Chapitre 17 : Arthur

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«Les hommes qui parlent le moins sont les plus vaillants.» - William Shakespeare

Voilà maintenant trois jours que Zachary s'est confiné dans sa chambre suite à notre discussion qui, je l'admet, a été laborieuse. Davantage pour lui que pour moi. Sa réaction n'est pas du tout exagérée. D'après ce que j'ai compris, il en a vécu des choses traumatisantes avec cet enfoiré que je ne qualifierai en rien d'humain. Je ne comprends pas, pourquoi ni comment, on peut arriver à détester une personne qui n'a jamais rien fait de sa vie au point d'en faire son sous-fifre. Zachary est l'homme le plus adorable et le plus doux que j'ai eu le privilège de rencontré. Mais aussi le plus courageux, car je ne suis pas sûr d'avoir pu vivre la moitié de ce qu'il a vécu. Ce manque d'étincelle dans son regard en dit long. À vrai dire, il est presque vide. On retrouve la même intensité que sur des cadavres recouverts d'un drap blanc, prêts à partir pour leur dernier voyage.

Mon désir de voir Price sous celle-ci ne fait qu'accroître de jour en jour. Il est la réincarnation du mal. Je sais que dit comme ça, ça fait très méchant de film. Néanmoins, je trouve que ce terme lui va à merveille. Même si ce qui lui irait le plus serait mon poing dans sa gueule. D'ailleurs mon esprit ne cesse de me donner ce genre d'images, tantôt agréable, tantôt frustrantes parce que ce n'est que le fruit de mon imagination débordante de vengeance. Je pourrais vendre mon rein si ça me permettait de rejouer cet instant, pour de vrai cette fois. Bon, m'arracher un organe est peut-être un poil exagéré, je l'avoue. En y réfléchissant, la seule chose qui vaille la peine de le faire serait pour voir un sourire illuminer le visage de Zachary et non des larmes. Seigneur, les voir traverser ses joues et l'écouter sangloter à travers cette porte sans pouvoir le prendre dans mes bras a été une des expériences les plus douloureuses de toute ma vie... Être avec un omega comme un âme jumelle est plus compliqué qu'il n'y parait. Il est une partie de moi désormais.

Mon omega.

J'ai eu beaucoup de mal à prononcer ses mots devant lui, sachant qu'il a appartenu à un autre qui l'a revendiquer comme son omega sans réellement le faire. Il aurait, ou a pensé, que je serais son remplaçant et cela directement après s'être « débarrassé » de son prédécesseur sans lui avoir laisser le choix ou le temps nécessaire pour qu'il accepte cette situation. En me mettant à sa place, chose qui est impossible de par notre vécu totalement divergeant, j'en ai déduis que ça n'avait rien de plaisant.

On ne se connaît pas, pourtant je suis prêt à risquer ma vie pour lui. C'est fou, non ? Cette dévotion vient sans doute du fait que le destin ai décidé de tirer les ficelles, tout en ne jouant pas en notre faveur - une vrai saleté celle-là - toutefois je pense qu'il y a plus que ça. Je veux dire que même si nous nous étions rencontré dans d'autres circonstances, j'aurai pu m'intéresser à lui et qui sait, en tomber amoureux. Ça ne fait aucun doute.

Lui en revanche, doute sacrément de son potentiel. À l'entendre parler, c'est l'homme le plus laid et inintéressant au monde. Pas surprenant que j'ai réagis au quart de tour en l'écoutant parler de sa propre personne. Quelque part, je regrette de m'être autant emporté. Le pauvre a cru comprendre que j'étais d'accord avec ses propos. Alors pour le convaincre, je lui ai dit qu'il était tout le contraire de « moche ». Honnêtement, je ne savais pas quoi faire d'autre. Mon envie de lui conter sa beauté m'a traversé l'esprit, et tout de suite après, mon bon sens m'a attrapé par le col en me disant : Non mais ça ne va pas ! Tu vas lui faire encore plus peur. Alors range tes poèmes et mets-les de côté, Roméo.

Je n'y peux rien moi merde ! Ce n'est pas de ma faute si on m'a attribué un omega. Jamais je n'aurais pensé en avoir un bien que s'est arrivé à mes mères. Et puis je ne croyais pas vraiment en l'amour, du moins me concernant. Les seuls rapports que j'ai eu étaient avec de parfaits inconnus rencontrés pour la plupart dans des bars et au club de Declan. Rien que des coups d'un soir, dépourvu de sentiments et d'attentes, pas d'obligations l'un envers l'autre. Rien. Jusqu'ici ça m'allait. Étant marié avec mon travail, le temps pour une vie amoureuse n'était pas optimal. J'aurai eu peur de délaisser et de faire du mal involontairement. Donc j'ai laissé tomber cette idée pour l'enfermer à dans une boite, pour le moment, pas à jamais. On ne peut pas prédire l'avenir. La preuve se trouve à l'étage, seulement à quelques mètres au dessus de moi.

Libère-moi de cette prison (omegaverse MxM)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant