3 : Gabriel

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Tout se passe alors en un éclair. J'ose jeter un coup d'œil derrière moi dans l'espoir d'apercevoir celui ou ceux qui ont tiré. Peine perdue. Combien de verres ai-je bu ? Plus d'importance. L'adrénaline faisant considérablement baisser le taux d'alcool dans mon sang, j'agrippe Thea à mon tour pour pouvoir sauter au-dessus du bar tandis que les balles continuent de pleuvoir. Mon instinct de flic réagit à cette situation dangereuse.

- Thea ?

- Oui ?

- Je propose que tu restes ici pour téléphoner au capitaine pour qu'il envoie des patrouilles ou tout ce qu'il a sous la main. Comme je ne suis pas en service, j'ai pas mon flingue.

- Et toi, tu vas faire quoi ? me demande-t-elle.

Je peux voir l'inquiétude dans ses beaux yeux bleus.

- Ne t'en fais pas pour moi, lui dis-je en soulevant son menton avec mes doigts. (Bizarre, j'ai une sensation de déjà-vu.) Je vais essayer de faire évacuer les clients et le personnel par la porte de derrière. Ne t'en fais pas pour moi, je lui répète.

- Fais attention quand même, dit-elle en me caressant la joue. Je pose ma main sur le sienne et je la rassure :

- Bien sûr. Dis-lui aussi de nous apporter des armes.

- D'accord.

Je commence à longer le bar, plié en deux. Je récupère au passage les serveurs apeurés qui se sont baissés précipitamment.

- Je suis de la police, dis-je en montrant mon badge. Allez, venez. Il y a une porte derrière ?

- Oui, me répond une serveuse, Laura, d'après son étiquette épinglée sur sa poitrine.

- Allez-y tous et restez derrière le bâtiment. Je vais faire suivre les clients.

- D'accord.

De loin, j'entends les sirènes de police. Lorsqu'arrivé au bout du bar, je jette un regard dans la salle. Personne. Je relonge le bar pour retrouver Thea. Personne non plus. Mon cœur rate un - non pas un, quatre - battements. Où est-elle ? Et pourquoi tout est silencieux ? Les tireurs ont arrêté de tirer. Je sors par la porte principale, sur mes gardes. Je vois quatre voitures de police garées sur le parking. Mais toujours personne. J'aperçois sur le côté un homme avec un fusil. Il me voit, lâche son fusil et commence à courir.

Je me mets à sa poursuite. En passant, je pousse du pied le fusil et je vois qu'un officier le ramasse. Je le poursuit pendant environ quatre rues. Dans la quatrième, je me jette sur lui, lui met les mains dans le dos et le relève. Je n'ai malheureusement pas de menottes, donc je me contente de le ramener sur le parking du bar. Le même officier qui a ramassé l'arme prend le suspect et lui passe les menottes. Je vois Thea, reposée sur le capot d'une voiture, ses yeux fixant ses chaussures, une couverture de survie sur les épaules, les bras croisés. Je m'approche d'elle.

- Hey.

Elle lève les yeux vers moi.

- Oh seigneur ! dit-elle avant de décroiser les bras pour les passer autour de mes épaules, hissée sur la pointe des pieds. Je lui rends son étreinte. Tu n'as rien ?

- Non. Et toi ?

- Non plus. J'étais inquiète pour toi alors j'ai fait évacuer la salle avant que tu le fasse. J'ai chopé le flingue qu'il y avait sous le bar et je suis sortie par la porte principale et j'ai convaincu les tireurs d'abandonner leurs armes et de se rendre. Pile à ce moment, les voitures sont arrivées.

Unforgettable [TERMINÉE - en réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant