CHAPITRE 61 : Céleste {nouvelle version}

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–    Il a même demandé une double ration alors que ça avait l'air dégoûtant !

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– Il a même demandé une double ration alors que ça avait l'air dégoûtant !

Je n'écoute Dan que d'une oreille, trop occupée à observer Diane et Jamie, assis l'un à côté de l'autre devant moi. Je n'arrive toujours pas à y croire et je cherche désespéramment une explication logique. Je n'ai pas entendu Diane retourner dans la chambre d'amis, pourtant elle était réveillée avant moi ce matin, habillée, coiffée, maquillée, comme si de rien n'était. Elle a même assuré à mon père qu'elle avait bien dormi et qu'elle se remettait du décalage horaire sans aucun problème. Tu m'étonnes ! Après le repas, je la retrouve avec Germain dans la cour à l'arrière de la maison. Il court dans tous les sens pour essayer d'attraper les petites balles que Dan lui a acheté ce matin. Elles rebondissent au moindre mouvement, ça va le rendre complètement zinzin.

– Regarde-le, je ne l'ai jamais vu aussi énergique ! rit Diane en le filmant avec son téléphone.

Comment amener le sujet ? Est-ce que j'ai vraiment envie de l'amener... ? Je me suis posée cette question toute la journée, j'étais même prête à demander conseil à Henry et ses copains.

– Tu as proposé à Will et Candice qu'on sorte tous ensemble un de ces jours ?
– Oui, ils acceptent avec plaisir.
– Jamie pourra venir avec nous ? Je n'ai pas tellement envie de tenir la chandelle à deux couples.

Et voilà qu'elle me tend la perche sans même s'en rendre compte.

– C'est drôle que tu parles de Jamie parce qu'il s'est passé quelque chose d'assez étonnant hier soir...
– Ah oui ? dit-elle, l'air de rien.
– J'ai cru reconnaître un très bel ensemble de lingerie bleu marine que tu m'avais envoyé en photo, posé sur le canapé de mon frère...

Ce jour est à retenir, je dirais même qu'à partir de maintenant il devrait être considéré comme un jour férié parce que moi, Céleste Adams, j'ai réussi à clouer le bec de Diane Coleman. Bonus extrême : elle est rouge comme une tomate et sa mâchoire va probablement se décrocher si elle continue de rester grande ouverte.

– Je suis... j'allais dire désolée mais non, de quoi je m'excuse ? se reprend-elle soudain. Ce n'est pas comme si c'était puni par la loi !

Je me disais aussi que c'était trop beau pour être vrai, il en faut beaucoup plus pour lui faire perdre son aplomb légendaire.

– Ça fait longtemps que je dis à Jamie que tu finiras par tout deviner puisque vous avez une connexion automatique avec le cerveau de l'autre !
– Qu-quoi ? C'était pas la première fois... ?
– La première fois c'était avant qu'il rencontre Amy.

Elle se force à me faire un grand sourire pour tenter de dédramatiser l'information alors que je suis, littéralement, sous le choc. Avant Amy, donc avant nos 17 ans ? Je n'arrive pas à y croire, c'est impossible, comment j'aurais pu ne rien remarquer ? Jamie m'a toujours dit, d'aussi loin que je me souvienne, à quel point il trouvait ma meilleure amie belle, intelligente, blablabla, mais j'étais loin de me douter que... que ça ! Je voyais toujours, ou voulais voir, une complicité fraternelle, rien de plus !

– Mais je... je ne ne comprends pas, vous êtes quoi exactement l'un pour l'autre ? Tu as des sentiments pour lui ?
– Évidemment que j'en ai, tu sais bien qu'il a toujours été spécial pour moi.
– Pas comme ça !

Mon ton est bien plus sec que je ne le voudrais. Je ne veux pas me fâcher avec elle, avec Jamie non plus d'ailleurs, et je m'en veux de réagir de cette façon mais c'est plus fort que moi. Je suis en colère et déçue, je me sens bête de n'avoir jamais rien vu et trahie qu'ils aient gardé ça pour eux si longtemps. Mon frère et ma meilleure amie, amis et plus si affinités depuis notre adolescence. Apprenez-moi encore que le Père Noël n'existe pas et toutes mes croyances s'effondreront !

– Ne me regarde pas comme ça, c'est toi qui a amené le sujet et qui pose des questions !

Je pousse un long soupire en ignorant son regard de chien battu. Tellement de choses me semblent évidentes maintenant, notamment certains gestes qu'ils ont, plus tendres que ceux que deux très bons amis peuvent avoir l'un envers l'autre.

– Organise cette soirée pour que je puisse cuisiner ton William et te faire un rapport détaillé plutôt que de t'inquiéter pour Jamie et moi. C'est quoi son petit nom de famille déjà... ?

Elle sort son téléphone de sa poche et mon premier réflexe est de lui arracher des mains.

– Hors de question que tu mènes l'enquête ! Je t'ai déjà tout raconté, pourquoi tu veux fouiner je ne sais où ? Et ne change pas de sujet !
– Tu m'as raconté ce que toi, tu savais. Il y a encore toute une autre partie de l'iceberg à découvrir, comme toujours.
– Il y a certaines parties de certains icebergs que j'aurais préféré ne jamais connaître !
– Comme l'infidélité de Freddie... ?
– Plutôt comme la fidélité entre mon frère jumeau et toi ! Je t'interdis de faire des recherches, compris ?
– On parle carrément d'interdiction ? Qu'est-ce que tu veux qu'il te cache de plus que cette histoire d'accident de voiture ? On ne va pas lui trouver une double vie avec une femme et des enfants !

Elle tend sa main pour que lui rende son téléphone, ce que je fais en ignorant la petite voix dans mon esprit qui me dit de me méfier. Elle me remercie avec un grand sourire avant se lever tellement vite que même Germain se met à aboyer.

– Dan ? C'est quoi le nom de famille de Will ?
– Diane ! Reviens ici !

Je le savais ! Je me lance à sa poursuite en me maudissant de ne pas suffisamment suivre mon instinct et me fais la promesse d'enfermer ma meilleure amie dans un placard jusqu'à la fin de ses jours, peu importe ce que mon frère en pensera !

Tout me mène à toi. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant