Chapitre 7 : Zachary

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«La tristesse vient de la solitude du cœur.» - Charles de Montesquieu

Les paroles d'Owen résonnent dans ma tête. Ces deux dernières nuits, j'ai eu beaucoup de mal à trouver le sommeil, me tortillant chaque seconde sous mon drap en enserrant mon deuxième coussin comme une peluche. Après m'être levé pour prendre le petit déjeuné, je m'étais directement recouché. De toute façon, ce n'est pas comme si j'avais quelque chose à faire hier.

Je rejouais sans cesse le temps passé dans son bureau et réalisait au fil du temps que cette révélation était atroce. Des pauvres innocents se faisaient assassiner juste parce qu'ils étaient des omegas. C'est insensé. Ce monde l'est. Et je ne fais qu'être spectateur de ce désastre.

Aujourd'hui, paresseusement, je décide de me relever et de m'asseoir sur mon lit. Je lève mes bras et les étire au maximum avant de d'ouvrir les yeux, non parasités par la lumière du jour puisque les rideaux ne sont pas encore tirés. En rabaissant les bras, je regarde l'horloge en face de moi. Elle indique que les coups de sept heures viennent à peine de passer. Je pivote, m'asseyant au bord du lit et me dirige, en traînant des pieds, vers les toilettes assez grande pour contenir un lavabo. Je commence par rincer mon visage à l'eau tiède. J'en ai besoin pour me sentir réveillé. Ensuite je me brosse les dents et coiffe mes cheveux bouclés en bataille. Pour finir, j'enfile mon collier que j'avais posé, comme tous les jours, sur le rebord de l'évier pour être certain de ne pas l'oublier.

Comme si une telle chose était possible...

En sortant, je me dépêche de nourrir ma peau de cette chaleur en écartant les rideaux des deux côtés de la fenêtre, à genoux sur le lit collé à celle-ci. Il ne me reste plus qu'à me changer, mais avant cela, je ne veux pas manquer de dire bonjour à mon ami à plumes.

C'est alors quand me retournant vers lui, je remarque quelque chose d'inhabituelle. Normalement, dès que les rideaux s'ouvre, je l'entend s'agiter dans sa cage, heureux de voir le soleil se lever ou d'au moins bénéficier d'un peu de lumière naturelle, même si le temps était orageux.

Mais là, rien.

Pas de battement d'ailes.

Ni de chant.

Il n'est même pas accroché à sa barre en bois.

J'accoure jusqu'à lui dans l'espoir de l'apercevoir au fond de la cage en train de dormir ou manger.

Je comprends que je me suis montré trop optimiste quand je vois Percy, les pattes en l'air, allongé sur le dos et son ventre qui s'abaisse et remonte trop lentement pour que ce soit normal.

— Percy ?! paniqué-je en sentant mon cœur qui rate un battement.

Ni une, ni deux, j'ouvre la cage en ôtant la grille, ne laissant que le socle. Délicatement, je saisis Percy. Il est si léger qu'on dirait qu'il n'y a rien dans ma paume. De ma main droite, je le caresse pour tenter de lui faire reprendre les esprit. Il est endormi. Du moins, c'est ce que j'en conclu quand je vois ses yeux fermés.

Je l'approche de mon visage.

— Réveille-toi, je t'en supplie... sangloté-je sentant mes yeux s'humidifier. Ne me laisse pas tout seul.

Si on devait me poser la question sur quelle serait ma plus grande peur, ce serait celle-là. Être seul au monde. Totalement éperdu dans le ciel orageux qu'est mon esprit actuellement.

Ne voulant pas perdre la seule chose qui m'accrochait à la vie, je décide de quitter ma chambre après avoir reposé Percy dans sa cage. Il n'y a qu'une personne qui pourra être capable de sauver mon ami, et hélas, ce n'est pas moi.

Libère-moi de cette prison (omegaverse MxM)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant