Unforgettable [TERMINÉE - en réécriture]

24 : Thea

Je ne sais même pas comment j'ai réussi à me lever les jours qui ont suivi. Je ressens mes émotions trois fois plus fort que les autres depuis que j'ai retrouvé mes souvenirs. J'ai l'impression que chaque émotion négative peut me tuer à tout moment. J'ai survécu à ma culpabilité (même si je la ressens toujours). Je ne sais pas si je vais survivre à ma tristesse...

On est mercredi. C'est le milieu de la semaine et j'ai hâte que le week-end arrive. Je me lève, et je sens que le bonheur ne va pas me suivre pour aujourd'hui.

Je me prépare une tasse de café. Je m'habille simple, et j'ai bien fait parce que cette journée ne sera pas de tout repos.

Déjà, je fais de la paperasse jusqu'à onze heures. Je prends ma pause déjeuner avec Léna, et elle me raconte qu'elle est au top dans sa relation alors que je suis personnellement au point mort. Mais je ne lui en parle pas, trop heureuse pour elle. Mais forcément, c'est Léna, elle se rend compte que quelque chose ne va pas. Alors je lui raconte tout, du baiser de Jared dans les toilettes du restaurant jusqu'à mon aveu de tromperie de vendredi soir. Elle m'assure que tout va s'arranger parce que l'un des deux va forcément craquer, vu qu'ils sont fou de moi (ses mots, pas les miens). Je lui fait remarquer que là est bien le problème. Je ne pourrais jamais choisir et les deux s'aime tellement entre eux qu'ils voudront pas faire souffrir l'autre. Trop compliquée...

Le début d'après-midi est toujours aussi ennuyeux que le matin. Mais vers quinze heures, je me lève pour aller me prendre du café, et quand je reviens, une jeune femme m'attend, tout sourire, un dossier à la main. Sa belle chevelure rousse lui retombe sur les épaules, ses taches de rousseur embellissent son visage et ses yeux marron rendent son regard doux. Elle est magnifique.

Je regarde autour de moi. Personne ne semble l'avoir remarquée. Pour rester professionnelle, je dis donc en posant ma tasse sur mon bureau :

- Bonjour. Est-ce que je peux vous aider ?

- Bonjour madame. Je viens pour mon stage.

- Votre stage ? je demande, surprise.

- Oui. Personne ne vous a prévenue ? s'étonne-t-elle.

- Non. Je dois avouer que je suis prise de court... Quel est votre nom ?

- Je m'appelle Connie. Vous pouvez me tutoyer. J'ai dix-neuf ans. Je viens faire un stage ici avant de commencer mes études de droit, rajoute-elle en me tendant son dossier.

Je le parcours des yeux rapidement. En effet, sa convention de stage est bien remplie, signée par son professeur de fac, par ses parents et par le chef. Quoi ? Comment il a pu oublier de m'informer que j'aurais une étudiante dont je dois m'occuper ?

- Connie, tu peux me laisser un instant s'il te plaît ?

- Bien sûr.

Je lui souris et je me précipite dans le bureau du chef, le dossier en main. Je le jette sur son bureau.

- Vous avez pas un truc à me dire ? je demande, un peu agressivement.

- De quoi vous parlez ?

Je lui montre le dossier d'un signe de tête. Il boit son café en même temps que sa lecture et manque de cracher sur son bureau.

- Connie est ici ? murmure-t-il.

- Oui, elle est là. Pourquoi ne pas me l'avoir dit ? Je suis censée m'en occuper !

- Je n'en savais rien...

- Vous avez signer le papier, chef. Bien sûr que vous le saviez.

- Je ne pensais pas qu'elle viendrait ici !