XXI : Live or Die ?

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GIULIA

Surplombant mon corps de toute sa hauteur, Lissandro me regarde tel un prédateur prêt à dévorer sa proie. En l'occurrence à ce moment précis, je peux voir à travers le vert intense de ses iris qu'il s'agit de moi, sa proie. L'intensité de son regard fait naitre de légers frissons sur ma peau, hérissant les poils de mes bras.

Ça recommence ...

Si j'écoute mon corps, là maintenant, je resterai juste pour sentir sa peau contre la mienne même s'il ne s'agit que d'un effleurement. Je le laisserais me dévorer toute entière de la manière qu'il le souhaite simplement pour ne plus sentir ce gout amer qui envahit ma bouche à chaque fois que je me souviens qu'il m'a sauvé la vie.

Il suffirait que j'effectue un seul geste pour qu'il ne fasse qu'une bouchée de moi et de la meilleure façon qu'il soit. Cela serait une mort bien douce et bien trop esquisse après tout, ce qui tente bien une partie de mon cerveau. Mon corps le désire avec une intensité déconcertante mais Dieu merci, mon cerveau reste de marbre, ne laissant pas mes désirs prendre le dessus et contrôler mon corps.

Je crois que je deviens encore plus folle que d'habitude !

Attendant une justification de ma part, il continue de me fixer sans sortir un seul son de sa bouche me laissant suspendu à ses lèvres. Pour une fois que je souhaite qu'il dise quelque chose, évidemment il se limite à faire planer ce silence gênant qui s'installe entre nous.

Enfoiré !

Alors que j'écoute les mouches volées, en attendant, ses yeux se baladent sur mon corps et finissent par s'attarder sur mes bandages apparent. Un coin de ses lèvres s'incurve en constatant que je me suis finalement soignée.

Idiote !

Je me contente d'ancrer mes yeux dans les siens espérant qu'un mensonge sorte de ma bouche comme par magie mais rien ne sort de celle-ci, ce qui ne fait que redoubler mon énervement. Bien sûr, pour une fois que je réfléchis à un mensonge, aucune inspiration ne me vient à l'esprit. D'habitude, cela ne me demande aucun effort, je n'ai même pas besoin de faire travailler ces  fichues neurones. Les mensonges pleuvent sur ma langue comme une douce mélodie qui ne sert qu'à manipuler, tel un chant de sirène.

De toute évidence, j'étais bel et bien en train d'écouter leur discussion. En soit, cela ne sert à rien de nier. Même si au départ, j'étais seulement venu expliquer à Raph que lui avoir tirer dessus n'était pas forcément très sympathique.

C'est similaire à des excuses non ?

Voilà pourquoi je ne m'excuse jamais. Même quand j'essaye de le faire, apparemment le monde me fait bien comprendre que les excuses ce n'est clairement pas fait pour moi, ou alors à utiliser quand extrême urgence.

Admettre que je les espionnais reviendrait à avouer qu'effectivement leur discussion m'intéressée grandement et cela ferait bien trop jubiler Lissandro à mon goût.

Par ailleurs, entendre la carapace de Raphaël se briser pour la première fois m'a laissé clouée sur place et en prime, sans voix. J'étais bien trop captivée pour réussir à effectuer ne serait-ce qu'un seul mouvement. Etant donné que Raph est un être vivant, il est forcément doté d'un cœur mais avant que je n'entende cette discussion, j'étais assez perplexe sur le fait que ce cœur puisse ressentir de réels sentiments.

- Tu as perdu ta langue princesse ? Insiste Lissandro tout en portant son sourire narquois, démontrant son amusement pour la situation.

Connard !

- Non mais je l'utilise qu'avec les personnes qui le méritent et tu te doutes bien que tu ne fais pas partie de la liste.

Son éclat de rire parvint instantanément à mes oreilles. Sa fossette gauche vient de suite faire son apparition, creusant légèrement sa joue, prouvant la sincérité de son éclat de rire.

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