Libère-moi de cette prison (omegaverse MxM)

Chapitre 31 : Zachary

«L'homme ne peut découvrir de nouveaux océans tant qu'il n'a pas le courage de perdre de vue la côte.» - André Gide

Un mois plus tard.

Je ne sais pas ce qui est pire entre le fait que je sois toujours là, dans cette maison en plein milieu d'une forêt enneigée, aux mains d'Owen, ou bien que ce soit le jour de ma première échographie. Je ne sais pas. Difficile de choisir quand est cloîtré dans cette chambre sans pouvoir y sortir à part pour manger et se laver. Exactement comme avant. Sauf que cette fois, il n'y a rien pour me tenir compagnie, pas même un livre.

Je passe mes journées allongé sur le matelas, attendant que le temps passe. Mais pas pour qu'on me délivre, parce que j'ai vite abandonné cette idée quand Owen a exposé sa stratégie. Je dois agir seul désormais. Oui, mais comment ? Je ne peux même pas sortir à l'extérieur histoire de prendre l'air ne serait-ce qu'un petit instant. J'en ai presque oublié la sensation de la brise glaciale sur mes joues et qui me caresse les cheveux. Mais plus pour longtemps, puisque nous devons nous rendre chez le docteur.

Le bruit de quelqu'un qui toque à la porte me tire de mes pensées. Sachant qui ça peut être, il ne prend pas la peine d'attendre mon approbation et entre. Dawyne reste à l'entrée, la main sur la poignée.

— Allez viens, le médecin devrait arriver d'un instant à l'autre.

Je plisse les yeux et me redresse de mon lit, le coude servant de support.

— Que... Ce n'est pas à nous de faire le déplacement ? demandé-je avec espoir.

— Non, ça ne sera pas nécessaire. Il a aménagé une pièce avec tout ce qu'il faut, justement pour éviter les déplacements. Ce... n'est pas très prudent.

Il n'a pas daigné m'en informer. Pourquoi ça devrait me surprendre ? Il fait comme bon lui semble depuis toujours et nous n'avons qu'a suivre ses ordres. Dawyne le sait très bien lui.

Je me lève et le suit. En pénétrant dans le couloir, j'entends des voix provenant du salon. Je laisse trainer mes oreilles dans l'espoir de savoir l'identité de notre invité.

— Merci d'avoir fait le déplacement, se réjouit Owen.

— C'est un plaisir de vous accompagner durant cette grossesse.

— Ravi de constater votre implication. Venez, suivez-moi.

Leurs pas se dirigent droit vers nous. Dawyne me tire doucement par le bras pour me faire avancer et très vite, nous arrivons dans la pièce. Un fauteuil de gynécologie est placé derrière un moniteur à imagerie médicale. Plus loin, il y a un rideaux ainsi qu'un tabouret. Rien qu'à leur présence, je sais que je dois probablement me déshabiller.

— N'enlève que le bas et quand ça sera fait, installe-toi. Je vais les prévenir.

Il s'exécute immédiatement, me laissant seul dans cette pièce à la décoration aseptisé qui me rappelle l'hôpital. Fort heureusement, je n'ai pas eu à me rendre de nombreuses fois dans ce genre d'établissement. Une seule raison justifie cela : ma mère et moi ne pouvions nous octroyer le luxe de consulter des spécialistes, quand bien même nous en avions besoin. Rien que pour faire un IRM de mon genou après un incident qui s'était avéré bénin, il nous a fallu plusieurs mois pour rassembler les fonds nécessaires. Ma mère a du cumuler deux jobs pour se le permettre et je m'en veux encore aujourd'hui de m'être blessé à l'école. Si seulement le service de santé était favorable aux personnes vivant dans la pauvreté...

Je me place derrière le rideau et ôte mon pantalon et mon sous-vêtement avec pour m'asseoir sur le fauteuil. Je recouvre mon intimité de ce papier fin et attends quelques secondes avant que la porte ne s'ouvre sur Owen, dissimulant la silhouette du médecin par sa hauteur et sa carrure. Son regard froid me glace, je le dévie.