❝ à quand les beaux jours ? ❞

chapitre dix

« - Et là, je l'ai rattrapé par la taille pour pas qu'il tombe. Il a une taille super fine c'est fou.

- Donc t'es en train de me dire que t'as joué à DiCaprio en allant rapporter des Miel Pops ?

- C'est à peu près ça. Par contre il est beaucoup trop adorable, ça va pas le faire du tout.

- Hein ? Pourquoi ça va pas le faire ?

- Je peux pas me permettre d'être en crush sur lui.

- Quoi ? Mais pourquoi Min' ?

- Je peux pas, c'est tout. »

Jeongin lâcha un long soupir, empli d'inquiétude, semblant saisir le fond du problème.

« - Si c'est à cause de Mila je t'arrête tout de suite. Cette connasse t'as trompé, traîné dans la boue, elle t'a réduit le cœur en miettes. Je comprends même pas que t'aies encore du respect pour elle.

- C'est pas ça...

- D'accord. Et c'est quoi alors ?

- Je sais pas, je peux pas, je suis pas prêt. Imagine il est en couple ? Déjà imagine il est pas branché mec. Et puis...

- Et puis...?

- Et puis imagine on construit quelque chose, et il finit par se lasser lui aussi, par trouver quelqu'un d'autre de bien plus intéressant que juste moi. »

Le blanc soupira, et descendit de la table pour aller serrer son meilleur ami dans ses bras.

« - Eh Min', calme d'accord. On en est au deuxième jour de nos vacances, tu viens de le rencontrer, et puis, il a pas l'air bien méchant, ce Jisung. Et puis c'est pas parce qu'une pauvre meuf t'as dit que t'avais pas le droit d'être aimé que c'est le cas. C'est pas ce qu'elle t'a dit qui te définit. T'es quelqu'un de bien Minho, et tu mérites de vivre, que ta vie sois belle. Tu mérites de recevoir de l'amour, et de tomber amoureux à nouveau. Et si la vie a décidé que c'était ce gars aux cheveux bleus qui était fait pour te redonner le goût à l'amour, alors ça sera lui. Et si c'est pas lui c'est pas grave. Mais t'empêches pas de vivre quelque chose de beau pour des souvenirs et des paroles chimériques. »

Minho, les larmes aux yeux, releva la tête vers Jeongin qui le tenait toujours au creux de ses bras, comme s'il craignait de briser l'être qu'il aimait comme un frère que la vie avait posé dans son existence.

Il était fatigué de ressasser en boucle les mots tranchants que son ex lui avait lâché un soir de mai, sous l'orage et dans les tumultes de son esprit déjà peu friands de confiance en lui. En une simple phrase, elle avait brisé tout l'espoir qu'il investissait dans l'amour, elle lui avait lâché la main dans la tempête de la vie et l'avait regardé dériver vers des eaux sombres qui le secouaient de toute part. Minho était perdu, sa relation était cassée et avec elle tout son amour propre et la confiance qu'il se portait. Il était passé d'un jeune homme amoureux de la vie à un être dont la vie n'était pas amoureuse. C'était en tout cas ce qu'il ressentait, ce qui était profondément incrusté dans les méandres de son esprit, et de son cœur meurtri. Alors il avait peur, et avant même de penser à tenter quoi que ce soit, il arrêtait d'essayer.

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L'après-midi tombait doucement sur le camping, et les deux meilleurs amis avaient décidé de profiter de la baisse de chaleur pour prendre le temps de découvrir un peu le lieu dans lequel ils allaient séjourner pour le mois de juillet. Le temps était au beau fixe, quelques nuages faisant la course contre le soleil en phase de redescente, et ils se promenaient dans les allées toutes similaires de ce camping de bord de mer. Ils avaient établi un petit programme pour les jours à venir. Celui-ci consistait surtout à profiter des alentours aux paysages qui leur changeaient de leur grande ville de l'est de la France, qui n'était pas désagréable mais pouvait vite devenir étouffante de par la masse de gens qui y vivaient, et à se créer le plus de souvenirs et de saveurs teintées d'océan que possible.