12 - FAUTE(IF)

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Laurent claque violemment la porte de son bureau et je suis prise d'un soubresaut à ce geste. Mais quel connard putain!

De quel droit, il s'est permis de lire mon journal? Mais où est mon commandant? Je pensais l'avoir enfin retrouvé. Il m'avait promis que c'était fini... Qu'il était de retour... Il m'a menti...

Je n'en vois plus le bout. Je suis même carrément à bout... J'appose mes mains sur mon visage, épuisée par cette tempête émotionnelle. Très vite, Pierre vient me prendre dans ses bras réconfortants.

- C'est qu'un pauvre con ces derniers temps Lulu. Je suis désolé... Je suis là... Et... euh... Excuse-moi mais... comment j'ai atterri ici, moi?

- Toi non plus, tu ne te rappelles de rien? je lui demande stupéfaite en sortant de son étreinte.

Rare, même très rare sont les fois où Pierre ne se rappelle pas d'une soirée même si c'est le roi de la beuverie.

J'essuie mes larmes et cesse de me lamenter sur mon triste sort. Je vais à la cuisine. J'attrape deux tasses, deux dosettes à café et j'actionne la machine à café. Autant lui que moi, nous en avons grand besoin.

- Non, je ne me rappelle pas la fin de soirée... La dernière chose dont je me souviens, c'est de boire ce verre cul sec avec toi, répond-il en s'asseyant au comptoir de la cuisine, un sourire en coin.

- Bon sang mais moi aussi!

- Ouais et regarde-nous maintenant ! Tu disais quoi? Que de la gueule ? Hein? Mon cul oui ! Que de la gueule de bois à présent ! s'exclame-t-il en ricanant.

Je glousse. Je lui donne la tasse et je m'installe à côté de lui. Mon regard reste figé sur la porte close du bureau de Laurent, et une vague de tristesse m'envahit. Comment a-t-il pu changer à ce point ? Comment a-t-il pu devenir si méprisant, si détestable même...

- Pourquoi tu ne m'en as pas parlé avant, du comportement de Valdes? Pourquoi tu recommences encore? me questionne Pierre en posant sa main sur le haut de mon dos.

- Je... Je pensais que ce n'était qu'une passade. Qu'il se calmerait avec le temps... mais c'est pire que ce que je croyais finalement.

- Lulu... Je suis ton meilleur ami... Je suis là pour toi, pour t'aider, pour t'écouter... Tu le sais quand même?

- Je sais... pardon... Je ne voulais pas t'embêter avec mes problèmes de couple. (je chuchote) Et puis, tu te rappelles du pickup hier soir?

- Oh oui ! Ça, je m'en rappelle et alors?

- Ce n'est pas Julien, tu avais raison. C'est Paul en fait... Laurent m'a dit que le commissaire a vu Paul à sa sortie de prison partir dans un pickup noir... Je suis désolée... Je t'ai mis en danger hier soir et...

- Ne t'excuse pas. Il ne s'est rien passé de grave alors c'est rien. Avec Stéph, on s'est dit qu'on allait trouver Paul et qu'on allait le choper avant qu'il ne s'en prenne à toi. Tu verras... Il ne t'arrivera rien.

Je prends une gorgée de mon café et le finis, Pierre en fait de même. Ensuite, je me dirige vers la terrasse, Pierre à mes talons, et j'allume une cigarette.

- Tu me ramènes chez moi après? J'pense pas que Valdes ait la gentillesse de me ramener chez moi vu son humeur exécrable.

- Je pense surtout que je vais m'incruster chez toi, Pierre, dis-je en riant. Je ne veux pas passer la journée ici alors que Laurent est encore enfermé dans son bureau. J'en ai plus que marre d'être ici et de me sentir seule...

CHARME LEGENDAIRE TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant