chapitre dix-sept

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Le trajet du retour avait été baigné de douceur et de calme, en tout cas pour Minho. Son cadet avait beaucoup parlé, avec énergie et entrain, mais ça ne l'avait pas dérangé, au contraire. Il adorait cette facette du bleu nuit, celle qui ne se filtrait pas dans ses émotions, quitte à déborder un peu de ce que le reste du monde considérait comme la normalité. Il appréciait ce côté un peu « débordant » et se dit que c'était quelque chose qu'il risquait de chérir si il continuait de le côtoyer. Et même si ce constat le frappa comme une vague qu'on n'aurait pas vu venir, il ne paniqua pas, pas cette fois. Il se dit juste que ce serait bien, de continuer à suivre un bout de chemin avec ce bout d'être dans son paysage et dans son univers, qu'il trouvait bien sombre depuis que son ex copine l'avait quitté.

Absorbé par ses pensées, il ne remarqua pas que le jeune homme qui l'accompagnait s'était arrêté de parler et le fixait avec attention, un fin sourire décorant ses lèvres. C'est au bout de quelques longues secondes qu'il se rendit compte du silence qui régnait entre eux, et il se tourna vers son vis-à-vis, dans une incompréhension non-feinte.

« - Qu'est-ce qu'il y a... ?

- Rien rien, je me disais juste que t'étais vraiment beau le visage baigné de soleil.

- Pa-pardon ? s'étouffa le brun avec sa salive.

- T'as pas compris ce que j'ai dit, Minho ?

- Si si enfin... si j'ai compris, se confondit le plus âgé, rougissant au fur et à mesure qu'il prononçait ces mots.

- C'est mignon, tu rougis. »

Le brun releva la tête, se demandant si le plus petit se moquait de lui, mais celui-ci avait l'air on ne peut plus sérieux dans ce qu'il disait. Ses pommettes n'en prirent que plus en teintes de rouge, faisant naître sur les lèvres fines de son vis-à-vis un sourire tendre et plein d'espoir, ses yeux s'alliant à lui pour dévoiler un cocktail d'émotions et d'espérance qu'il osait afficher, presque fier et sans aucun regrets.

Minho se demandait ce qui lui prenait, d'où sortait cette audace, qui contrastait vraiment avec les quelques fois où il était parvenu à le prendre de court et à entendre sa voix trembler, timide, soufflée du bout de ses deux croissants de chair.

« - Toi aussi t'es beau... murmura-t-il de sa voix la plus délicate et discrète possible.

- Mmh ?

- J'ai dit que toi aussi tu es vraiment beau... répéta le brun timidement, d'une voix quelque peu tremblante qui se voulait pourtant assurée. »

Cela sembla fortement déstabiliser son compagnon de route puisqu'il s'arrêta brusquement en plein milieu de l'allée qui menait à leurs mobilhomes respectifs. Et lorsque Minho tourna la tête en redressant ses yeux vers lui, il tomba sur un visage brûlant, qui n'en était en rien à cause du soleil encore tapant de milieu d'après-midi. Alors un sourire le prit à la volée, avec pour seul témoin le ciel d'un bleu immersif et ce petit bout d'homme dont les yeux étaient ancrés avec profondeur dans ses propres prunelles.

Puis le brun se retourna, et reprit sa route vers son logement, laissant l'autre tenter de procéder à ce qu'il venait de lui dévoiler. Il entendit des pas précipités le rejoindre après plusieurs secondes écoulées, et sentit à nouveau une présence qui réconfortait plus que de raison ses sens embrumés par des émotions contraires.

~~~

« - Alors comme ça on prend du bon temps au lieu de faire les choses comme elles étaient prévues ?

- Tu commences déjà à me saouler toi, je sens que ça va pas le faire.

- Aller raconte moi le thé, j'ai soif, encouragea Jeongin.

❝ à quand les beaux jours ? ❞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant