d'être avec toi...

    Elle rougit. Moi aussi.

–    Elle aimerait faire ta connaissance et celle de Candice, je me suis dit qu'on pourrait peut-être se retrouver un soir pour boire un verre ? Avec Justin aussi, bien sûr.

    D'après ce qu'elle m'en a dit, Diane est un sacré personnage, c'est une bonne idée si Candice et Justin sont là, ça me rassurerait. Ils sont tous les deux à l'aise en toutes circonstances, Justin détendra l'atmosphère et Candice entretiendra toutes les conversations comme elle sait bien le faire.

–    Tu veux parler de ce qui s'est passé avec Isaac... ?
–    Non, pas maintenant.

    J'attrape ses mains pour les serrer dans les miennes et elle n'insiste pas d'avantage. Je suis surpris par la facilité avec laquelle nous parlons de tout et de rien, bien sûr, Céleste sait toujours elle aussi comment nourrir une conversation, mais je sens qu'elle ne fait pas d'effort comme par le passé. Nous parlons aussi bien de Diane que de mon voyage en Inde, de son nouveau travail et comment Rick lui est venu en aide que d'Harry Potter et du sixième tome qui est, selon nous, le meilleur. Nous partageons un dessert glacé et je ne peux m'empêcher de la dévorer des yeux pendant qu'elle tente de comprendre comment le pâtissier a fait pour obtenir une ganache aussi parfaite. J'insiste pour l'inviter et pour la raccompagner jusqu'à la maison de ses parents, sa main toujours dans la mienne.

–    C'est bizarre, il n'y a aucune lumière. Mes parents sont chez des amis et Dan dort chez un copain mais Diane et Jamie devraient être là.
–    Ils sont peut-être sortis eux aussi ?
–    Sûrement, oui. Tu entres un peu ?

    J'accepte avec plaisir, surtout s'il n'y a personne, nous garantissant encore du temps juste tous les deux.

–    La veste et les chaussures de Diane sont là. Diane ? Diane ? appelle Céleste du bas de l'escalier. Je vais voir au sous-sol, elle doit être avec Jamie. Rassure-toi, comme je te l'ai dit, elle est un peu brut de décoffrage mais je suis sûre que vous allez bien vous entendre !

    J'attends nerveusement, les mains dans mes poches, quand j'entends qu'elle remonte les escaliers à toute vitesse avant de refermer la porte en y appuyant son dos, ses joues cramoisies et ses yeux exorbités. Elle ne bouge plus, elle reste immobile, son regard perdu devant elle. Elle ouvre sa bouche pour commencer à parler plusieurs fois mais reste silencieuse, comme si elle ne trouvait plus ses mots.

–    Soit mon frère porte de la jolie lingerie française qu'il laisse traîner près de son canapé, soit..., chuchote-t-elle.

    Sacré Jamie. Elle fait quelques pas pour revenir dans l'entrée, littéralement sous le choc. J'aurais envie de pouffer de rire mais quelque chose me dit qu'elle n'apprécierait pas alors je remets doucement une mèche de ses cheveux derrière son oreille. Elle se blottit tout contre moi en passant ses bras sous ma veste ouverte.

–    Tu n'as jamais rien suspec...
–    Tu veux récupérer ton t-shirt ? me coupe-t-elle, voulant visiblement changer de sujet.
–    Non, garde-le. Comme ça tu penseras à moi.
–    Je n'ai pas besoin d'un t-shirt pour penser à toi...

    Rien que le souvenir d'elle qui le portait m'emmène dans un autre monde et quand elle se met sur la pointe des pieds en s'appuyant comme tout à l'heure contre moi pour pouvoir m'embrasser, j'oublie tout, absolument tout. Je pose mes mains autour de son cou, une partie de moi voulant vite l'emmener à l'étage et une autre, plus raisonnable, qui me rappelle que nous ne sommes du coup pas seuls. Le dilemme semble être le même de son côté, elle veut plusieurs fois passer ses mains sous mon t-shirt mais elle se ravise toujours.

–    Bonsoir, vous deux !

    Céleste s'éloigne de moi à la vitesse de l'éclair et je ne saurais dire lequel de nous deux est le plus écarlate devant Betty et Scott que nous n'avons même pas entendu rentrer. Je ne cesse de passer ma main dans mes cheveux, crispé et mal à l'aise comme jamais, pendant que Céleste se dandine sur place.

–    Un café ou une tisane ? nous propose Betty avec un grand sourire.
–    Ou une douche froide ? enchérit Scott derrière elle en riant aux éclats.

Tout me mène à toi. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant