XIX : S'en sortir

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LISSANDRO

Mes doigts posés contre son cou, je sens à peine sa veine pulser sous eux. Alors que mon cœur ne fait qu'accélérer, atteignant presque la tachycardie, le siens ne fait que ralentir me faisant perdre mon sang froid.

- RAPHAËL PLUS VITE PUTAIN ! J'hurle dans l'habitacle.

Il me lance un regard noir à travers le rétro viseur me disant silencieusement qu'il fait de son possible mais ce n'est pas assez lorsque je vois le visage de Giulia si livide qu'on dirait presque qu'elle est déjà morte.

Ca va aller, tiens encore un peu.

Paradoxalement, elle paraît si apaisée, ses traits de visage ne sont plus contractés, sa mine renfermée a disparu pour faire place à un visage beaucoup plus doux que je n'ai jamais vu auparavant sur elle.

Je sens son faible pouls sous mes doigts me rendant complétement fou, laissant ma colère gronder en moi. Je ne sers à rien, je ne peux que compresser cette putain de blessure espérant que son sang arrête de dégouliner sur mes mains mais rien y fait, mes mains sont aussi rouge qu'une rose fanée. C'est bien la première fois de ma vie que je ne ressens aucune satisfaction à sentir contre ma peau la chaleur du sang.

Mon téléphone sonne, je ne décroche pas puisqu'il m'est impossible de tenir Giulia tout en répondant. Alors que je me dis que l'appel provient probablement de mon père qui a sûrement planifié ma mort et déjà commandé mon cercueil, c'est finalement la voix d'Emily qui résonne dans voiture. Je regarde l'écran réalisant que mon téléphone est connecté en Bluetooth.

- Ne l'emmener surtout pas à l'hôpital ! S'empresse-t-elle de nous dire tout en pleurant.

Elle est encore plus folle que ce que je pensais.

Je ne sais pas qui lui a dit pour Giulia mais à l'entente de ses larmes je devine qu'elle est vraisemblablement au courant. Par ailleurs, pour sortir une telle merde de sa bouche, la personne qui lui a balancé, a sans doute dû oublié de lui dire que sa meilleure amie est en train de mourir dans mes bras. J'espère simplement que les derniers soupirs que je sens frôler ma peau ne sont pas ses derniers.

- Je me demande comment tu peux sortir autant de merde de ta bouche, je la tacle froidement.

Je récolte un regard noir de la part de Raphaël à travers le rétroviseur mais cela me laisse indifférent, je dis seulement la vérité.

- Ecoute moi bien Lissandro Costa, tu es dans sa vie depuis quand ? Quelques mois grand maximum peut-être alors que moi je l'a connais depuis qu'elle est bébé ! Giulia n'ira pas à l'hôpital donc ramenez la à l'appartement immédiatement, ordonne-t-elle cette fois-ci. T'avises même pas d'envisager de l'y emmener Lissandro parce que même si ton nom c'est Costa le siens à autant d'impact que le tiens, il me suffit de passer un coup de fil pour que quelqu'un l'emmène ici alors évite moi ce dérangement.

Mais c'est qu'elle a du caractère la gamine.

Je ne prête pas plus attention au fait que d'après les dires d'Emily, le nom de famille de Giulia a du pouvoir. Mais alors pourquoi son nom de famille ne me dit rien du tout ?

- Tu comptes faire fonctionner le peu de neurones qui composent ton cerveau ? Ta meilleure amie est en train de mourir dans mes bras, je sens à peine son pouls donc crois moi on va à l'hôpital ! Je lui déclare en lui criant dessus.

- Je sais qu'elle est sûrement en train de mourir, me souffle-t-elle. Je connais Giulia comme si nous avions le même sang et je te jure que je voudrais qu'elle aille à l'hôpital, si ça tenait qu'à moi je vous laisserai faire mais sa volonté passe au-dessus. Tant que son cœur ne s'arrête pas alors pas d'hôpital, c'est ce qu'elle veut. Quand elle se réveillera, parce qu'elle le fera, si elle se trouve à l'hôpital je vais me retrouver six pieds sous terre dans la minute qui suit ! Déclara-t-elle.

Live or DieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant