Unforgettable [TERMINÉE - en réécriture]

13 : Thea

Deux heures de retard, ça signifie qu'on arrivera à vingt-deux heures à Los Angeles. Je me laisse tomber sur un siège, épuisée. Je ferme les yeux, quelques secondes, avant d'entendre un chuchotement :

- Tout va bien ? demande Jared.

Je rouvre les yeux.

- Oui, tout va bien. C'est juste que depuis un mois, je suis fatiguée plus rapidement qu'à l'ordinaire. Chaque chose que je fais me rappelle un truc que j'ai déjà fait auparavant, et surtout quand j'étais avec mon père. J'ai énormément de souvenirs avec lui, et... attends, je sais pas pourquoi je te raconte ça...

- On a deux heures à tuer, rappelle-t-il. Installe-toi, je t'écoute.

- Je suis pas sûre que ce soit le moment, ni l'endroit, ni très intéressant.

- Tout ce qui est à propos de toi est intéressant. Je ne te force pas, mais si tu veux parler, je suis là.

- Merci, mais je vais plutôt faire autre chose. Je vais aller me chercher un café. Tu en veux un ?

- Non, merci. Je t'attends ici.

- Okay. Je reviens.

Je vais chercher un café, et quand je reviens, Jared est endormi. Je ris silencieusement. A croire qu'on s'est épuisé mutuellement, ce matin. Je m'installe à côté de lui, pose ma tête sur son épaule, et sort un livre. Puisqu'on à deux heures devant nous, autant rentabiliser.

Ces deux heures passent vite. Je suis à une page de finir mon livre, au moment où Jared se réveille.

- Alors, la marmotte ? je le taquine.

Je n'ai pour toute réponse qu'un grognement. Imitation parfaite !

Je me lève, rassemble mes affaires, et secoue Jared.

- Allez, viens, c'est l'heure. Grouille-toi !

- Oui, j'arrive, grogne-t-il encore une fois.

Une fois installés dans l'avion, j'écoute de la musique pendant deux ou trois heures. Je finis par m'endormir. Mais à l'arrivée, trois heures plus tard, je me réveille, la tête posée sur l'épaule de Jared. Il faut vraiment que j'arrête...

- Tu n'as pas dormi ? je demande à Jared lorsqu'on attendait de récupérer nos valises à l'aéroport.

- Non, puisque j'ai dormi avant, tel une marmotte, dit-il, moqueur.

- Ooh, ça va, je râle.

Je récupère ma valise, il récupère la sienne, puis on va à l'hôtel en taxi. Mais bien sûr, il est vingt-deux heures trente, à l'autre bout de l'état, alors ça ne pouvait pas se passer normalement. Quel fût notre surprise, lorsqu'arrivés à l'hôtel, la gentille dame à l'accueil (sur le moment, j'avais envie de l'étrangler, mais j'aurais pas eu assez de force à cause de la fatigue) nous as annoncé qu'il y avait un problème avec notre réservation, et que notre chambre avait été prise.

- Mais il nous reste une chambre, a-t-elle embrayé, heureuse de son annonce. Elle est moins chère, de l'autre côté de l'hôtel, avec un lit double et une salle d'eau. C'est la dernière que nous avons.

Je tiens à dire que je m'étais enfilé des médocs parce que, je rappelle également que j'ai une attelle, et je crois qu'ils avaient un petit côté somnifères. Le hall était vide, et on voyait bien que la seule chose que notre hôtesse attendait, c'était d'aller se coucher.

- Qu'est-ce qu'on fait ? je demande à Jared.

- Je ne sais pas. On peut aller ailleurs ? suggère-t-il.