Chapitre 7 : Jeu dangereux.

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Après avoir fini de manger, ils s'étaient installés dans le salon, baigné dans une ambiance électrique alors que l'orage grondait toujours à l'extérieur. Les éclairs illuminant sporadiquement la pièce ajoutaient une atmosphère mystérieuse à leur soirée.

-Bien, si on finissait la soirée sur un petit jeu ? Proposa le brun, les yeux pleins de malice.
-Te connaissant Sebastian, cette deuxième bouteille sera vide avant qu'on aille se coucher ! Rétorqua le blond avec un sourire complice.
-Mon cher Ominis, tu ne me connais que trop bien. Les règles sont simple, l'un de nous énonce un fait qui lui ai arrivé, ou au contraire qui ne lui ai jamais arrivé. Si c'est arrivés aux autres, ils boivent une gorgée. Par exemple : J'ai déjà été éveillé toute une nuit pour lire un livre. Si c'est aussi votre cas, vous buvez.

Machinalement, Madeline et Ominis portèrent leurs verres à leurs lèvres et burent une gorgée.

-Très bien, je vois le genre. A mon tour, poursuivit Ominis. J'ai déjà croisé le directeur qui avait l'air dans un état second, qui m'a fait une remarque des plus étrange.


Sebastian but une gorgée avec un sourire en coin, tandis que Madeline faillit s'étouffer, surprenant les garçons par sa réaction.

-Oh euh, maintenant je peux vous l'avouer. C'était moi.
-Hein ? s'exclamèrent en chœur les garçons, étonnés.
-Oui heu, c'était quand je cherchais la vérité sur les dépôts de magie ancienne.. L'un des indices était dans le bureau du directeur, et j'ai dû prendre du Polynectar pour y entrer..
-Hé bien, ceci explique cela. De la pâte à moustache hein ? Ominis et elle rigolèrent en se remémorant cette situation cocasse.
-C'est à mon tour du coup. Hmm, j'ai déjà survolé le château à dos d'hippogriffe!
Sur ce coup là, aucun des garçons ne bu.
-Ça devait être incroyable, j'aurais aimé pouvoir voir ça ! s'exclama-t-elle avec admiration.
-Moi de même très chère. répondit Ominis avec un léger soupçon d'envie dans la voix.
Le jeu continua avec des faits divers et variés, chacun partageant des anecdotes amusantes ou surprenantes de leur vie à l'école de sorcellerie, notamment à propos de parfum de dragées surprise, de devoirs copié ou de sujet de retenu. La deuxième bouteille fut à sa fin lorsque la dernière phrase du jeu fut annoncé par Sebastian.

-Je... Suis déjà tombé amoureux.


Les deux autres marquèrent un temps de pause, en silence, tandis que Sebastian bu sa dernière gorgée. Ominis l'imita alors. Madeline, quant à elle, décida de prendre deux gorgées pour finir son verre, laissant planer une légère ambiguïté.

-Ouah ! Il se fait tard non ? On devrait aller se coucher je pense... déclara-t-elle brusquement, essayant de dissimuler l'embarras qui commençait à s'installer dans la pièce.

Un silence maladroit s'installa, chacun se perdant dans ses pensées. Les deux garçons se demandèrent si les deux gorgées supplémentaires de Madeline étaient un simple geste anodin ou bien si elles avaient un sens caché. Cette incertitude laissa planer une tension légère, mais palpable, entre eux. Madeline se leva à la hâte, manquant de percuter la table basse.

-Oh, je suis fatiguée moi..


Elle tituba jusqu'à l'escalier, ses pas incertains révélant clairement son état d'ébriété. La demoiselle avait bel et bien bu deux gorgées pour confirmer deux fois ce fait, mais elle n'avait pas réfléchi à ce moment-là. Les garçons, également manifestement sous l'influence de l'alcool, la suivirent au bas des marches.
Madeline leva un pied pour entamer son ascension, sauf que le calcul de la distance entre son pied et la marche était totalement erroné. Elle rata la première marche, mais réussit de justesse à se raccrocher aux rampes de chaque côté de l'escalier.

-C'est rien ! Tout vas bien ! L'escalier à juste voulu m'éviter ! Mais je me suis rattrapée ! déclara-t-elle d'une voix légèrement chancelante.
-Euh, c'est nous que tu tiens en guise de rambarde là.. répondit l'un des garçons d'un ton moqueur.

Elle regarda ses mains, en effet, elle tenait un bras dans chaque paume. Dans un geste vif, elle les lâcha et attrapa la vraie rambarde, montant aussi vite qu'elle le pouvait les deux étages, perdant l'équilibre à plusieurs reprise en cours de route. Sans attendre, elle fonça à la salle de bain, rouge pivoine et tremblante.

-Reprends-toi, ce n'est rien, ils n'ont sans doute rien compris... Non mais, à qui essaies-tu de faire croire ça ? Ils ont sûrement tout compris ! Quelle idiote !


Elle se fixa dans le miroir, ouvrit le robinet et se passa de l'eau fraîche plusieurs fois sur le visage. Quelqu'un toqua alors.

-Tout vas bien là dedans ? Demanda Ominis d'une voix qui trahissait son inquiétude.
-Tu sais, si tu as envie de vomir, je serais ravi de te tenir les cheveux, répondit Sebastian sur un ton plus détendu.
-Charmant, Sebastian, mais ça ira, merci. Je vais me changer et j'arrive!
Elle se regarda dans le miroir, tentant de reprendre contenance, et entreprit de défaire son corset. Ce qui fut un échec total. Les ficelles s'étaient tellement emmêlées, qu'elle ne réussi qu'à faire pire, et sa baguette était resté au salon.

-Fais chier. lâcha-t-elle avec frustration.

Madeline ouvrit alors la porte de la chambre avec plus de force qu'elle ne l'aurait voulu.

-Au secou... AH ! Pardon !


Les garçons étaient dans son champ de vision, mais elle avait mal choisi son moment. Ils avaient commencé à se mettre en pyjama en plein milieu de la chambre, et était à ce moment là, tout deux torses nu. La demoiselle se tourna d'un coup, les mains sur les yeux.

-J'aurais dû prévenir, pardon !


L'alcool aidant, Sebastian répondit d'un ton taquin.

-Oh, tu peux regarder, ça ne me gêne pas du tout !

Ominis soupira derrière lui, enfilant sa chemise de pyjama, sans pour autant la boutonner.

-Tu ne t'es pas encore changé, Madeline ?
-Non, en fait je... Suis coincée. Je n'arrive pas à défaire les nœuds de mon corset, et sans ça je ne peux pas le retirer...
-Je m'en charge, avait décrété Ominis, ayant traversa la distance qui les séparait en quelques instants. Et non, Sebastian, je ne te laisserai pas faire. La dernière fois, tu as essayé de démêler les nœuds des attaches de rideaux de ton lit, et tu t'es tellement énervé dessus que tu les as fait brûler.
-C'était juste des rideaux.. murmura Sebastian, visiblement contrarié.
-Oui et bien là c'est un peu plus complexe, alors je n'ai pas confiance en tes capacités. Tu vas tellement tirer dessus que Madeline finira par ne plus respirer.


Madeline eu un petit rire, tandis que les mains d'Ominis se posait sur son dos. Il avait des gestes lents, et doux. Pendant un instant, le temps fut comme suspendu, et plus rien autour n'existait. Lorsqu'il eu fini, il passa délicatement le bout de ses doigts sur l'épaule de Madeline. Elle se tourna lentement vers lui, posant ses mains dans celle du jeune homme qui tenait encore les longues ficelle du corset.

-Merci, Ominis, dit-elle d'une voix douce.

C'était la première fois qu'elle le regardait d'aussi près. Il souriait tendrement, et même si il était aveugle, à ce moment précis, on aurait pu croire qu'il la regardait intensément aussi.

-Dites, je suis là hein, coupa Sebastian, une pointe d'exaspération dans la voix.

Les deux autres se lâchèrent, rappelés à la réalité de la présence de Sebastian. Madeline s'empressa de se diriger vers la salle de bain, quelque peu perturbée par ce qui venait de se passer et ce retour à la réalité légèrement brutal. Cependant, elle gardait encore ce moment tendre et intense à l'esprit. De son côté, Ominis se dirigea vers son côté du lit, se remémorant déjà ces instants partagés. Madeline était vraiment jolie, pensa-t-il. Sebastian vint s'asseoir à côté de lui, parlant à voix basse.

-Hé bah, on aurait dit que vous aviez oublié ma présence, à être aussi mielleux.
-Serait-ce de la jalousie, que je décèle dans ta voix, mon cher Sebastian ? répliqua Ominis, un sourire en coin.

Il resta silencieux quelques seconde, avant de soupirer.

-Je crois bien, oui.
-De toutes les filles de l'école, ou bien même sur cette terre, il a fallu que ce soit elle pour nous deux, n'est ce pas ?

Amours d'été [HOGWARTS LEGACY]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant