Chapitre 2

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La nuit enveloppait Poudlard de son manteau étoilé tandis que les couloirs, baignés d'une lueur dorée, résonnaient des derniers murmures de la journée. Scorpius Malfoy, en quatrième année à Serpentard, s'était imprudemment laissé entraîner dans une querelle avec un élève de deuxième année. Ce dernier, discret mais talentueux attrapeur, avait récemment coûté à Serpentard un match de Quidditch décisif. Avec deux de ses camarades, Scorpius cherchait à intimider l'enfant, mais l'écho de leurs voix acerbes fut rapidement intercepté par une oreille attentive.

Drago, effectuant sa ronde habituelle, se figea en reconnaissant la voix de son fils parmi celles qui éclataient dans le couloir. Il s'approcha d'un pas rapide, son cœur battant à l'unisson avec chaque réprimande que lançait Scorpius. Lorsqu'il apparut, sa silhouette imposante suffit à dissiper la foule naissante.

« Cinquante points en moins pour Serpentard, » déclara-t-il d'une voix glaciale, pesant sur l'épaule de son fils. « Et maintenant, dispersion, avant que je ne décide de rajouter une retenue. »

Scorpius, prêt à fuir avec les autres, fut arrêté net par le commandement intransigeant de son père. « Toi, Scorpius, tu restes. Mon bureau. Maintenant. »

Le message était clair et sans appel, et Scorpius, bien que réticent, n'osa contester l'ordre.

Lorsque Drago pénétra dans son bureau peu de temps après, il trouva Scorpius debout, seul, la détresse peinte sur chaque trait de son visage. Sans un mot, il fixa son fils, la déception se lisant dans ses yeux.

Il s'avança vers Scorpius et, dans un geste qu'il n'aurait jamais cru possible, lui administra une gifle sèche. « Tu me fais honte, Scorpius Malfoy. Honte au point que ton grand-père en serait fier. »

Les mots étaient comme une morsure plus douloureuse que la gifle elle-même, et Scorpius ne put réprimer un frisson. Drago, qui avait tant lutté pour effacer les erreurs de son passé, ne pouvait tolérer de voir son fils emprunter le même chemin obscur.

Après une réprimande qui semblait aussi pénible pour le père que pour le fils, Drago congédia Scorpius, le cœur lourd mais résolu. Il devait enseigner à son fils les leçons qu'il avait apprises au prix fort.

Scorpius se hâta vers la salle commune de Serpentard, sa démarche trahissant son humiliation. Il redoutait les interrogations de ses camarades, mais il n'eut pas à s'inquiéter longtemps. En entrant dans le dortoir, il croisa le regard préoccupé d'Albus, qui, malgré ses propres principes, ne put retenir un sourire face à son ami de toujours.

« Tu as donc survécu à la fureur du Professeur Malefoy ? » railla Albus, bien conscient de la tempête émotionnelle que Drago pouvait déclencher.

Scorpius essuya discrètement une larme et se lança dans le récit des événements, sa voix vacillante traduisant la tension encore vive. Il partagea chaque mot, chaque émotion crue que la confrontation avec son père avait suscitée. Albus écoutait, son sourire s'effaçant progressivement, remplacé par une solidarité silencieuse qui n'avait pas besoin de mots pour s'exprimer.

L'aube s'était levée sur Poudlard, peignant la Grande Salle de teintes orangées et pourpres alors que les élèves s'amassaient pour le petit déjeuner. Élieanor, fraîchement répartie à Serpentard et sœur cadette de Scorpius, remarqua immédiatement la rougeur qui teintait encore la joue de son frère. Son cœur se serra; elle avait entendu des murmures sur l'altercation de la veille, mais la réalité tangible de la marque la frappa de plein fouet.

Elle se tourna vers Albus, l'inquiétude voilée dans ses yeux azurés. « Albus, dis-moi... papa a vraiment frappé Scorpius ? » Sa voix, habituellement claire et joyeuse, était teintée d'une gravité inhabituelle.

Albus hocha la tête, son expression sombre confirmant ses craintes. Elle savait que leur père avait des principes stricts, mais la pensée d'un geste aussi extrême lui semblait étrangère et cruelle.

Le cours de potions approchait et les couloirs résonnaient des pas pressés des élèves. Scorpius et Albus, ayant perdu la notion du temps, se précipitèrent vers la salle de classe, le souffle court. En entrant, ils furent accueillis par le regard perçant du Professeur Malefoy, dont la déception transparaissait clairement.

« Messieurs, expliquez-moi pourquoi cette hâte matinale ? » questionna Drago, sa voix portant le poids de l'autorité.

Albus intervint, sa réponse fusant avant que Scorpius, encore hanté par les événements de la veille, ne trouve les mots. « Des devoirs de dernière minute, Professeur. Nous nous excusons pour le retard. »

Drago, scrutant les deux garçons, n'ajouta rien de plus et leur fit signe de rejoindre leurs chaudrons. La leçon commença, l'atmosphère tendue se dissipant lentement dans les vapeurs des potions.

Une semaine s'était écoulée depuis l'incident. Scorpius avait pris son courage à deux mains pour présenter ses excuses à l'élève de Poufsouffle, ainsi qu'à son père, promettant de réfléchir avant d'agir à l'avenir. Drago, pour sa part, avait regretté son geste impulsif. C'était une première, une erreur qu'il s'était promis de ne pas répéter.

Il avait pris son fils dans ses bras, un moment de réconciliation empreint de sincérité. « C'est à nous de construire le monde dans lequel nous voulons vivre, Scorpius, » lui avait-il dit doucement. « Un monde où la force de nos convictions doit toujours être guidée par la compassion et le respect. »

La résolution de Drago était ferme. L'avenir de ses enfants serait différent du sien, un avenir où les erreurs seraient des leçons, et où la violence ne trouverait jamais sa place dans leur éducation. Il était déterminé à maintenir cette promesse, pour l'honneur de sa famille et pour l'amour qu'il portait à ses enfants.

Élie Malefoy : Suite alternativeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant