Chapitre 13 : Arthur

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«Le seul moyen de découvrir les limites du possible est de s'aventurer un peu plus loin dans l'impossible.» - Arthur C. Clarke

Le jour même.

J'ai passé la pire soirée de ma vie. Après avoir repris mes esprits, perturbé par cette vidéo, j'ai répondu au message que m'avait envoyé Declan. Je l'ai tout de suite prévenu de la gravité de la situation en la détaillant comme j'ai pu malgré mon état de choc et il m'a dit qu'il viendrait me voir au bureau dès le lendemain. Malheureusement nous ne pouvions rien faire. Nous risquions de nous mettre, nous deux et Zachary, en danger. Beaucoup plus qu'il ne l'est déjà.

J'attends la venue de mon ami avec une impatience si intense que j'ai du mal à empêcher ma jambe droite de sauter pendant que je suis assis dans mon bureau. J'évacue aussi le stress avec mon stylo, m'amusant à descendre et remonter la mine via le ressort.

Il m'est impossible d'être concentré. La vidéo me revient comme des flash alors même que mes yeux sont ouverts. L'expression de l'omega pendant que ce connard le prenait, son sourire diabolique satisfait, leurs gémissements... Tout me donnait envie de vomir. Mais il n'y avait pas que ça. Je me souviens parfaitement des menaces qu'il avait proféré à l'encontre de mon entourage, en particulier de mon petit frère. J'ai d'ailleurs envoyé un messages le soir-même pour avoir de ses nouvelles. Je n'ai pas osé leur dire, à mes mères et Liam, qu'il se tramait quelque chose. À mon avis, je ne pourrais plus leur cacher ça très longtemps. Il me faut juste du temps pour essayer de trouver les bons mots histoire de ne pas trop les affoler. Chose impossible avec eux. Mes mères s'inquiètent pour un rien. Le prétendu accident de Liam était trop pour elles, et pour moi aussi.

Dieu que je me maudis pour avoir causé tout ceci. Je me maudis, moi, son grand frère, pour ne pas avoir su le protéger, même si je ne le savais pas encore à ce moment-là. Le moins rassurant dans tout ça, c'est qu'on ne pourra pas compter sur le police pour retrouver ce motard. Ceux-là ont dû recevoir leur compensation à l'heure qui l'est.

Putain d'enfoiré.

Encore heureux que Declan soit à mes cotés. Il m'est indispensable. Sérieusement, je ne sais pas comment fait-il pour être autant calme. On dirait un prêtre bouddhiste. Je sais qu'il ne s'agit pas de son omega, mais tout de même. N'importe qui serait un minimum paniqué dans cette situation. N'ai-je pas raison ? Mais bon, je ne vais pas m'en plaindre. C'est toujours rassurant d'avoir quelqu'un qui ne se laisse pas submerger facilement. Quoique je suis convaincu que la plupart le cache. C'est parfois leur seule solution pour contenir la colère ou bien la tristesse. Pas certain que ce soit le bon choix. Il y a toujours un moment ou un autre où notre esprit se brise.

Le téléphone du bureau sonne, je décroche.

— Votre ami, Monsieur Keller est ici, m'annonce Cooper et je vois ça comme une délivrance.

Je me retiens de crier « Merci Seigneur ! », ça pourrait lui faire poser des questions, notamment sur la relation que j'entretiens avec mon ami. N'empêche que ce serait drôle.

— Merci Cooper, dite-lui qu'il peut me rejoindre directement en haut.

— Très bien je lui dit, m'informe-t-il avant de s'adresser à Declan. Vous pouvez monter, vous connaissez le chemin.

À la seconde où nous raccrochons - mais je soupçonne d'être le premier à le faire tellement que je ne tiens plus en place - je quitte mon bureau pour me poster devant les escaliers pas loin de mon bureau. Il ne prend jamais l'ascenseur, jugé inutile car perte de temps. J'ai dû en installer un : d'une pour la réglementation obligeant les établissements à posséder des moyens pour des personnes en défiance physique, et de deux parce que... parce que j'en sais rien et on s'en fiche.

Libère-moi de cette prison (omegaverse MxM)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant