Chapitre 5 : Zachary

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«L'homme est né libre, et partout il est dans les fers » - Jean-Jacques Rousseau

Quelques instants plus tard.

Le trajet dans la voiture semble durer des heures. Nous demeurons silencieux. Sa bouche n'exprime rien, mais ses yeux oui. Je ne prends pas le risque de tourner la tête. Je sais ce qui m'attendait une fois rentré. Tout ça parce que j'ai croisé un inconnu. L'était-il vraiment ? Comment pourrais-je le savoir. J'étais si confus que les mots ne voulaient pas sortir de ma bouche. Je me contentais de hocher la tête et de respirer. À force de questions et de sa ténacité à savoir exactement qui j'étais, j'ai fini par répondre. Quand j'y repense, il a dû me prendre pour une personne complètement perdu. Me faire passer pour un idiot devant un inconnu a été plus gênant que je l'aurais pensé. Pourtant j'ai subis des circonstances bien plus embarrassante que cela. C'est sûr que de se trimbaler nu sous les yeux de plusieurs hommes et de se faire prendre par chacun l'était davantage. Alors pourquoi je me suis senti aussi honteux ?

Parce que ce dénommer Wright était d'une beauté à couper le souffle. Sa présence et son odeur, dont j'avais démenti l'existence, m'avait fait sentir entouré d'un cocon, chaleureux et confortable. Est-ce qu'il l'avait ressenti aussi ? Oh et pourquoi ferais-je attention à ça ? Aujourd'hui était la première et dernière fois que je le voyais, parce que je me doute qu'Owen me laissera sortir de nouveau après cet écart dans ces toilettes.

C'est avec une satisfaction regrettée que je réalise que j'avais raison, car à peine ais-je posé un pied sur le palier de la maison qu'Owen me demande de le suivre au salon. Il retire sa veste, la donne à un de ses domestiques venu dès que nous sommes entrées, desserre sa cravate et se sers un verre d'alcool - probablement du whisky - sur la table basse. Il en laisse toujours ici avec un ou deux verres au cas où. Il ne manque jamais une occasion pour trinquer.

Il boit une gorgée, puis deux, et observe à l'extérieur de la fenêtre située à ma droite.

Soudain, sa voix grave retenti et me fait sursauter.

— Qu'est-ce que tu faisais avec cet inconnu ?

— Rien.

— Vraiment ? Ce n'est pas ce que mes yeux ont vu en tout cas. On aurait dit que je vous avais interrompu.

— Owen, je...

— Tss, tss, me reprend-t-il.

J'avale ma salive.

— Alpha... il ne s'est rien passé.

Mais quitte à me faire disputer j'aurais préféré. C'est vrai quoi. Pourquoi même quand je ne fais rien de mal je me fais taper sur les doigts ?

— Je déteste quand on me ment. (Il se tourne enfin) Et toi Zack, c'est précisément ce que tu es en train de faire. N'ai-je pas raison ? Et n'aies pas l'audace de me prouver le contraire.

C'était une question purement rhétorique, néanmoins je continue de débiter des explications.

— Je te le jure. Je me lavais les mains et j'étais prêt à te rejoindre quand j'ai entendu quelqu'un entrer. Perdu dans mes pensées, je...

— Boucle-là !

Je me raidis, baissant encore plus la tête jusqu'à entrevoir mon ventre. Son ombre serpente et je vois ses chaussures noires luisante à cause du cirage, touchant presque les miennes bien moins élégantes.

— Tu me prends vraiment pour un con. Ça t'amuse de te foutre de ma gueule ?

Je secoue la tête.

— Tant mieux, parce que je ne trouve pas ça drôle non plus. J'ai accepter de te laisser quelques minutes et quand je viens te chercher, je te trouve avec un autre Alpha que moi. Je peux mettre ma main à couper que tu as profité de ma gentillesse pour faire je ne sais quoi avec lui. D'ailleurs, de quoi parliez-vous là-bas, hein ?

Libère-moi de cette prison (omegaverse MxM)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant