XVIII : Question de vie ou de mort

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LISSANDRO

Elle incline sa tête vers la mienne, de telle sorte à capturer mon regard dans le siens. Elle ne bouge toujours pas, pourtant je sais qu'elle en meurt d'envie autant que moi puisque je peux voir ses tétons pointer à travers son tee-shirt.

- C'est pas en éliminant des gens de ma vie et en foutant ton nez là où il ne doit pas être que tu vas réussir à m'avoir Lissandro, me garantit-t-elle avec assurance.

Giulia finit par se dégager de ma prise, partant sans se retourner. Faut pas se leurrer, je savais bien qu'en annulant son rendez-vous j'allais récolter ses foudres qui sont plus douces que ce que j'imaginais. Commençant à bien la connaître, elle n'aurait jamais couché avec moi ce soir. Elle se serait sentie bien trop pitoyable pour avoir craqué.

Moi et mon amertume de ne pas avoir couché avec elle une fois de plus, je capitule, attrape un jean, un tee-shirt puis un sweat. Je file rapidement sous une douche froide pour calmer mes ardeurs. J'allume ensuite mon téléphone, regrette instantanément en voyant un flux de notifications déroulés sous mes yeux. Je supprime toutes celles qui peuvent attendre dont tous les mèmes de Liam et n'ouvre que celles de mon père me demandant de ramener mon cul ce soir pour une réunion.

Super, j'ai hâte ...

Je suis frustré, tendu au maximum et maintenant je dois me préparer mentalement à une réunion qui va me prendre la tête. Je comprends bien mieux pourquoi mon frère a été éjecté de la place de dirigeant. Même si je pense qu'à l'époque il n'a pas pris assez conscience de l'importance de la place d'un chef, il a fini par mettre en rage notre père. Je ne cesse de me dire que parfois peut-être que je devrais faire ce que lui a fait, mon père n'a pas craqué de suite et finalement ils s'entendent à merveille tous les deux.

Je descends les escaliers pour enfin rejoindre les autres, espérant me détendre un peu avant de devoir être de taille face à mon père. Je regarde une dernière fois l'heure pour être sûr de ne pas être en retard, il est hors de question de laisser l'occasion à mon père de me descendre aussi facilement.

Parce qu'il le fera...

Arrivé au salon, j'aperçois au loin tout le groupe autour de la table de salle à manger. J'assiste à Emily debout sur une chaise, face à elle, Liam qui a la bouche grande ouverte. Des morceaux de chorizo en main, elle essaye tant bien que mal de viser correctement la bouche de Liam qui réceptionne facilement le chorizo. Malgré moi, cette scène me fait sourire. Je dois admettre qu'avant l'arrivée de Giulia, l'ambiance n'était pas du tout la même et cette soirée ne se serait même pas déroulé.

On travaillé tous énormément, évidemment c'est toujours le cas mais quand on se retrouvait c'était seulement pour aller en soirée et finir par rentrer complétement bourrés. Je pense que ces derniers temps eux et moi n'avions même plus de vraies discussions à part pour parler du travail.

Giulia a tout chamboulé sur son passage, je n'ai jamais vu les gars sourire autant et encore moins Raphaël avoir parfois des rictus discrets mais qui sont tout de même présent. Après le travail, nous finissons souvent tous autours d'un verre ou un repas pour discuter ensemble. Je pense pouvoir dire qu'on a jamais été aussi proche et soudé. De toute évidence, Giulia a réussi à changer notre vie à tous.

Si auparavant la présence d'Emily me mettait hors de moi, en dépit de moi-même, elle fait à présent partie de la famille. Elle a la fâcheuse manie de débarquer à n'importe quelle heure de la journée ou de la nuit ce qui m'agace toujours fortement mais nous formons une famille un peu bancale après tout. Je ne savais sûrement pas la moitié de ce qu'il se passait dans leurs vies avant qu'on fasse ses soirées improvisées qui me font largement plus de bien que ce que je ne veux bien admettre.

Live or DieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant