Crépuscule d'un Ange Déchu [TERMINÉ]

Chapitre XXVI

Roseanne se figea, prise de court par la question d'Eryn. Elle s'approcha doucement du lit et prit la main de son amie dans la sienne.

— Écoute-moi bien, Eryn. Tu n'es pas une mauvaise personne. Tu es une personne aimante, attentionnée et forte. Ce qui s'est passé, ce n'est pas de ta faute. Tu ne mérites pas d'être traitée ainsi, personne ne le mérite.

Eryn baissa les yeux, submergée par le doute et la douleur. Roseanne continua, cherchant à réconforter son amie autant qu'elle le pouvait.

— Tu as été manipulée, trahie. Mais ça ne définit pas qui tu es. Les actions des autres ne doivent pas déterminer ta valeur en tant qu'individu. Tu mérites d'être aimée et respectée. Et nous sommes là pour toi, quoi qu'il arrive.

Eryn laissa échapper un sanglot, et Roseanne la prit dans ses bras, la berçant doucement. Elles restèrent ainsi, enlacées, tandis que les larmes d'Eryn se mélangeaient aux siennes. Dans ce moment de vulnérabilité partagée, la blonde trouvait un semblant de réconfort.

Pendant ce temps, Felix et Sasha étaient assis dans le restaurant, dévorant silencieusement leur repas. L'atmosphère était lourde, mais Felix cherchait à alléger le fardeau de son ami.

— Sasha, je sais que c'est difficile en ce moment, mais il faut garder espoir. Les choses vont s'arranger, j'en suis convaincu. On va trouver une solution, pour Eryn, pour toi, pour nous tous.

Sasha soupira, laissant échapper une once de résignation.

— J'espère juste qu'elle pourra surmonter tout ça. Elle ne mérite pas d'être blessée de cette façon. Personne ne mérite ça.

Felix posa une main réconfortante sur l'épaule de Sasha.

— On va être là pour elle, quoi qu'il arrive. Elle a besoin de nous en ce moment, et on ne l'abandonnera pas. On va trouver la force de surmonter cela ensemble.

Sasha esquissa un sourire triste, reconnaissant la présence et le soutien de son ami. Ils terminèrent leur repas dans un silence complice, chacun plongé dans ses pensées, mais avec une lueur d'espoir qui brûlait dans leur cœur.

— Sinon ? Le projet Charlie, il en est à où ?

Felix se racla la gorge.

— On a pas réussi.

— Hum.

— On a fait de notre mieux.

De retour à l'appartement, Roseanne restait aux côtés d'Eryn, lui offrant une épaule sur laquelle s'appuyer. Elle lui parlait doucement, lui rappelant les moments heureux, les souvenirs partagés, et l'importance de ne pas laisser les actions d'une personne briser son estime de soi.

Le soir venu, Felix et Roseanne se préparèrent à quitter Sasha et Eryn pour rentrer chez eux. Avant de partir, Felix prit Sasha dans ses bras dans un geste empreint de compassion, un dernier au revoir chargé d'émotion. Les quatre amis portaient toujours leur bague à l'index, un symbole de leur connexion indestructible. Finalement, les amoureux quittèrent l'appartement, laissant Sasha seul avec Eryn.

Ce dernier monta les escaliers pour aller s'occuper de sa petite amie. Quand il entra, il vit qu'elle était toujours assise sur le bord, vacant à ses pensées. Il ne prit pas la peine d'essayer de lui caresser la tête. Il s'assit seulement sur la chaise en face du bureau et commença à dessiner. Il n'avait rien d'autre à faire. Il pouvait simplement accompagner Eryn dans cette dure lutte qu'elle avait avoir. Le bruit du crayon résonnait dans la pièce vide de toutes paroles. Sasha finit par briser le silence lorsqu'il déposa de façon assez bruyante le crayon sur son cahier.

— Je vais te chercher à manger.

Il s'en alla quelques minute et revint plus tard avec quelques friandises qu'il déposa devant Eryn. Il déchira ensuite la page sur laquelle il avait dessiné.

— J'ai dessiné ton portrait, j'espère que ça te plaît.

Sasha était content de son dessin et il sortit de la pièce, afin de laisser Eryn se reposer. Il partit dans la salle de bain pour peigner son afro et enfiler son pyjama. Il en sortit quelques temps après et il partit s'allonger sur le canapé du salon, regardant d'abord pendant un moment la télévision.

Felix et Roseanne étaient donc rentrés. Felix s'effondra sur le canapé au salon, fatigué de la situation.

— J'espère que Sasha va pas trop se prendre la tête avec cette affaire. J'arrive pas à croire ce qu'il se passe.

Roseanne vint s'asseoir à côté de Felix et s'allongea sur ce dernier. Elle ne pouvait qu'acquiescer les différentes paroles de son petit ami. Cette nuit-là, il pleuvait fort et l'orage grondait.

Roseanne était blottie contre Felix. Ce dernier tremblait légèrement et la brune le sentait. Felix s'était beaucoup fermé depuis le début des vacances. Ses lèvres d'habitudes si tendre commençaient à sécher et ses cheveux continuaient de pousser sans jamais s'arrêter. Le jeune garçon n'allait pas bien.

— Je vais te couper les cheveux.

Felix sursauta et recula de quelques pas de Roseanne.

— Il en est hors de question !

Les cheveux du brun lui arrivaient un peu en dessous du cou. Il avait toujours ces deux mèches qui encadraient son visage.

— Si, ça fait longtemps que tu ne les as pas coupés.

— Mais et alors ! J'ai pas envie, c'est mes cheveux !

— Dans ce cas, laisse moi te faire un shampoing.

— Tu dis ça comme si j'en faisais pas...

Le brun grogna mais finit par accepter et les deux se dirigèrent vers la salle de bain. Roseanne, toute heureuse s'amusait à frotter les cheveux de son petit ami. Ils étaient tous deux nus. Malgré les apparences, Felix appréciait ce petit moment de sérénité.

Lorsque Roseanne termina, les amoureux prirent un bain ensemble et le plus grand des deux en profita pour embrasser le corps de sa bien aimée. Une fois lavés, ils sortirent et se mirent en pyjama. Ils se brossèrent les deux et Felix manqua de cracher de l'eau sur Roseanne lorsque celle-ci fit une blague que ce dernier trouva un peu trop drôle à son goût. Roseanne le réprimanda et les deux partirent se coucher.

— Rose ?

— Qu'est ce qu'il y a encore ? Tu veux me cracher dessus ?

Felix rigola.

— Je te hais.

— Moi aussi.

Les deux rigolèrent et se prirent dans leurs bras.

— Je t'aime Felix.

— Moi aussi.

Roseanne s'endormît rapidement dans les bras de Morphée. Felix, quant à lui, prit un peu plus de temps avant de fermer les yeux.